mercredi 30 juillet 2008

C'est la saison des pluies, avec la pluie en moins -pannacotta au chocolat blanc-

L'été dans ma microscopique ville de province était toujours trop long.
J'ai porté une robe jaune avec des petits palmiers, un short liberty, des chemises à carreaux, une autre robe bleue et blanche, un ensemble de marin et des chaussures avec force petits trous et bride sur le dessus.
Pour de mystérieuses raisons et d'autres qui le sont beaucoup moins aujourd'hui, je ne suis jamais partie en vacances avec mes parents et, bien qu'ils me l'aient très souvent suggéré, je n'ai jamais accepté de partir en colo ou dans une quelconque expédition de ce genre (j'imaginais cela comme une longue torture moi qui appréciais si peu la compagnie des autres enfants, qui me faisaient peur, qui m'intimidaient, qui savaient rire fort et courir vite. Il est précisé sur mon carnet de santé, que j'ai longtemps eu "une voix chuchotée". Peut-être la peur de déranger. Ou l'envie de ne pas être repérée).
Je me souviens d'émissions télévisées regardées avec un peu de honte (parce qu'une fois j'en avais parlé à la rentrée et que personne ne connaissait parce qu'ils étaient en bord de mer ou chez des grands-parents à la campagne).
Je me souviens des parties de Monopoly avec mon grand-père et de mon application à ne pas gagner parce qu'il me semblait complètement indécent d'avoir plus d'argent que mon papy (avec mes oncles et tantes, on jouait aussi au Cluedo, que je trouvais bien compliqué, et au master mind, mal de tête garanti).
Je me souviens des visites de mes cousines, qui enviaient ma bibliothèque et dont j'enviais les robes roses.
Je me souviens des visites du frère de ma grand-mère, qui avait épousé une riche aristocrate khmère, et qui rapportait, de ses voyages de par le monde, des cadeaux moches et ridicules qu'il avait achetés à la sauvette à l'aéroport. Je devais pourtant le remercier avec chaleur, en faisant la petite courbette de rigueur. Cet homme était médecin et ma vocation ne vient certainement pas de là.
La télé, les cahiers de vacances, la médiathèque où l'on avait le droit de prendre deux fois plus de livres l'été, le camion du glacier qui passait à dix sept heures dix devant chez mes grand-parents (j'attendais fébrilement la petite musique qui annonçait son arrivée. Ma grand-mère guettait malicieusement pour voir si j'allais oser demander mais en fait, elle avait déjà sorti une pièce de cinq francs qu'elle me tendait avec un sourire plein de bienveillance. Je dévalais les escaliers de l'immeuble et demandais, à la glacière blonde coiffée d'un petit chapeau "Une boule au citron bleu s'il-vous-plaît") rythmaient ces mois chauds et étouffants.
Plus tard, il y eut les étés passés à regarder des films, à écrire des histoires, toujours à s'inventer d'autres vies et à se rêver ailleurs.
Aucun enfant ne résisterait, lors d'un goûter dans le jardin, à la douceur réconfortante des petites panna cotta au chocolat blanc qui vont si bien avec quelques fraises acidulées.

Panna cotta au chocolat blanc
Pour quatre à cinq personnes

-250mL de lait
-250mL de crème fleurette
-100g de chocolat blanc râpé
-une gousse de vanille
-10g de feuille de gélatine

Mettre à tremper la gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer doucement le lait et la crème avec la gousse de vanille fendue en deux.
Porter à ébullition puis oncorporer la gélatine bien essorée.
Mélanger puis récupérer les graines de la gousse de vanille avant de jeter la gousse.
Verser le chocolat blanc râpé et bien mélanger pour obtenir une crème homogène.
La répartir dans des ramequins, laisser refroidir à température ambiante avant de réfrigérer pendant au moins six heures.


