jeudi 22 juillet 2010

Elle dit toujours bonjour comme ça* -les travers de porc de sa maman, ses crêpes à la ciboule-


Elle ne supporte pas le parmesan, j'en inonde mes spaghetti carbonara.
Elle tient la noix de coco en horreur, je l'aime en crème glacée, en curry épicé, en rocher et en sablé.
Elle trouve Valérie Mrejen prétentieuse, j'ai lu une douzaine de fois L'agrume et je ne me lasse toujours pas du coup de l'éclair au chocolat qui traîne en longueur, de la machine à sous en baril de lessive ou de la soirée rue Labat où il n'est jamais venu. Quand le Musée du Jeu de Paume lui avait consacré une exposition, j'y avais passé l'après-midi et plus tard j'ai appris qu'elle adorait La maman et la putain et Jeanne Dielman.
Elle ne peut pas sentir Sophie Calle, je craque pour ses repas chromatiques, son travail sur la rupture amoureuse, le questionnaire** qu'elle avait inventé avec Grégoire Bouillier pour les Inrockuptibles. Et puis aussi la fois où elle avait suivi un homme à Venise.
Elle abhorre Louis Garrel et ses cheveux douteux, en ce moment je l'écoute en boucle chanter une disparition (j'aime surtout quand il dit Chaque minute est un caveau/Vois comme je lutte/Vois ce que je perds/En sang et en eau), je l'écoute hésiter mais en fait non et je re-visionne par micro-morceaux Les amants réguliers. Pour préciser, je ne trouve pas ce jeune homme spécialement beau, je trouve plutôt charmant son petit côté ca-bot. Comme quand je l'ai croisé dévalant à vélo la rue de Maubeuge à toute vitesse et s'assurant, arrivé au carrefour, que les jeunes filles qui attendaient de traverser sur le trottoir d'en face, l'avaient bien reconnu.
Le WA qu'elle préfère, c'est Manhattan et la voix de petite souris de Marielle Hemingway, je l'aime bien aussi, mais pas autant que Diane Keaton dans Annie Hall, trop chic en chapeau-cravate à commander des sandwiches au pastrami à des heures indues et passant son temps à s'exclamer ladeeda avec son accent qui tue. La scène des homards me secoue le coeur encore après vingt visionnages.
Parmi Les contes des quatre saisons, elle préfère l'automne et ses vendanges, je préfère l'été, ses glaces et ses baignades.
Vincent Delerm lui file des boutons, je l'écoute au moins une fois par jour (on dirait une prescription!). Et du coup, je vous afflige de la liste*** de mes dix chansons préférées.
Alors c'est sûr, on n'est pas toujours d'accord sur tout avec Mingou mais je vous dis pas la liesse ambiante quand on se retrouve toutes les trois, avec Loukoum°°°. On dort à pas d'heure, on partage des secrets de famille, on fait des photos, on n'arrête pas de rigoler. Et on mange bien. En l'occurrence cette fois-ci, plein de supers plats chinois dont j'ai eu envie de retrouver le goût à la maison. On s'est régalé.

Les travers de porc de sa maman
Pour deux personnes (j'espèrais qu'il en reste pour mon bentô du lendemain mais il n'en fut rien et du coup, j'ai préparé pour ce midi le premier plat que m'a appris à faire mon papa, à savoir sa fameuse omelette à la ciboulette fourrée au riz et à la tomate)
-800g de travers de porc (le boucher, trop gentil, celui des Halles qui travaille à la Casa Massimo m'en avait découpé des très beaux, très charnus)
-3CS de sauce huître
-3CS de sauce hoisin
-1CS de sauce soja
-1CS d'alcool de riz chinois
-2CS de miel liquide
-une dizaine de rondelles de gingembre
-3 tiges de ciboules fendues en deux et coupées en trois

La veille, préparer la marinade en mélangeant la sauce huître, la sauce hoisin, la sauce soja et l'alcool de riz. Enrober les travers et laisser reposer au frais jusqu'au lendemain.
Ce jour-là, sortir les travers une heure avant leur cuisson. Dans un grand plat, répartir le gingembre et la ciboule, puis les travers en veillant qu'ils soient bien couverts de marinade.
Enfourner pour deux heures à 200° selon Mingou, j'ai fait cuire presque trois heures à plus faible thermostat et la viande était à la fois un peu croustillante et confite.
Au bout de ce temps, badigeonner les travers avec le miel et laisser cuire encore une dizaine de minutes.
Vraiment délicieux avec du riz blanc, du piment et des rondelles bien fraîches de concombre.

