En attendant l'été -un cheesecake vanille-fraise comme il les aime-
Contre toute attente, malgré le temps plus qu'avenant, les vacances scolaires et le fait que les Inrocks aient mis le troisième disque de Vincent Delerm dans leurs cent albums des années 2000, les sentiers côtiers du Finistère étaient systématiquement déserts. L'eau était blue lagoon et l'air chargé de parfums qu'on pourrait résumer par "il y a des fleurs même dans les rochers".
Sur les sentiers balisés, plus tard assis sur une végétation duveteuse, en contemplant la courbure de l'horizon, nous avons parlé de voyages (il pense que j'aimerais les terres australiennes) et de spaghetti alle vongole. Et de ukulélé.
De façon inconsciente, l'itinéraire emprunté n'était qu'une tentative silencieuse destinée à retrouver un petit hôtel au bord de l'eau où nous avions jadis échoués, chambre immense sur parquet et thé brûlant derrière les grandes fenêtres. Il était toujours posé au bord de l'estuaire. Mais nous avons finalement dormi ailleurs, dans la crainte que ne se vérifie le fait que la répétition va souvent de pair avec l'érosion du bonheur, lorsqu'il survient par hasard.
Le seul évènement supra désespérant fut l'apparition de symptômes physiques qui m'ont anéantie et ont conduit à un rapatriement rapide vers notre appartement où il me fut imposé un régime difficile à base de pizzas et de riz au lait. Le rétablissement fut prompt.
Etrangement, ce retour prématuré n'a en rien entamé le plaisir d'être en vacances.
J'ai déchiffré des petits morceaux pour le retour de la prof de piano, j'ai fait développer une pellicule de mon Lomo (certaines photos se sont révélées inutiles et moches mais d'autres m'ont ravie, elles me confortent dans l'idée que j'aime les photos un peu ratées, un peu tremblantes et que, comme pour l'esthétique des filles -et des garçons-, j'aime bien quand il y a quelque chose qui cloche. La perfection ennuie mon oeil), j'ai lu pas mal (et relu au moins cinq fois l'article d'Alain Bergala intitulé Les jeux du choix et du hasard dans le numéro des Cahiers consacré à Rohmer), j'ai écouté Noah and the whale en me sentant un peu triste parce que j'adore The squid and the whale de Noah Baumbach mais je me suis sentie un peu trahie quand j'ai essayé de voir, avant-hier, La vie aquatique, dont il est co-scénariste. Mince alors, qu'est-ce qui fait que ça me parle moins, que je n'arrive à me reconnaître dans rien? Il y a pourtant ce truc très andersonien de faire rire de choses infimes et pas forcément risibles au départ, et puis aussi le personnage de leader qui dirige les choses de façon un peu vaine mais ce soir-là, je suis restée hermétique (je vais finir par appeler ça le coup d'un Conte de Noël) (j'espère que P. ne m'en voudra pas). Mais les chansons de Noah and the whale, elles sont bien!
J'ai néanmoins évité de les servir en bande sonore à G. qui n'aime pas trop et dont l'anniversaire fut fêté avec un peu de retard à cause de moi et des failles de ma santé. Outre un dîner incroyable à Tanpopo (encore! C'est de la faute de I., une lectrice-amie. Croisée un matin dans le bus 64, elle m'avait vraiment donné envie d'essayer le dîner en sept plats) où le menu s'intitulait Promenade de l'arrivée du printemps (souvenir ému du joli flacon de saké tout doux et frais ainsi que du sashimi de bar au lard de colonnata surmonté d'un condiment rhubarbe-anchois-câpre), j'ai essayé de respecter son désir de birthday cake, un cheesecake vanille-fraise avec une couche bien épaisse de biscuits (j'ai l'impression que cette demande est très masculine, elle a plusieurs variantes dont "Tu pourrais faire un crumble avec beaucoup de pâte?").
Si vous voulez essayer:
Cheesecake vanille-fraise
Pour un moule de 20cm de diamètre à bord haut
La croûte
-150g de speculoos
-150g de shortbreads
-100g de beurre fondu refroidi
(en fait au final, je n'ai pas tout mis)
La crème
-4 petits-suisses (240g) égouttés
-100g de fromage frais à tartiner
-150g de crème fraîche épaisse
-50g de sucre
-2 oeufs
-les graines d'une gousse de vanille
-le zeste d'un demi petit citron
Les fraises
-500g de fraises
-du sucre
Ecraser les biscuits en miettes irrégulières, les mélanger au beurre fondu.
Les répartir dans le fond du moule en tassant bien avec le dos d'une grande cuillère.
Réfrigérer.
Préchauffer le four à 180°.
Pendant ce temps préparer la crème.
Assouplir le froamge frais, ajouter les petits-suisses puis la crème. Mélanger.
Ajouter le sucre, la vanille, le zeste puis les oeufs, un à un, en mélangeant à chaque fois.
Enfourner la croûte une dizaine de minutes puis baisser le thermostat à 130°.
Verser la crème sur la croûte et réenfourner pour une heure environ: les bords ne doivent pas dorer, la crème est encore tremblotante au milieu.