Si vous n'avez pas encore trouvé de roman pour l'été, je ne peux que vous conseiller Trudi la naine, un pavé tout blanc triste et beau qui raconte l'histoire d'une fille qui détient des secrets indicibles.

mercredi 23 juillet 2008

Girls just want to have fun -une tarte chocolat et framboises-

Il était minuit et demi et je regrettais amèrement d'avoir choisi d'enfiler des sandalettes plusieurs heures plus tôt: j'avais les orteils glacés. Mon col de blouse s'était retourné et dans mes poches, deux emballages vides de madeleines hospitalières avaient été rapidement froissés puis enfouis entre deux vieilles ordonnances. Les madeleines quant à elles avaient été avalées dans un moment de détresse hypoglycémique qui m'avait rendue inutilement irritable une heure plus tôt. Mais bon quand même, j'avais faim (quand j'étais au lycée, j'avais quelques kilos en plus -et beaucoup de cheveux en moins. Je parle de leur longueur pas de leur volume. Fin de la minute capillaire- et j'enviais plusieurs de mes copines qui dégustaient un voire deux si un devoir de maths était prévu -on dirait pas comme ça mais j'ai fait un bac S avec plein de maths pendant l'année de terminale- de ces pains au chocolat qui étaient vendus encore tièdes dans de grands bacs en polystyrène et dont les bénéfices devaient probablement financer un quelconque voyage scolaire, je ne sais plus bien. En revanche je me souviens parfaitement de l'odeur de viennoiserie tiède qui emplissait le hall du lycée et des mains que mes copines s'empressaient de laver après cette collation extrêmement beurrée. Il me semblait alors que si j'en mangeais un à dix heures, non seulement j'allais augmenter ma population d'adipocytes mais en plus, jamais je n'aurais faim au déjeuner or à midi, je rentrais chez moi et... bon, vous savez un peu le genre de cuisinière qu'est ma maman.
Tout ça pour dire que j'ai une très grande résistance à la faim (notamment en vacances à l'étranger, lors de ces périples improbables où vous n'avez le choix qu'entre des boui-bouis sans charme et dont l'odeur de friture est fortement suspecte ou des "faux trucs" au menu ronflant pour lequel vous pouvez déjà anticiper un mal être abdominal en post prandial) mais parfois, et notamment au travail, quand il n'y a plus de sucre pour le cerveau, je pourrais arracher les cheveux d'une rousse en imper et casser les dents d'une blonde aux lunettes carrées.
A minuit et demi, j'ôtais cette blouse trop lourde au col retourné pour enfiler un gilet spécial Larzac et j'ai ouvert le réfrigérateur de l'internat avec une certaine excitation (ah manger! Mâcher!) et, évidemment, une non moins grande appréhension.
Il y avait un petit bol de mayonnaise plus que suspecte, des cornichons, des tranches de saucisson sec, de la salade en sachet, des salsifis au persil, des spaghettis, de la bolognaise, du gruyère râpé, des petits carrés de beurre, un reste de piémontaise, de la betterave cuite, des oeufs et de la soupe en boîte. Il faut croire que la faim abolit tout sens commun vu mon empressement à ouvrir la barquette de spaghettis agglutinés (moi la maniaque des pâtes j'ai mangé des spaghettis de l'hôpital, ce truc collant et mou et gluant. Mon dieu). J'en ai mis une large portion dans une assiette en porcelaine blanche (pas si moche que ça au demeurant), j'ai recouvert le tout de bolognaise compacte (en ne pensant pas à la qualité très aléatoire de la vache à l'origine de tout cela) et j'ai répandu trois petites barquettes de fromage râpé sur mon installation. Hop, le tout dans le micro ondes, surmonté d'une cloche pour ne pas tout salir, et en attendant, je suis allée me faire un thé (snob que je suis, j'amène mon propre thé dans des petits sachets préparés par mes soins à l'avance depuis que j'ai goûté le thé à la vanille de l'internat et que j'ai cru boire du savon. Je ne sais pas pourquoi, ils s'obstinent à acheter du faux thé genre aromatisé à la tarte tatin ou façon tarte au citron). C'était pas encore chaud comme il faut quand j'ai sorti l'assiette de sous la cloche mais j'ai fait fi de ma psychorigidité quant à la température des plats (pour vous dire jusqu'où va ma folie: je réchauffe systématiquement les assiettes avant de servir quoi que ce soit) et j'ai tout avalé avec probablement peu de classe sur un coin de table. Après ça, trois bouchées de yaourt et après le malaise provoqué par la faim, apparut, forcément, celui dû à la précipitation. Les gardes, ça me déboussole un peu.
Je ne vois pas passer l'été, les vacanciers qui partent en bord de mer me semblent irréels, la valise dans le placard est de plus en plus poussiéreuse. Je me demande d'ailleurs où j'ai rangé les clés qui l'ouvrent. Soupir.
Mais bon, on se lit des contes de Grimm à la nuit tombée, je ris beaucoup à la lecture d'un roman de Barbara Pym qui s'appelle "Une demoiselle comme il faut" -le titre original c'est "An unsuitable attachment" ce qui n'est pas tout à fait la même chose-, je bois de délicieux thés envoyés dans de jolies boîtes par une fille non moins exquise, j'essaie de ne pas m'inquiéter pour rien, je fais des tartes aux framboises et au chocolat.


