jeudi 28 octobre 2010

Sans le regard, ça n'a pas d'intérêt

Début de CP, j'ai à peine six ans. Ma mère a une collègue qui s'est prise d'amitié pour elle et qui s'inquiète de la voir rentrer à pied chaque matin de l'hôpital où elles travaillent. Alors elle la ramène régulièrement en voiture, et lors de l'un de ces trajets amicaux, rythmés par les informations radiophoniques et l'arrêt de rigueur dans une petite boulangerie qui faisait des baguettes divines, elle a évoqué à ma mère les cours de danse où allait sa fille chaque mercredi depuis un an. C'était dans une école municipale, de la danse classique, et mes parents auraient certainement des frais d'inscription peu élevés.
Ma mère m'a montré le formulaire d'inscription, une feuille jaune toute simple, qui serait à mon nom. Elle m'a acheté un petit sac rose et vert d'eau, que j'adorais. Et puis des chaussons très doux, une paire de collants. Le tutu bleu, c'est la collègue qui me l'a offert.
Le mercredi après-midi, j'aimais tout. Les casiers dans le vestiaire, le bruissement de la tulle, les voix de filles à l'infini quand elles se changent, la salle de danse, son parquet, ses miroirs, sa barre, son piano sombre. J'aimais la rigueur du geste, sa grâce, son accord mystérieux avec la musique. J'étais juste un peu gênée parce que je voyais mon reflet dans les grandes glaces, les cheveux noirs, les yeux bridés, je me sentais un peu seule. Et puis un jour, il y a eu un costume à essayer pour le spectacle de fin d'année. Et j'ai surpris la couturière dire au professeur "Il en faudrait une un peu ronde". Et on m'a tendu le tutu blanc à plumetis, comme si c'était un privilège. Et je ne suis jamais retournée au cours de danse du mercredi.
Cela explique peut-être en partie le choc intérieur que j'ai ressenti ce soir en voyant Tanzträume (Les rêves dansants), le documentaire sur ces adolescents qui montent Kontakthof, le beau spectacle de Pina Bausch, qui date de 1978.
Sourdement, sans qu'elles ne soient liées à la tristesse, les larmes ont silencieusement inondée mon visage. J'étais émue par la beauté des pas et des déhanchés, par l'énergie joyeuse des adolescents malgré les doutes et l'angoisse, par le personnage de Joy qui paraît si fragile dans sa robe rose mais dont le regard ne se trouble pas le soir de la première. La scène où elle minaude malicieusement avec une amie, toutes les deux en robes poudrées de gala, est magnifique. J'ai aimé aussi la scène folle de boogie et toutes celles qui détaillent la précision insoupçonnée de la mise en scène, la façon particulière de caresser des cheveux ou de gifler une joue. J'ai déjà envie de le revoir.
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Pour celles qui sont restées des petites filles privées de cours de danse (ou pas), celles qui aiment la photographie argentique, le mobilier scandinave des années 50, la peinture Bone China Blue de chez Little Green, les guirlandes lumineuses, les photos des films de Godard, celles de Patti Smith, les torchons en lin teinté, les pique-niques uniquement sur des nappes à carreaux avec de la citronnade et la transformation du mobilier standard en objet design, il me parait indispensable de vous procurer au plus vite le numéro un (est-ce que comme moi vous aimez compiler les numéros un des magazines?) de la jolie revue Toc-toc-toc!
A Rennes, elle est dans la vitrine de La belle histoire (8, rue Saint Melaine) mais, en souvenir d'une applique fleurie achetée cet été, j'ai commandé la mienne chez Müm, une adorable boutique bordelaise assez démoniaque si vous aimez les broches en bois, les sacs en tissu, les planches nuages ou les cahiers vintage...


