Dans une autre vie -des cailles au miel et au gingembre-
J'aurais envie de faire les valises, avec des romans soigneusement emballés, plusieurs marque-pages, des livres de cuisine écrits en anglais, des tas de petits carnets, le Moleskine qui me sert de journal et dont le soufflet terminal est presque déformé à force d'accueillir divers dessins, articles et photos arrachés à des magazines qui n'avaient que cet intérêt, les teeshirts seraient pliés et rangés par couleur, il y aurait des robes, plusieurs jupes dont la dernière en date, longue, vaporeuse et dense à la fois, couleur de larme ou de vent selon l'humeur, un cardigan qui en a vu d'autres, deux pulls avec des boutons à l'encolure, un jean pourri qui n'est joli que porté retroussé, une paire de tennis altermondialiste, des ballerines Le plagiste, les spartiates que je n'arrive pas à me décider d'acheter dans la minuscule boutique un peu chic de la rue du Chapitre, des chaussettes rayées et, parce que G. m'y aurait obligée, mon maillot de bain rose dans sa petite pochette jaune soleil.
J'aurais envie, le soir après le travail, d'aller boire une limonade en terrasse avec une bonne amie qui me raconterait le film qu'elle a regardé pendant l'après-midi.
J'aurais envie d'écrire au dos de cartes postales un peu kitsch achetées sur un présentoir tournant à l'autre bout du monde "Je t'embrasse".
J'aurais envie de dîner aux chandelles.
J'aurais envie de jouer la comédie.
J'aurais envie d'oublier ce que je n'arrive pas à oublier.
J'aurais envie de n'avoir aucun regret.
J'aurais envie de poulet rôti que l'on découperait fumant sous mes yeux, et du goût infiniment délectable du sot-l'y-laisse qu'on m'offrirait sans que je n'ai eu le temps de refuser, par politesse.
J'aurais envie de glace à la noix de coco que l'on achèterait à la nuit tombée sur la promenade, le long de la plage.
J'aurais envie d'un sac de voyage joli, chic, pratique et pas cher.
J'aurais envie d'un petit déjeuner en terrasse, avec des roses sur la table, une orange pressée, un chocolat chaud, des tartines, du beurre salé, de la confiture de fraises, de la gelée de mûres, de la brioche à la fleur d'oranger et beaucoup d'amour.
J'aurais envie de me perdre dans un ville inconnue et qu'en cherchant mon chemin, je tombe sur une incroyable librairie avec dans la vitrine le portrait de Virginia Woolf, ou d'Hervé Guibert. Quand enfin j'aurais définitivement retrouvé mon chemin, je m'apercevrais qu'il y a une jolie pâtisserie sur la place où je suis arrêtée et j'y achèterais un délicat éclair à la vanille.
J'aurais envie que Jane Austen eut écrit davantage de romans.
J'aurais envie de savoir parler une autre langue.
Mais pour l'instant, le temps est à l'attente.
Je vais, je fais, j'essaie, j'essaie de m'occuper le mieux possible des patients, de profiter du canapé pour lire et rêver, de régaler ce très cher G. avec des cailles rôties et parfumées qu'il s'agit de déguster sans se brûler ni les doigts, ni les lèvres.
Des cailles au miel et au gingembre (à préparer la veille)
Pour quatre cailles
-3 cuillères à soupe de miel de bourdaine
-un gros pouce de gingembre jeune et frais râpé
-3 gousses d'ail écrasées
-du sel
-du thym citron
-de l'huile d'olive
Préparer dans le plat que vous utiliserez pour rôtir les oiseaux une pâte avec le miel, l'ail, le gingembre, le thym citron effeuillé, le sel et l'huile d'olive.
Saler, un peu, l'intérieur des cailles puis les enduire de la pâte parfumée, en massant bien, en les recouvrant entièrement du mélange.
Laisser reposer jusqu'au lendemain.
Les faire cuire environ une demi-heure dans un four à 190°, en les retournant souvent.
Déguster impérativement avec les doigts (et une pile de serviettes en papier).
J'aurais envie, le soir après le travail, d'aller boire une limonade en terrasse avec une bonne amie qui me raconterait le film qu'elle a regardé pendant l'après-midi.
J'aurais envie d'écrire au dos de cartes postales un peu kitsch achetées sur un présentoir tournant à l'autre bout du monde "Je t'embrasse".