Une tarte framboises et chocolat (d'après une recette de Pierre Hermé)
Pour un moule de 24 cm de diamètre

La pâte sucrée (vous pouvez congeler ce qui reste)
-140g de beurre demi sel à température ambiante
-75g de sucre glace tamisée
-50g de poudre d'amandes
-les graines d'une gousse de vanille
-1 gros oeuf
-245g de farine

Fouetter le beurre avec le sucre glace (j'utilise les crochets du batteur électrique)
Ajouter la poudre d'amandes et la vanille, bien mélanger.
Ajouter l'oeuf, toujours bien mélanger puis verser la farine et mélanger juste assez pour former une boule de pâte que vous aplatissez en galette épaisse avant de la laisser au moins quatre heures au réfrigérateur emballé dans du film étirable.
Au bout de ce temps, étaler la pâte sur une épaisseur d'environ 3mm (je fais ça entre deux feuilles de papier sulfurisé), foncer le moule, piquer la pâte à la fourchette, la laisser encore une demi-heure au frigo si c'est possible, sinon recouvrir de papier sulfurisé, de haricots secs puis enfourner environ un quart d'heure à 190°. Surveiller, les bords doivent juste dorer. Au bout de ce temps, retirer le papier et les haricots, réenfourner quelques minutes (pour ma part, j'éteins le four).
Laisser refroidir à température ambiante.

La crème chocolat et framboises
-250g de framboises
-145g de chocolat à pâtisser noir
-115g de beurre doux fondu et tiède
-1 gros oeuf battu et 3 jaunes d'oeuf battus
-1,5 cuillères à soupe de sucre

Faire fondre le chocolat au bain marie.
Laisser refroidir un peu avant d'ajouter l'oeuf battu puis les jaunes. Verser le sucre.
Bien mélanger à chaque fois puis verser le beurre encore chaud en filet.
Répartir les framboises sur le fond de tarte en en gardant quelques unes pour la décoration. Verser la ganache au chocolat et enfourner pour 11 minutes environ à 190°
Le dessus doit être mat comme un gâteau et la crème trembloter sous l'effet d'une légère secousse.

Pierre, qui n'a pas toujours le meilleur goût pour tout (et pour ma part, je n'aime pas du tout ses boutiques que je trouve froides et un rien prétentieuses), préfère cette tarte tiède. J'ai trouvé qu'elle se défend mieux froide mais bon, après tout, j'aime les tartines de kiri à la banane (et les pâtes aux saucisses de Strasbourg).