Ses crêpes à la ciboule
Pour le pique-nique de dimanche, elle avait fourré ces crêpes avec les restes de travers laqués... Souvenir impérissable!
Pour 6 petites crêpes
-100g de farine
-12,5cL d'eau bouillante
-une pointe de cc de sel
-une pointe de cc de levure chimique
-1cc d'huile
-4 tiges de ciboule émincées

Mélanger la farine, la levure, le sel et l'huile.
Verser l'eau bouillante et mélanger pour former une boule qu'il faut laisser reposer au moins une heure.
Au bout de ce temps, sur un plan de travail fariné, façonner la pâte en boudin.
Découper ce boudin en six morceaux égaux.
Pour chaque morceau, reformer une petite boule, l'abaisser, passer un peu d'huile au pinceau (ça marche aussi avec le doigt, évidemmment), saler modérément, répartir une grosse cuillère à soupe de ciboule puis enrouler le cercle de pâte sur lui-même puis en escargot avant de l'aplatir.
Tout est très bien expliqué chez Mingou (qui est beaucoup plus pédagogue et organisée que moi).
Faire cuire les galettes dans une poêle huilée. Un peu tiède, c'est à se damner.

*on ne s'embrasse jamais

**le questionnaire Sophie Calle-Grégoire Bouillier n'est pas sans rappeler les divines enquêtes sentimentales de Gwendoline.
1- quand êtes vous déjà mort ?
2- qu'est-ce qui vous fait lever le matin ?
3- que sont devenus vos rêves d'enfant ?
4- qu'est-ce qui vous distingue des autres ?
5- vous manque-t-il quelque chose ?
6- pensez-vous que tout le monde puisse être artiste ?
7- d'où venez-vous ?
8- jugez-vous votre sort enviable ?
9- à quoi avez vous renoncé ?
10- que faites-vous de votre argent ?
11- quelle tâche ménagère vous rebute le plus ?
12- quels sont vos plaisirs favoris ?
13- qu'aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
14- citez trois artistes vivants que vous détestez
15- que défendez-vous ?
16- qu'êtes-vous capable de refuser ?
17- quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
18- qu'avez-vous été capable de faire par amour ?
19- que vous reproche-t-on ?
20- à quoi vous sert l'art ?
21- rédigez votre épitaphe
22- sous quelle forme aimeriez-vous revenir ?


***vous allez avoir droit à des listes tout l'été. Pour commencer, j'ai fait simple: mes dix chansons préférées de Vincent Delerm (dans le désordre, sinon c'est trop dur).
Le baiser Modiano
Les piqûres d'araignée
L'appartement
(celle-là je l'aime vraiment beaucoup et je sais déjà que je l'écouterai quand nous déménagerons, en septembre)
La véranda
La file d'attente
Cosmopolitan
Deauville sans Trintignant
Kensington square
Tous les acteurs s'apellent Terence
Gare de Milan