(J'ai encore plein de choses à raconter mais parfois j'hésite, parce que je trouve que je radote grave. Heureusement, P., E. et ses lunettes, C. au milieu des eucalyptus, C. dans le même pays, E. de la salle Pleyel, V. comme à Bloomsbury, C. de l'autre côté de l'Atlantique et l'autre G. savent être encourageantes et bienveillantes. Qu'elles en soient remerciées! Et puis M. a commencé un blog! Incroyable!)

lundi 18 octobre 2010

Le bonheur me tracasse -le poulet cristal de Sophie Brissaud-

Assise en tailleur sur le parquet désert, j'en pleurais de rire, j'ai même faillit m'étouffer avec mon éternel thé. En triant les nombreux papiers qui s'entassaient depuis des années dans les tiroirs en plastique d'un meuble rendu acceptable en camouflant sa face antérieure avec un joli tissu, j'ai trouvé un petit roman que j'avais laborieusement écrit l'été de mes dix-sept ans (oui, quand on n'est pas sérieux). Cela racontait l'histoire d'Antoine, qui aurait voulu être réalisateur mais que la force des choses avait contraint à être professeur, de Frédéric qui était interne en médecine et qui se destinait à travailler dans l'humanitaire et de Hannah (je tenais beaucoup aux deux "h"), qui était juste une fille incroyablement jolie, intelligente et drôle. Je n'avais peur de rien et mon texte était entrecoupé d'extraits de chansons en rapport avec l'intrigue, comme une esquisse de l'actuel blog. On ne se refait pas. Quand l'histoire commence, Antoine va chercher Frédéric à l'aéroport. Celui-ci quelques jours auparavant avait envoyé à son ami trois statuettes maliennes qu'il avait baptisées l'Intelligence, la Puissance et l'Amour. J'en ris encore.
(Pourtant, à l'époque, j'étais super fière de cette fiction. J'en avais envoyé un exemplaire à J. et un autre à E. En fait, je n'ai jamais su ce qu'ils en avaient pensé. Il vaut sans doute mieux)
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Le passé fini toujours par me rattraper mais parfois, c'est heureux.
Un jour début octobre, j'ai reçu un petit message de S., qui m'invitait à sa thèse. Ca m'a fait bizarre, étant donné que j'ai rencontré S. il y a quatre ans, quand nous étions externes aux Grands enfants, un stage de pédiatrie que j'avais adoré, sans doute l'un de mes stages hospitaliers préférés (en réalité, le seul que j'ai bien aimé). Je me souviens encore de certains patients. R. parce qu'il m'avait demandé de l'aider pour un commentaire composé sur un poème de Baudelaire ("Mon enfant, ma soeur,/songe à la douceur/d'aller là-bas/vivre ensemble!") et A. parce qu'elle ne voulait plus du tout avaler quoi que ce soit et que c'était la première fois que j'étais confrontée à cette énigme-là.
S., quant à elle, avait la gentillesse qu'ont quelques rares étudiants en médecine et je me souviens encore des confidences que nous échangions dans le petit vestiaire au moment d'enfiler nos blouses. Pendant l'oral de sa thèse, je l'ai trouvée sereine et précise, j'étais super fière de la connaître, et je sais aussi qu'elle sera un bon médecin. Je sais peu de choses de son passé mais suffisamment pour être touchée de voir sa famille ce jour-là et sa maman, ravie et émue.
C'était un grand moment, et j'ai eu besoin de rentrer à pieds de la fac ce soir-là, le vent dans les cheveux et sur les joues. J'ai pris le chemin le plus long, pour garder avec moi ce souvenir si heureux, incapable que j'étais de monter dans le métro et d'affronter des regards inconnus, qui ne comprendraient pas.
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G. s'est dépêché de rentrer du travail un mardi soir, il y avait une séance pour "Les amours imaginaires" à 20h et nous nous sommes donnés rendez-vous devant la verrue architecturale qu'est le multiplexe de Rennes. Il arrive malheureusement que dans cet endroit vulgaire et moche, ce cinéma où vous êtes accueillis par des colonnes de bonbons et des promotions sur le pop corn, ce truc où la fille qui vend les tickets vous demande "C'est en VO, vous y allez quand même?", et bien il y ait LE film que vous tenez absolument à voir. Surtout quand quelqu'un que vous aimez bien vous le recommande à chaud à peine sortie de sa propre séance. Je trépignais d'impatience.
Alors, même s'il y a plein de références très appuyées, j'ai adoré les robes vintage, les milk-shakes mousseux pendant le week end à la campagne, les carrés de sucre blanc et de sucre roux en damier dans la boîte en fer, le fait que l'on déplore qu'il n'y ait plus de madeleines pour l'heure du thé, la scène devant la vieille machine à écrire, le pull tangerine, les lettres échangées et surtout celle, évidemment, qui reprend le vers de Rimbaud "Ce soir-là..., -vous rentrez aux cafés éclatants, /Vous demandez des bocks ou de la limonade...", et quelqu'un que j'aime bien en guest star ironique pendant la fête ultime.
(bon, après j'ai un peu déprimé quand on m'a rappelé que Xavier Dolan avait à peine 21 ans)
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En ce moment, c'est un peu déroutant, la vie est comme ce billet, parfaitement décousue, et j'essaie de m'en accommoder. J'essaie, quand je fends le parc de l'hôpital à pas toujours pressés sous les arbres rougissants, de ne pas m'en faire. Ne pas m'en faire pour la thèse qui n'avance pas du tout, ne pas m'en faire pour certains patients qui ne vont pas bien du tout, ne pas m'en faire parce que les amis sont loin, ne pas m'en faire parce qu'il y aura toujours quelque chose qui cloche, mais je ne sais que trop bien que je ne pourrai jamais arrêter de m'inquiéter.
Sauf quand je me lance dans une recette de Sophie Brissaud! Comme je ne me lasse ni de son cochon à la sauce prune ni de son flan au Kiri (j'aime bien parce qu'elle maîtrise parfaitement le grand écart), elle m'a donné envie d'essayer son "poulet cristal".