J'aurais envie de dîner aux chandelles.
J'aurais envie de jouer la comédie.
J'aurais envie d'oublier ce que je n'arrive pas à oublier.
J'aurais envie de n'avoir aucun regret.
J'aurais envie de poulet rôti que l'on découperait fumant sous mes yeux, et du goût infiniment délectable du sot-l'y-laisse qu'on m'offrirait sans que je n'ai eu le temps de refuser, par politesse.
J'aurais envie de glace à la noix de coco que l'on achèterait à la nuit tombée sur la promenade, le long de la plage.
J'aurais envie d'un sac de voyage joli, chic, pratique et pas cher.
J'aurais envie d'un petit déjeuner en terrasse, avec des roses sur la table, une orange pressée, un chocolat chaud, des tartines, du beurre salé, de la confiture de fraises, de la gelée de mûres, de la brioche à la fleur d'oranger et beaucoup d'amour.
J'aurais envie de me perdre dans un ville inconnue et qu'en cherchant mon chemin, je tombe sur une incroyable librairie avec dans la vitrine le portrait de Virginia Woolf, ou d'Hervé Guibert. Quand enfin j'aurais définitivement retrouvé mon chemin, je m'apercevrais qu'il y a une jolie pâtisserie sur la place où je suis arrêtée et j'y achèterais un délicat éclair à la vanille.
J'aurais envie que Jane Austen eut écrit davantage de romans.
J'aurais envie de savoir parler une autre langue.
Mais pour l'instant, le temps est à l'attente.
Je vais, je fais, j'essaie, j'essaie de m'occuper le mieux possible des patients, de profiter du canapé pour lire et rêver, de régaler ce très cher G. avec des cailles rôties et parfumées qu'il s'agit de déguster sans se brûler ni les doigts, ni les lèvres.
Des cailles au miel et au gingembre (à préparer la veille)
Pour quatre cailles
-3 cuillères à soupe de miel de bourdaine
-un gros pouce de gingembre jeune et frais râpé
-3 gousses d'ail écrasées
-du sel
-du thym citron
-de l'huile d'olive
Préparer dans le plat que vous utiliserez pour rôtir les oiseaux une pâte avec le miel, l'ail, le gingembre, le thym citron effeuillé, le sel et l'huile d'olive.
Saler, un peu, l'intérieur des cailles puis les enduire de la pâte parfumée, en massant bien, en les recouvrant entièrement du mélange.
Laisser reposer jusqu'au lendemain.
Les faire cuire environ une demi-heure dans un four à 190°, en les retournant souvent.
Déguster impérativement avec les doigts (et une pile de serviettes en papier).
28 Comments:
Un joli billet... J'espère que tes rêves se réaliseront!
Une recette bien sympathique!
Bises,
Rosa
patience...
tes rêves sont doux... la limonade au soleil pour parler cinéma, la ville inconnue pour se laisser surprendre, la douceur d'une soirée aux chandelles, un joli petit déjeunerune carte où l'on nous embrasse fort... je suis émue par toutes ces envies qui pourraient être les miennes...
patience, donc, tout cela finira bien à arriver...
J'aurais envie que tous tes rêves se réalisent, douce Patoumi! L'attente n'est jamais facile... Encore bon courage!
J'aurais aussi envie de délicates cailles au miel et au gingembre préparées la veille, mais je n'ai pas encore trouvé où en acheter dans cette petite ville...
J'espère que tu vas avoir très bientôt l'occasion de te réjouir!
Bises,
Liliy
Parfois, il n'y a rien de plus délicieux que l'attente! si tu as envie de déguster de la glace à la noix de coco, viens donc faire un tour à la maison, je n'ai que ça dans mon congel et j'en mange même au "ti dej tellement j'aime!
Je croise les doigts pr tout!
Lisanka
J'aurais comme une envie de cailles toutes douces....que tes vœux se réalisent!
Jolie liste des plaisirs à venir...
Bisous.
je crois qu'on est un peu tous à rêver vacances et temps pour soi. Tout arrive et j'avoue ne pas avoir hâte que tu ai le temps de faire tout ça car te lire est toujours une réjouissance (teintée de douce mélancolie)
Tu me mets dans tes valises docteur...