G. a dit "T'as pas mis Châtenay-Malabry?"
Bah non. Mais j'aurais pu.

jeudi 15 juillet 2010

Songs of love

La fête avait déjà commencé quelques jours auparavant déjà.
Au milieu de la nuit, un peu de vent sur les remparts surplombant la plage et les rochers, il a dit Fais attention à ta robe au moment où j'essayais de m'installer avec classe et confort sur la rambarde en pierre. Plus bas, les vagues répétaient leurs gros rouleaux. Au loin, d'infatiguables navires remerciaient le grand phare. Sur nos peaux, le goût du sel à cause de la baignade en début d'après-midi. Peu de mots échangés, les cheveux sans cesse ramenés derrière l'oreille à cause du vent; je crois que chacun repensait à cette journée pleine de joie. Plus tard dans la voiture, je ne me suis pas endormie et je restai étonnée du nombre de voitures croisées, aussi tard. Tous ces inconnus qui avaient vécu une autre journée, ressentaient-ils la même fatigue enivrante?
Jeudi soir salle Pleyel, une toute autre ambiance. Je venais de quitter une jeune femme incroyable, avec qui le vouvoiement crée une proximité inattendue. Dans un salon un peu désuet, nous avons bu des thés glacés et elle a dit L'été, le mieux c'est peut-être d'aller au nord. J'ai tenté de retenir ce conseil doux et avisé*.
Salle Pleyel donc, avec dans mon sac une deuxième paire de chaussures en cas de trahison de la part des roses que j'avais aux pieds. Il n'en fut rien. Plein de monde dans le grand hall, lunettes larges et carrées, cotonnades fleuries, pantalons souples, chemises manches retroussées. Au bar, ils servaient des petits pots de sorbet (fraises des bois, vanille, moka), du gâteau au chocolat emballé dans des serviettes rouges, des sandwiches à la crème d'artichaut et au jambon de Parme, des hot-dogs et du champagne. Dehors, plein de cigarettes pendues à des lèvres bavardes.
Dans la salle, je ne le sus que plus tard, j'étais assise tout près de quelqu'un qui me connaissait.
Sur scène, un Steinway brillant et Neil Hannon, joli costume ajusté, accent distingué et verre de vin. En 2001, au tout début des études de médecine, je traînais pas mal au kiosque presse de l'hôpital (excellente façon de se cacher des autres étudiants) et je me souviens bien de la couverture des Inrocks pour la sortie de Regeneration, Neil Hannon en cheveux longs et tee-shirt gris sur fond de pois colorés. J'ai repensé à ça en le voyant, absolutely smart, magnétique et charmant. J'ai adoré l'enthousiasme anticipatoire du public aux premières notes de Tonight we fly et j'ai eu des frissons pendant Songs of love.
Dans le train matinal qui avançait le lendemain vers Amsterdam, en me brûlant avec le bord de mon gobelet de thé, j'avais encore en tête des images de ce concert extraordinaire, brillant et enjoué.
L'hôtel était près du parc, le trajet en tramway depuis la gare donnait un aperçu de la ville. Déjà la file d'attente devant le musée Van Gogh m'emplit de tristesse, tous ces gens qui ensuite vont acheter des mouchoirs en papier avec des tournesols dessus. Qu'aurait pensé Van Gogh de cette foule venue piétiner devant ses nuits et ses blés pour de mauvaises raisons?
Nous avons soigneusement évité chaque jour le centre de la ville, préférant sa périphérie calme et silencieuse. Je ne me suis pas lassée des belles façades et des fenêtres sans rideaux au bord des canaux.
Pour supporter la chaleur, trois alliés indispensables:
-les glaces de Yscuypje où mes deux parfums préférés ne m'ont pas déçue: citron très citron et coco pas râpeux, goût profond dans les deux cas.
-les citronnades bien fraîches: home made avec plein de feuilles de menthe au Singel 404 (merci Emilie!) ou aux citrons de Sicile et à la vanille de Madagascar dans une jolie bouteille à Gartine, sirotée ce midi-là avec une tartine à la salade de pommes de terre au bacon. En dessert, un cheesecake au chocolat blanc dont G. a dit J'aime mieux le tien!


-la climatisation de deux supers musées de la photo: le Foam où je suis restée en émoi devant une photo représentant deux jeunes filles dans un grand salon dix-huitième avec plein de livres (il y avait aussi Charlotte Gainsbourg habillée en poupée et Benjamin Biolay dont le visage disparaissait à travers le fumée de sa cigarette) et la Huis Marseille avec une superbe série de cerisiers japonais en fleur et une bibliothèque sur la photographie exhaustive et passionnante.
Et puis il y a eu aussi une illusion new-yorkaise à Village Bagel, un joli endroit avec mobilier en bois clair, faïence d'époque aux murs, carrot cake sur le comptoir et jeunes gens seuls qui s'alignent le long de la vitrine avec un bagel très frais et un magazine.


Comme souvenirs, bien emballés dans la valise, une théière vintage vert d'eau dégotée à Latei, sur les bons conseils d'une lectrice, un petit vase années cinquante, une énième version de The bell jar et un petit porte-savon en terre.
Ce que j'ai préféré, dans ces quelques jours néerlandais, ce furent nos soirées passées à la terrasse de Festina Lente, à boire souvent du Prosecco bien frais. Le dernier soir, dans un canapé posé sur le pont et offrant une jolie vue sur les canaux, nous avons partagé des ravioli aux asperges, une énorme polpette et des pommes de terre au romarin. C'était bien.


Retour un peu brutal ensuite: beaucoup de retard au départ d'Amsterdam, et après une course à toute berzingue dans les couloirs du métro, ses marches et ses tapis roulants, la découverte que le dernier train pour Rennes vient de partir quai numéro trois. Argh. La Société Nationale des Chemins de fer Français, dans sa grande bonté, nous a relogé pour la nuit dans un hôtel un peu sordide, alors pour nous consoler, j'ai appelé La Régalade pour savoir si l'on pouvait encore arriver un mardi soir à 22h45. On m'a dit Oui bien sûr et il serait compliqué d'expliquer à quel point cet endroit posé sur une avenue toute terne aux portes de Paris est consolateur et réjouissant. J'adore les banquettes et les tables en bois, le pain, la terrine qui ouvre l'appétit, les madeleines qui terminent le repas, Bruno Doucet qui vient dire bonsoir. Tout était délicieux.