Laisser refroidir à température ambiante avant de réfrigérer (24h, c'est bien mais à 48h, il est encore meilleur, avec un bon goût de vanille).
Le jour j, laver, secher, équeuter, couper les fraises, les saupoudrer de sucre et laisser reposer au frais.
Servir ensemble!
Il a beaucoup aimé.
Une autre recette de cheesecake vanille-fraise qui fait très envie chez Fanny.
Sur les sentiers balisés, plus tard assis sur une végétation duveteuse, en contemplant la courbure de l'horizon, nous avons parlé de voyages (il pense que j'aimerais les terres australiennes) et de spaghetti alle vongole. Et de ukulélé.
De façon inconsciente, l'itinéraire emprunté n'était qu'une tentative silencieuse destinée à retrouver un petit hôtel au bord de l'eau où nous avions jadis échoués, chambre immense sur parquet et thé brûlant derrière les grandes fenêtres. Il était toujours posé au bord de l'estuaire. Mais nous avons finalement dormi ailleurs, dans la crainte que ne se vérifie le fait que la répétition va souvent de pair avec l'érosion du bonheur, lorsqu'il survient par hasard.
Le seul évènement supra désespérant fut l'apparition de symptômes physiques qui m'ont anéantie et ont conduit à un rapatriement rapide vers notre appartement où il me fut imposé un régime difficile à base de pizzas et de riz au lait. Le rétablissement fut prompt.
Etrangement, ce retour prématuré n'a en rien entamé le plaisir d'être en vacances.
J'ai déchiffré des petits morceaux pour le retour de la prof de piano, j'ai fait développer une pellicule de mon Lomo (certaines photos se sont révélées inutiles et moches mais d'autres m'ont ravie, elles me confortent dans l'idée que j'aime les photos un peu ratées, un peu tremblantes et que, comme pour l'esthétique des filles -et des garçons-, j'aime bien quand il y a quelque chose qui cloche. La perfection ennuie mon oeil), j'ai lu pas mal (et relu au moins cinq fois l'article d'Alain Bergala intitulé Les jeux du choix et du hasard dans le numéro des Cahiers consacré à Rohmer), j'ai écouté Noah and the whale en me sentant un peu triste parce que j'adore The squid and the whale de Noah Baumbach mais je me suis sentie un peu trahie quand j'ai essayé de voir, avant-hier, La vie aquatique, dont il est co-scénariste. Mince alors, qu'est-ce qui fait que ça me parle moins, que je n'arrive à me reconnaître dans rien? Il y a pourtant ce truc très andersonien de faire rire de choses infimes et pas forcément risibles au départ, et puis aussi le personnage de leader qui dirige les choses de façon un peu vaine mais ce soir-là, je suis restée hermétique (je vais finir par appeler ça le coup d'un Conte de Noël) (j'espère que P. ne m'en voudra pas). Mais les chansons de Noah and the whale, elles sont bien!
J'ai néanmoins évité de les servir en bande sonore à G. qui n'aime pas trop et dont l'anniversaire fut fêté avec un peu de retard à cause de moi et des failles de ma santé. Outre un dîner incroyable à Tanpopo (encore! C'est de la faute de I., une lectrice-amie. Croisée un matin dans le bus 64, elle m'avait vraiment donné envie d'essayer le dîner en sept plats) où le menu s'intitulait Promenade de l'arrivée du printemps (souvenir ému du joli flacon de saké tout doux et frais ainsi que du sashimi de bar au lard de colonnata surmonté d'un condiment rhubarbe-anchois-câpre), j'ai essayé de respecter son désir de birthday cake, un cheesecake vanille-fraise avec une couche bien épaisse de biscuits (j'ai l'impression que cette demande est très masculine, elle a plusieurs variantes dont "Tu pourrais faire un crumble avec beaucoup de pâte?").
Si vous voulez essayer:
Cheesecake vanille-fraise
Pour un moule de 20cm de diamètre à bord haut
La croûte
-150g de speculoos
-150g de shortbreads
-100g de beurre fondu refroidi
(en fait au final, je n'ai pas tout mis)
La crème
-4 petits-suisses (240g) égouttés
-100g de fromage frais à tartiner
-150g de crème fraîche épaisse
-50g de sucre
-2 oeufs
-les graines d'une gousse de vanille
-le zeste d'un demi petit citron
Les fraises
-500g de fraises
-du sucre
Ecraser les biscuits en miettes irrégulières, les mélanger au beurre fondu.
Les répartir dans le fond du moule en tassant bien avec le dos d'une grande cuillère.
Réfrigérer.
Préchauffer le four à 180°.
Pendant ce temps préparer la crème.
Assouplir le froamge frais, ajouter les petits-suisses puis la crème. Mélanger.
Ajouter le sucre, la vanille, le zeste puis les oeufs, un à un, en mélangeant à chaque fois.
Enfourner la croûte une dizaine de minutes puis baisser le thermostat à 130°.
Verser la crème sur la croûte et réenfourner pour une heure environ: les bords ne doivent pas dorer, la crème est encore tremblotante au milieu.