dimanche 13 juillet 2008

Une vie peut-être ailleurs -une tarte sans pudeur-

Des jours tranquilles.
De la lingerie délicate, avec des arbres flous, de la dentelle pâle.
Une robe à rayures qui est plus jolie un peu froissée que repassée.
Un lendemain de garde, affronter le pavé brûlant pour aller louer La famille Tenenbaum et baisser tous les volets pour le regarder (et finalement s'endormir parce qu'on est épuisé).
Un verre de vin avec une tartine de terrine de faisan aux airelles (l'intitulé est bizarre mais c'est vraiment bon) en préparant des poivrons farcis.
Un morceau de tomme de chèvre affiné au cidre sur du pain frais.
D'énormes cerises croquantes, juteuses et acidulées.
Un anneau en or, une perle, de minuscules turquoises.
"Et si on partait en Italie en septembre?"
Son sourire.
Une chanson de Coralie Clément
Des mails très chouettes de filles qui le sont tout autant, où l'on vous met l'eau à la bouche avec des petits chaussons à l'aubergine, des muffins au chèvre et au basilic, de la lecture pour les vacances, un gâteau à la rhubarbe et aux fraises et toujours de la délectable choucroute québécoise.
"Tu pourrais faire de la tarte aux abricots?"
La lecture dans le bus d'un article passionnant sur les soeurs Papin.
Parler de ses parents avec quelqu'un et se rendre compte qu' ils ne sont pas si étranges que ça, en fait.
Du homard pour le dîner.
"Ces madeleines sont super bonnes!" (elles viennent de chez Bordier)
Marcher sous la pluie en prenant son temps, abritée sous la capuche d'un nouveau ciré blanc.
Et puis un jour il faut affronter les choses en face. Au terme d'une journée oppressante d'angoisse, je tape mon vrai nom sur le clavier et, sans prévenir, mon classement me saute au visage. J'ai pas pleuré tout de suite. C'est pas brillant brillant, c'est juste très médiocre, mais ça suffirait, apparemment, pour ne plus jamais travailler dans un labo tout pourri et pouvoir être psychiatre toute sa vie, pas une fois comme ça de temps en temps. Le seul problème, c'est qu'il faudra très probablement quitter Rennes et le joli appartement (et le reste mais je vais pas vous faire la liste, ça me rend un peu triste).
Nous verrons bien.
Pour l'instant, Virginia Woolf, qui vient de perdre son papa, fait une deuxième dépression, puis une première tentative de suicide. Quelques mois plus tôt, elle est fascinée par un fait divers qui raconte la mort par noyade d'une jeune femme qui gardait dans ses poches un petit mot disant: "Pas de père, pas de mère, pas de travail. Que Dieu me pardonne pour ce que j'ai fait ce soir". Quelques années auparavant, Virginia s'était dit: "La vie est une rude épreuve - c'est une peau de rhinocéros qu'il faudrait avoir, et on n'en a pas".
Pour consoler les filles (et les garçons) qui ont la peau fine, une tarte au goût d'interdit (si j'en crois certaines expressions peu rassurées à l'évocation de saucisses de Strasbourg).


Une tarte rose et verte
Pour un moule de 20cm de diamètre

La pâte
-150g de farine complète
-40g de petits flocons d'avoine
-1cc de sel
-3 cuillères à soupe d'huile d'olive
-10 cuillères à soupe d'eau

La garniture
-3 petites courgettes bien fermes, coupées en tranches
-un oignon nouveau émincé
-2 petites gousses d'ail
-6 saucisses de Strasbourg (celles de votre charcutier sont certainement plus probantes que celles en plastique du supermarché) coupées en tranches
-du persil plat ciselé
-2 oeufs
-10cL de crème fraîche
-du parmesan fraîchement râpé
-une petite boule de mozzarella
-huile d'olive, sirop d'érable, poivre du moulin

Pour la pâte, mélanger la farine, le sel et les flocons d'avoine. Ajouter l'huile d'olive, mélanger.
Puis ajouter l'eau et amalgamer le tout pour former une boule que vous laissez reposer le temps de préparer la garniture.
Faire revenir dans un peu d'huile d'olive et de sirop d'érable les courgettes, l'ail, l'oignon jusqu'à ce que les légumes soient tendres. Ajouter alors les saucisses de Strasbourg et laisser bronzer un peu les légumes. Poivrer. Arrêter le feu, répandre le persil ciselé et bien mélanger.
Dans un saladier, fouetter les oeufs avec la crème puis ajouter le parmesan. Bien mélanger puis verser le reste de la garniture. Amalgamer le tout précautionneusement.
Foncer un moule à tarte, verser le contenu du saladier, répandre la mozzarella coupée en dés et enfourner environ une demi-heure dans un four préchauffé à 180°.
Absolument réconfortant tiède, en bonne compagnie.