*en août, après le rituel et attendu Sud-Ouest, il y aura un avion pour Stockholm!

Yscuypje Warmoesstraat 135 B
Singel 404 Singel 404
Gartine Taksteeg 7 BG
Foam Keizersgracht 609
Huis Marseille Keizersgracht 404
Village Bagel Van Woustraat 74 BG
Latei Zeedijk 143
Festina Lente Looiersgracht 40-B

vendredi 2 juillet 2010

Regarde là et là -un dîner japonais-

Un billet pour C. qui vit en Australie et pour C. qui va partir y vivre, parce qu'elles donnent envie d'écrire.

C'est super classe mais pas pour les enfants
Christophe Honoré, on le sait, est un chouette garçon. Il ressuscite Kim Wilde dans un film très parisien, modernise La princesse de Clèves, donne le beau rôle à Louis Garrel, met en image les chansons d'Alex Beaupain et écoute volontiers les disques de Vincent Delerm, mais là, avec son livre tout jaune faussement pour les très jeunes (collection Neuf à l'Ecole des Loisirs), il a réussi l'impossible: il m'a presque donné envie d'apprendre à conduire. En effet, à la page 112 de son livre J'élève ma poupée, à la fin du chapitre Lecture pour poupées, il écrit à propos de sa fille Suzette: J'ai tellement hâte d'être au jour où nous pourrons lire à deux, comme on conduit à deux lors d'un long voyage. Ce plaisir que ce sera d'abaisser le livre comme on se gare sur le bas-côté, et de laisser le volant. Et d'écouter Suzette qui reprend la route et continue la virée.
Là, j'ai eu une pensée pour G. qui fait parfois sans ciller le trajet Biarritz-Rennes avec moi à côté qui se contente de changer le cd qu'on écoute, qui passe de l'eau ou des biscuits... J'ai aussi pensé à Fanny Ardant dans Vivement Dimanche, il me semble que c'est elle qui conduit aux côtés de Trintignant, non?
Pour en revenir à Christophe Honoré et ses poupées (lecture essentielle de cet été, vous voilà prévenus), je suis sûre que vous adorerez les recettes des quatre saisons du chapitre Mais que mangent les poupées? Il répond aussi à toutes les questions cruciales: quel nom donner à sa poupée (Christophe suggère des noms de station de métro. Imaginez un peu, Picpus, Pernety, Charonne ou Havre-Caumartin même si celle que je préfère, c'est Filles du Calvaire), une poupée doit-elle marcher, faut-il faire dormir sa poupée dans son lit?
C'est charmant, et émouvant, d'autant plus que (attention révélation), j'ai moi-même depuis deux ans environ, une poupée en tissu humblement surnommée Poup's. Elle a une trace de bic bleu sur la jambe gauche et j'ai dû demander à ma mère de recoudre l'un de ses yeux mais sinon elle est super jolie avec ses noeuds dans les cheveux et sa petite robe à fleurs. Poup's est polie et cultivée, elle aime les pizzas, la glace à la vanille, le clafoutis aux cerises et le premier disque de Vincent Delerm. Quand elle sera grande elle voudrait étre réalisatrice de films mais comme elle ne grandira jamais... Elle est bien contente que je n'aie jamais eu de poupées quand j'étais petite parce que comme ça, je ne suis pas blasée.
Quant à Christophe Honoré, à qui je pardonne d'avoir fait n'importe quoi dans Non ma fille... , je me demande encore ce que je pouvais bien faire d'autre le 26 novembre 2007.

La balade était bien, c'était au mois de juin*
Un dimanche matin, elle a pris en photo les fleurs roses qui s'agitaient sans bruit au bord de l'eau. A midi, ce fut un peu galère de trouver un endroit où déjeuner et nous avons finalement échoué à Dinard où j'ai pu saoûler tout le monde avec mes histoires de "C'est là que Melvil Poupaud mange une glace dans Conte d'été". Le long de la promenade du Clair de Lune, il fut question de nourritures honteuses. Comme moi, elle aime les nouilles déshydratées, les knackis et les pains au lait industriels. Pour vous dire jusqu'où va mon mauvais goût, il m'arrive parfois d'éventrer soigneusement un pain au lait et d'y fourrer deux demi-knackis enrobées d'une tranche de mimolette avant d'enfourner le tout puis de déguster bien chaud avec du ketchup. Miam.
Et les nouilles déshydratées... Souvenir obligatoirement attaché aux petits déjeuners chez mes grands-parents. Mamie qui prépare un bol de riz avec de la viande séchée et du concombre salé pour Papy qui lui-même me prépare mon bol de nouilles avec un oeuf dedans. Trop bon. Mais qui préparait le café au lait de Mamie?