L'oiseau, immergé dans un bouillon bouillant très parfumé (piment, ciboule, ail, gingmenbre) est ainsi poché à couvert, pendant plusieurs heures, feu éteint.
Au final, la texture de la chair est très chouette, tendre et soyeuse, subtilement épicée. Le bouillon quant à lui, est utilisé pour faire cuire le riz destiné à accompagner le poulet. J'ai bien aimé mélanger le riz très chaud avec le poulet émincé encore tiède, de la salade bien fraîche, un peu de sauce soja et du piment. Une bonne façon d'affronter le dimanche soir et son petit cafard habituel.

Le poulet cristal de Sophie Brissaud
-un poulet bien elevé
-50g de gingembre épluché et coupé en tranches
-une botte de ciboule
-trois gousses d'ail épluchées
-3-4 piments entiers
-du gros sel
-plusieurs grains de poivre

Préparer le bouillon: dans une cocotte en fonte, réunir la moitié de la ciboule, la moitié du gingembre, l'ail, le poivre et le sel en quantité suffisante pour que cela paraisse un peu trop salé dans suffisamment d'eau pour immerger le poulet.
Insérer le reste de gingembre et de ciboule dans le poulet.
Porter le bouillon à ébullition, installer la poulet, couvrir la cocotte. Attendre la reprise de l'ébullition (à l'oreille), la maintenir trois minutes puis arrêter le feu.
Laisser reposer cinq heures.
Au moment du dîner, prélever du bouillon pour préparer un riz trop bon.
Au moment de servir, prévoir de la salade ciselée, de la sauce soja et du piment.
Pour le dessert, on est allé à l'épicerie ouverte jusqu'à minuit pour acheter quelques biscuits au chocolat. Cette fois-ci c'était des Prince, parce qu'on aime bien les tremper dans du lait bien froid. J'en ai remis la vaisselle au lendemain.