Laisser refroidir à température ambiante avant de réfrigérer (24h, c'est bien mais à 48h, il est encore meilleur, avec un bon goût de vanille).
Le jour j, laver, secher, équeuter, couper les fraises, les saupoudrer de sucre et laisser reposer au frais.
Servir ensemble!
Il a beaucoup aimé.
Une autre recette de cheesecake vanille-fraise qui fait très envie chez Fanny.
Bonus!
Estérelle and pigs in blanket (not a new rock group)
Le soir où je cherchais le dvd de La vie aquatique, j'ai traîné au rayon cuisine d'une librairie que je n'aime pas trop mais qui a l'avantage de rester ouverte assez tard. Les énièmes parutions sur les croques et les verrines m'ont un peu déprimée mais il y avait aussi le nouveau livre d'Estérelle (oui, cette jeune femme lettrée qui aime le violet, le citron, la rhubarbe et les chaussures, celle qui sait faire la poitrine de cochon de la Régalade, celle dont je rêve de goûter la blanquette ou l'osso buco) et je suis allée le chercher hier après-midi, après le marché, après le déjeuner. J'aurais pu mettre des sandalettes tellement il faisait beau.
A la maison, assise en tailleur sur le canapé du bureau, j'ai dévoré sa série de criminels et leurs recettes associées. En plus de mettre en appétit, ces pages m'ont rappelé des lectures anciennes et comme Iago était un sacré scélérat (saviez-vous qu'Othello est aussi le nom d'un gâteau?). Les illustrations sont bien senties et j'ai évidemment une tendresse particulière pour le parfait au cassis et la rédaction de sa recette qui accompagne le chapitre sur La disparition de Perec.
Quand je suis arrivée au chapitre sur le Grand Méchant Loup, je fus saisie de l'envie immédiate de préparer des pigs in blanket, comme on appelle outre-Atlantique les feuilletés à la saucisse, compagnons parfaits du petit verre de début de soirée. Délicieux et à croquer tout chaud!
(Autre avantage: utiliser les deux derniers petits-suisses rescapés du cheesecake)
Pour une douzaine de bouchées (modifications minimes)
-120g de farine
-60g de beurre mou (ici demi-sel, sinon ajouter 1/2cc de sel)
-2 petits-suisses
(c'est sa pâte à tarte magique!)
-1CS de moutarde
-1/2CS de miel
-1/2CS de crème épaisse
-2 grandes saucisses de Strasbourg
-un peu de lait
Tamiser la farine.
Ajouter le beurre et les petits-suisses.
Amalgamer pour former une boule de pâte.
Etaler cette pâte sur un plan de travail fariné sur une épaisser de 4-5mm.
Mélanger la moutarde, le miel et la crème puis répartir ce mélange sur le rectangle de pâte.
Déposer une saucisse, l'enrouler de deux tours de pâte et couper pour obtenir un rouleau.
Répéter l'opération avec la deuxième saucisse.
Dorer les rouleaux avec un peu de lait.
Couper des petites bouchées à faire cuire une vingtaine de minutes sur une plaque recouverte de papier sulfurisé dans un four à 180°.
Super bon brûlant avec du ketchup!
A la maison, assise en tailleur sur le canapé du bureau, j'ai dévoré sa série de criminels et leurs recettes associées. En plus de mettre en appétit, ces pages m'ont rappelé des lectures anciennes et comme Iago était un sacré scélérat (saviez-vous qu'Othello est aussi le nom d'un gâteau?). Les illustrations sont bien senties et j'ai évidemment une tendresse particulière pour le parfait au cassis et la rédaction de sa recette qui accompagne le chapitre sur La disparition de Perec.
Quand je suis arrivée au chapitre sur le Grand Méchant Loup, je fus saisie de l'envie immédiate de préparer des pigs in blanket, comme on appelle outre-Atlantique les feuilletés à la saucisse, compagnons parfaits du petit verre de début de soirée. Délicieux et à croquer tout chaud!
(Autre avantage: utiliser les deux derniers petits-suisses rescapés du cheesecake)
Pour une douzaine de bouchées (modifications minimes)
-120g de farine
-60g de beurre mou (ici demi-sel, sinon ajouter 1/2cc de sel)
-2 petits-suisses
(c'est sa pâte à tarte magique!)
-1CS de moutarde
-1/2CS de miel
-1/2CS de crème épaisse
-2 grandes saucisses de Strasbourg
-un peu de lait
Tamiser la farine.
Ajouter le beurre et les petits-suisses.
Amalgamer pour former une boule de pâte.
Etaler cette pâte sur un plan de travail fariné sur une épaisser de 4-5mm.
Mélanger la moutarde, le miel et la crème puis répartir ce mélange sur le rectangle de pâte.
Déposer une saucisse, l'enrouler de deux tours de pâte et couper pour obtenir un rouleau.
Répéter l'opération avec la deuxième saucisse.
Dorer les rouleaux avec un peu de lait.
Couper des petites bouchées à faire cuire une vingtaine de minutes sur une plaque recouverte de papier sulfurisé dans un four à 180°.
Super bon brûlant avec du ketchup!