Sinon, en vrac :
-êtes-vous allés voir Tournée de Mathieu Amalric? Ce qui m'émeut le plus c'est le chemin parcouru depuis Comment je me suis disputé... (et ce moment particulier où il dit à Sylvia Je ne m'en remettrai pas de t'avoir rencontrée)
-on dirait que Florent Marchet parle de la ville où je me suis tant ennuyée autrefois dans cette chanson addictive
-la semaine prochaine je pars trois jours à Amsterdam après deux soirs au Festival Days Off à Paris (Divine Comedy salle Pleyel, youpi! Oui c'est incroyable, je PEUX aller voir un concert sans Vincent Delerm), des adresses et des conseils pour la capitale des Pays-Bas?
-enfin, pour les Rennais, grand changement à Mizuna, l'un des restaurants bretons préférés de Mingou: déjeuner comme avant sauf que maintenant on peut passer un petit coup de téléphone (02 99 79 18 66) et commander à emporter (un bento ou des sushis ou un bol de riz recouvert de thon cru épicé). On peut aussi venir prendre le goûter (carrot cake épais et glacé, gâteau matcha-chocolat blanc frais et moelleux, cheesecake...) et se ravitailler en saké, en thé ou en wasabi. Service toujours aussi gentil. J'y suis passée il y a dix jours pour prendre un bento, super copieux et délicieux (ce midi-là: saumon pané au sésame noir et boulettes aplaties au cochon et poireau).


Pour G. qui n'avait pas pu profiter de ce moment, j'ai préparé un dîner japonais à picorer avec du Genmaïcha brûlant ou du saké glacé.
Un repas simple et aussi joli que possible avec des somen parfumés à la fleur de cerisier trempés dans une délicieuse sauce Miyako no Tsuyu (le tout acheté à Workshop Issé** après une longue conversation avec l'érudit vendeur). Il y avait aussi une salade de concombre et radis assaisonnée avec du vinaigre de riz, de la sauce soja, du mirin et de l'huile de sésame. J'avais très envie aussi de faire un tartare de saumon au gochujang (vous savez cette pâte de piment coréenne vraiment très forte à utiliser avec parcimonie): on mélange le gochujang avec du sucre, du vinaigre de prune (ou du saké ou du vinaigre de riz, mais le vinaigre de prune est léger et subtil) et un peu d'huile de sésame et on enrobe bien des gros dés de saumon extra frais de cette préparation. A recouvrir de dés d'avocat, de ciboulette et de sésame noir.
Enfin, parce que je sais que G. adore ça (contrairement à la daurade au four aves des tomates et des pommes de terre), du poulet frit (Tori no karaage)


Tori no karaage (une recette de Sophie Brissaud)
Pour quatre personnes
-4 cuisses et hauts de cuisse de poulet fermier sans la peau et désossés
-1 grosse noix de gingembre
-1 grosse gousse d'ail
-2CS de sauce soja
-2CS de saké
-1CS d'huile de sésame
-50g de fécule de pomme de terre
-1CS de maïzena
-huile de friture (soupir)

Découper le poulet en morceaux de la taille d'une bouchée.
Râper le gingembre puis le presser dans une petite passoire pour récupérer le jus.
Dans un saladier, mélanger le jus de gingembre, l'ail pressé, la sauce soja, le saké, l'huile de sésame et un peu de sel. Ajouter le poulet et mélanger pour bien l'imprégner de la marinade. Laisser reposer au moins deux heures.
Au moment de la cuisson, faire chauffer l'huile. Verser la fécule et la maïzena sur le poulet et mélanger pour l'enrober de pâte.
Quand l'huile est chaude, y mettre à frire le poulet, par petite quantité, l'égoutter au fur et à mesure. Quand tout le poulet a été frit, le mettre à refrire une minute, pour accentuer la dorure. Trop bon!

*Version originale ou Reprise (juste un peu tronquée)
**Workshop Issé 3 rue Tournon à Paris