D'autres poulets?
Le poulet au miel, au citron vert et à la mangue de ma maman
Le poulet au coca
Le poulet ivre
Le poulet-cinéma
Le poulet frit à la japonaise (tori no karaage)

dimanche 10 octobre 2010

Nos histoires d'amour sont les mêmes -do you love bibimbab?-

J'avais fait une petite croix sur le plan déjà fatigué de Stockholm pour retrouver sans peine l'endroit élu d'un commun accord pour le dîner. Il n'y avait que quelques lignes laconiques à son égard dans le guide de voyage et cela me paraissait précisément être de bon augure. J'avais enfilé des collants gris à l'hôtel avant de sortir, parce que les nuits étaient déjà fraîches. Il y avait aussi une robe rose et des ballerines bleues, éprouvées car adorées.
En voyage, c'est G., parce qu'il est doté d'un solide sens de l'orientation, qui est systématiquement désigné responsable des itinéraires et ce, même si j'ai appris au fil des années à lire une carte routière de façon experte. Ce soir-là, le trajet était simple et suivait un quadrillage régulier de rues tranquilles aux façades de briques ou discrètement colorées de teintes sourdes. Il y avait des magasins d'antiquités, des gargotes thaïes avec des nouilles à emporter dans des boîtes cartonnées, des laveries, une librairie de mangas et cette enseigne vert d'eau qui fut expressément photographiée YU love bibimbab. Un endroit idyllique si l'on en croyait les affiches en devanture, mais toutes ces promesses de bibimbab divers et variés étaient pour l'instant impossibles à assouvir puisque le rideau de fer était baissé et que le temps manqua ensuite pour y retourner.
Je restai pourtant longtemps obsédée par cette simple évocation de bibimbab, d'autant plus que j'en avais depuis longtemps fait le deuil à Rennes puisque le Ninano, un super chouette restaurant coréen tenu par une dame qui portait des jolis foulards sur le crâne, a fermé un jour sans prévenir pour être remplacé par un truc sans intérêt. Au Ninano, le bibimbap était un dolsot bibimbab, ce qui signifie que le riz, surmonté de ses divers légumes, de son jaune d'oeuf et de sa pâte de piment, était servi dans un bol en fonte, le dolsot, et cela produisait un crépitement fort agréable dù au riz qui grésille quand le gentil serveur le posait sur la table. J'avais alors grand plaisir à remuer le contenu de mon bol à petits coups de baguettes expertes puis à me brûler les lèvres avec ce riz savoureux et épicé.
Le meilleur bibimbab qu'il m'ait été donné de goûter, en bonne compagnie qui plus est, est celui que les cuisinières de Chez Kim à Strasbourg, avaient préparé un vendredi de février, après des jours de neige. P., là-bas, est accueillie avec l'infinie gentillesse que l'on réserve aux habitués qui vous le rendent bien.
Il n'y a pas de recette officielle de bibimbab car elles dépendent directement de l'infinité des goûts et des disponibilités du frigo. C'est un plat chaleureux et réconfortant, dont il est très agréable de partager la préparation avec celui ou ceux qui vont le goûter avec vous. C'est un plat rassurant que l'on peut savourer assis en tailleur autour de la table basse, avec ses baguettes préférées et une bière bien fraîche pour ceux qui l'aiment.
J'ai choisi, samedi soir, de le préparer comme ça:

Bibimbab pour deux
-du riz cuit au cuit-riz
-une poignée d'épinards blanchis
-trois petites carottes (de couleur différente, parce que c'est joli) coupées en julienne
-trois gros shiitakés émincés
-une petite courgette coupée en julienne
-250g de boeuf (de la poire, du persillé...) émincé
et pour la marinade: une demi-poire williams rouge épluchée et râpée, deux gousses d'ail écrasées, un pouce de gingembre râpé, deux tiges de ciboules fendues, trois cuillères à soupe de sauce soja, une demi-cuillère à soupe de miel, une cuillère à soupe de sirop d'érable, deux cuillères à soupe d'huile de sésame et plusieurs tours de moulin à poivre
et pour servir: un oeuf par personne, du gochujang et des graines de sésame.