Je me sens un peu comme toi même si nous n'attendons pas la même chose, en tout cas j'espère que le résultat sera celui que tu espère.
Temps suspendu... en attendant bonne promenade imaginaire dans cette station balnéaire de rêve !
Ca va si bien ensemble, les cailles, le gingembre, et l'attente.
Rosa: merci!
Les chéchés: quoi qu'il arrive, je m'efforcerai à ce que tout cela arrive.
Liliy: si je pouvais, je t'en enverrais...
Lisanka: quelle chance! Nous on a un minuscule congèl alors on ne mange jamais de glace à la maison:-(
Et puis aussi: bonne chance pour tout!
Maya: c'est fou comme c'était bon!
Florence: je vous embrasse
Diane: mais quand même les vacances, ça renouvelle l'inspiration
Grégoire: euh... on pourrait en savoir plus sur toi?
Rose: oui, je rêve beaucoup en ce moment
Gracianne: j'ai beaucoup pensé à toi en achetant les cailles parce que tu as l'air de savoir divinement les cuisiner
Ah, les cailles, des souvenirs que je ne peux oublier... je trouve comme Lisanka que l'attente est un moment privilégié. Souvent. Combien de jours à attendre encore ?
et bien moi j'aime beaucoup mes chaussures (d'hiver) Le Plagiste (100 % Grand Ouest), j'aime pas trop la glace, j'aime bien les cailles (même si ca fait très longtemps que je n'en ai pas préparé - c'est pigeon à la maison - pas pareil je sais), bref j'aime beaucoup les listes mais pas trop l'attente... on saura quand ?? mais je ne m'inquiête pas du tout....
L'attente...et la patience, voilà deux mots qui me ressemblent si peu!
Patoumi ton blog est super mais les serviettes en papier c'est pas bon pour la planète ! Rien ne vaut une bonne serviette en tissu ! Voire un torchon, ou un chiffon, ou une pile de serviettes en tissu !
Une recette très appétissante.
Je te souhaite de réaliser tous tes rêves.
Bonne semaine
paola
Pendant une pause lors d'une garde.
Natalia, rennette: c'est pour bientôt mais bon, je me prépare au pire.
Flo: bah en fait, je voudrais à la fois ne jamais savoir et être enfin fixée.
Isabelle: ah. Même si ce sont des serviettes en papier bio? (c'en n'était pas)
Paola: merci!
oh oui moi aussi j'ai envie de toutes ces chouettes choses ! courage courage ....
Gourmeline: il y a quelqu'un qui te lit de façon assidue à l'internat... (J. sûrement?)
Coucou Patoumi,
il faut quand même que je te raconte : cette nuit entre autre rêve je me trouvais à l'aéroport (il faut savoir que je ne partirai pas en vacances cet été car on construit...c'est donc l'expression d'un désir intense de foutre le camp...) et puis comme vol affiché il y avait "l'alibi de Patoumi"! :-))))
Il faut que j'arrête la lecture des blogs ... :-))))
très bonne journée à toi
Mika: ah, j'adore ce genre d'anecdotes! Si ces pages sont comme un voyage, tant mieux! Et puis je te souhaite un bel été (avec possibilité de barbecue et de ballades quand même?)
Barbec géant : c'est fait! bilan de la soirée de samedi dernier une frite de piscine rachetée à Décathlon (2 euros 50) + probablement la clôture des voisins, de plus de vingt mètres, que ces crétins émêchés ont cru bon d'enjamber à moulte reprises jusqu'au retour desdits voisins...
Ballades : ah dame oui, nos toutes proches Vosges regorgent de lacs ety de beautés inépuisables!
Bises à toi et excellent été!!
Tu fais bien de pas oublier ton maillot, si tu ne veux rien regretter.
Elles sont très appétissantes tes petites cailles et un bien joli texte en présentation
L'attente n'est elle pas finie?
Grand Chef: quand je me vois en maillot, c'est tous les petits gâteaux et les plats de spaghetti au citron et au parmesan que je regrette.
Eglantine: merci!
Florence: je cherche mes mots. Ne dites rien.
aimer les moleskine, les cailles, les livres et les plats qui titillent les papilles... décidément que de points communs.
les changements sont des continuités pas des révolutions, il faut s'y laisser prendre et épouser le temps à venir. bons souhaits....
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