jeudi 3 juillet 2008

Dans une autre vie -des cailles au miel et au gingembre-

J'aurais envie de faire les valises, avec des romans soigneusement emballés, plusieurs marque-pages, des livres de cuisine écrits en anglais, des tas de petits carnets, le Moleskine qui me sert de journal et dont le soufflet terminal est presque déformé à force d'accueillir divers dessins, articles et photos arrachés à des magazines qui n'avaient que cet intérêt, les teeshirts seraient pliés et rangés par couleur, il y aurait des robes, plusieurs jupes dont la dernière en date, longue, vaporeuse et dense à la fois, couleur de larme ou de vent selon l'humeur, un cardigan qui en a vu d'autres, deux pulls avec des boutons à l'encolure, un jean pourri qui n'est joli que porté retroussé, une paire de tennis altermondialiste, des ballerines Le plagiste, les spartiates que je n'arrive pas à me décider d'acheter dans la minuscule boutique un peu chic de la rue du Chapitre, des chaussettes rayées et, parce que G. m'y aurait obligée, mon maillot de bain rose dans sa petite pochette jaune soleil.
J'aurais envie, le soir après le travail, d'aller boire une limonade en terrasse avec une bonne amie qui me raconterait le film qu'elle a regardé pendant l'après-midi.
J'aurais envie d'écrire au dos de cartes postales un peu kitsch achetées sur un présentoir tournant à l'autre bout du monde "Je t'embrasse".
J'aurais envie de dîner aux chandelles.
J'aurais envie de jouer la comédie.
J'aurais envie d'oublier ce que je n'arrive pas à oublier.
J'aurais envie de n'avoir aucun regret.
J'aurais envie de poulet rôti que l'on découperait fumant sous mes yeux, et du goût infiniment délectable du sot-l'y-laisse qu'on m'offrirait sans que je n'ai eu le temps de refuser, par politesse.
J'aurais envie de glace à la noix de coco que l'on achèterait à la nuit tombée sur la promenade, le long de la plage.
J'aurais envie d'un sac de voyage joli, chic, pratique et pas cher.
J'aurais envie d'un petit déjeuner en terrasse, avec des roses sur la table, une orange pressée, un chocolat chaud, des tartines, du beurre salé, de la confiture de fraises, de la gelée de mûres, de la brioche à la fleur d'oranger et beaucoup d'amour.
J'aurais envie de me perdre dans un ville inconnue et qu'en cherchant mon chemin, je tombe sur une incroyable librairie avec dans la vitrine le portrait de Virginia Woolf, ou d'Hervé Guibert. Quand enfin j'aurais définitivement retrouvé mon chemin, je m'apercevrais qu'il y a une jolie pâtisserie sur la place où je suis arrêtée et j'y achèterais un délicat éclair à la vanille.
J'aurais envie que Jane Austen eut écrit davantage de romans.
J'aurais envie de savoir parler une autre langue.
Mais pour l'instant, le temps est à l'attente.
Je vais, je fais, j'essaie, j'essaie de m'occuper le mieux possible des patients, de profiter du canapé pour lire et rêver, de régaler ce très cher G. avec des cailles rôties et parfumées qu'il s'agit de déguster sans se brûler ni les doigts, ni les lèvres.

Des cailles au miel et au gingembre (à préparer la veille)
Pour quatre cailles

-3 cuillères à soupe de miel de bourdaine
-un gros pouce de gingembre jeune et frais râpé
-3 gousses d'ail écrasées
-du sel
-du thym citron
-de l'huile d'olive

Préparer dans le plat que vous utiliserez pour rôtir les oiseaux une pâte avec le miel, l'ail, le gingembre, le thym citron effeuillé, le sel et l'huile d'olive.
Saler, un peu, l'intérieur des cailles puis les enduire de la pâte parfumée, en massant bien, en les recouvrant entièrement du mélange.
Laisser reposer jusqu'au lendemain.
Les faire cuire environ une demi-heure dans un four à 190°, en les retournant souvent.
Déguster impérativement avec les doigts (et une pile de serviettes en papier).