La veille ou le matin pour le soir, mélanger les ingrédients de la marinade et en enrober les lamelles de boeuf. Laisser reposer.
Le moment venu, faire cuire les légumes séparément et successivement dans une poêle avec un peu d'huile de sésame (je les ai maintenus au chaud dans des petits bols préchauffés et recouverts de papier aluminium) puis saisir la viande dans la même poêle. Pendant q'elle cuit, préparer deux oeufs sur le plat.
Pour dresser les bols (préchauffez les!): répartir du riz en leur fond puis disposer de façon la plus harmonieuse possible les légumes et la viande. Recouvrir le bol avec l'oeuf au plat, déposer une petite cuillère de pâte de piment et saupoudrer de graines de sésame. C'est prêt!


Quand nous sommes arrivés au restaurant que j'avais coché sur le plan, la serveuse avait une robe verte et un sourire gentil. A la table d'en face, il y avait un garçon, pantalon en velours à grosses côtes, sweat shirt gris et cheveux longs qui dînait avec sa mère, une maman avec un cardigan, des lunettes et un regard un peu triste. Ils avaient l'air de très bien s'entendre, ils avaient visiblement plein de choses à se raconter. Quand on s'est installé et qu'il nous a entendus dicuter, il nous a salué d'un "Bonsoir" très doux. Ce garçon, bien qu'il se fût adressé à la serveuse en suédois, était français et visiblement assez content de nous croiser là, à Matkultur (c'est le nom du restaurant, et on y mange très bien). Pendant tout le dîner, il nous regardait furtivement, et je n'osais rien dire non plus. Et puis ils sont partis, il a dit "Au revoir" mais je savais que nous ne le reverrions précisément jamais alors que dans ses regards silencieux j'avais l'impression que nous pourrions nous entendre.
Hier soir, avant le bibimbab, il y avait un évènement que j'attendais avec impatience: la séance de 19 heures de Petit tailleur!
Il se trouve qu'il y a une dizaine de jours, au décours d'une conversation téléphonique avec E. qui rentrait elle aussi d'Italie, j'ai appris que Laure Adler avait reçu Louis Garrel dans son émission de début de soirée sur France Culture. Dès les premières minutes (il était super tard, genre 23 heures, G. était à une répétition et je n'avais pas encore dîné -du riz sauté avec du boeuf épicé et du chou chinois, comme un prémice de bibimbab), j'ai envoyé un message à P. avec un lien vers l'émission tant je trouvais tout cela passionnant et séduisant. Je voulais partager mon enthousiasme avec elle! (et quelques jours après, elle m'a écrit "Il y a une interview aussi chez Pascale Clark". Chic!) J'ai bien aimé parce que tout le long de l'émission il y a des extraits de films, comme Masculin/Féminin, des voix aimées comme celle de Jean-Pierre Léaud parlant de Truffaut et plein de chouettes remarques de Louis Garrel sur sa famille, le cinéma et la psychanalyse.
Dans Petit tailleur, on retrouve tout cela, des idées empruntées à Godard, Truffaut, papa et aussi Desplechin. Le film est comme un rêve, où ne cesse de courir Arthur dans les rues parisiennes (de son micro studio à l'atelier de couture d'Albert, de l'atelier au théâtre de l'Odéon, du théâtre aux espoirs déçus), qui fait une robe sur mesure pour Julie-Marie qu'il désire et redoute à la fois (j'avoue que j'ai l'ai trouvée absolument détestable. Tout l'inverse de l'épouse d'Albert qui fait des tartes aux pommes surprises).
En sortant de la salle quasi-déserte, j'ai dit à G. "C'est bizarre j'aurais pensé qu'il y aurait eu plein de filles comme moi dans la salle, ou des jeunes au moins, alors que tout le monde avait bien trente ans de plus que nous" et il a dit "Oui enfin bon, tu trouves que c'est un film de jeunes? C'est un petit peu daté quand même!" Oui, c'est vrai, c'est ultra daté mais je trouve que c'est une façon assez moderne de parler des amours compliquées qui s'évanouissent avant même d'avoir existées.