Attiré par les étoiles, les voiles -le Youpala bistrot-
La réservation avait été faite trois jours avant, j'avais appelé tard un jeudi soir, je venais de finir un empresuré au chocolat assise en tailleur sur le canapé de mon bureau, je reposais mes doigts du piano (et sans doute aussi les oreilles de la voisine du dessous par la même occasion), G. avait proposé d'aller au Youpala bistrot, un endroit dont je lui avais souvent parlé, j'avais lu un article quelque part, je trouvais que le chef avait l'air gentil.
Vendredi, je me souviens d'un kouign amann qui se défendait bien, un sandwich sardines écrasées/purée de tomates/mangue fraîche, une photo de quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps, le déchiffrage de Deauville sans Trintignant.
Samedi, je me souviens de yaourts au lait cru, d'une blouse fleurie, de pellicules pour un Lomography et d'un magret au poivre vert de Madagascar avec du potimarron rôti. On s'est couché ce soir-là encore plus tard que d'habitude.
Dimanche matin, chocolat chaud, muffin toasté, beurre salé, confiture de fraises préparée cet été par G., robe de rigueur, on a pris la route. On a parlé de ... en fait je ne me souviens plus. On s'est arrêté dans un endroit où une promenade courait le long d'une baie où dormaient des oiseaux, dans les buissons des mûres énormes, brillantes et charnues et rien pour les ramasser...
Il faut traverser les rues un peu mélancoliques de Saint-Brieuc pour arriver au Youpala bistrot, qui apparaît très discrètement après un virage, dans l'alignement de maisons grises mais fleuries.
J'ai été surprise en entrant de reconnaître un couple de jeunes femmes qui habitent l'immeuble adjacent au nôtre, elles buvaient une coupe de champagne.
Pendant ce déjeuner absolument gracieux, inventif et joyeux, face aux assiettes colorées, j'ai repensé à des promenades en forêt, au bruit des feuilles mortes sous les bottes et celui des rivières qui polissent les cailloux, j'ai repensé à une longue balade à la pointe Saint Mathieu, en plein hiver, il pleuvait, j'ai repensé à Rome la nuit, aux parfums de la cuisine de ma mère, aux baisers évanouis, aux films d'Eric Rohmer. J'ai rarement été émue comme ça au restaurant et je me suis souvenue du soir d'hiver où j'avais feuilleté le beau livre du chef à L'écume des pages (à Paris, c'est vraiment bien, on peut traîner dans des librairies bien fournies jusqu'à minuit). Sous le palais les saveurs se confondent sans s'anéantir, je me souviens des langoustines presque crues et des bouchées de betterave tièdes, j'ai bien aimé aussi la crème de cèpes et le rouget si bien cuit, le sorbet au pamplemousse avec des grains de raisins frais, une prune rôtie, un demi kiwai et puis le sorbet au chocolat très noir avec des figue rôties à la cannelle. C'était bien! (et j'en connais à qui ça plairait aussi!)
Le Fooding aussi aime bien et le site du Youpala donne une petite idée de l'endroit.
Vendredi, je me souviens d'un kouign amann qui se défendait bien, un sandwich sardines écrasées/purée de tomates/mangue fraîche, une photo de quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps, le déchiffrage de Deauville sans Trintignant.
Samedi, je me souviens de yaourts au lait cru, d'une blouse fleurie, de pellicules pour un Lomography et d'un magret au poivre vert de Madagascar avec du potimarron rôti. On s'est couché ce soir-là encore plus tard que d'habitude.
Dimanche matin, chocolat chaud, muffin toasté, beurre salé, confiture de fraises préparée cet été par G., robe de rigueur, on a pris la route. On a parlé de ... en fait je ne me souviens plus. On s'est arrêté dans un endroit où une promenade courait le long d'une baie où dormaient des oiseaux, dans les buissons des mûres énormes, brillantes et charnues et rien pour les ramasser...
Il faut traverser les rues un peu mélancoliques de Saint-Brieuc pour arriver au Youpala bistrot, qui apparaît très discrètement après un virage, dans l'alignement de maisons grises mais fleuries.
J'ai été surprise en entrant de reconnaître un couple de jeunes femmes qui habitent l'immeuble adjacent au nôtre, elles buvaient une coupe de champagne.
Pendant ce déjeuner absolument gracieux, inventif et joyeux, face aux assiettes colorées, j'ai repensé à des promenades en forêt, au bruit des feuilles mortes sous les bottes et celui des rivières qui polissent les cailloux, j'ai repensé à une longue balade à la pointe Saint Mathieu, en plein hiver, il pleuvait, j'ai repensé à Rome la nuit, aux parfums de la cuisine de ma mère, aux baisers évanouis, aux films d'Eric Rohmer. J'ai rarement été émue comme ça au restaurant et je me suis souvenue du soir d'hiver où j'avais feuilleté le beau livre du chef à L'écume des pages (à Paris, c'est vraiment bien, on peut traîner dans des librairies bien fournies jusqu'à minuit). Sous le palais les saveurs se confondent sans s'anéantir, je me souviens des langoustines presque crues et des bouchées de betterave tièdes, j'ai bien aimé aussi la crème de cèpes et le rouget si bien cuit, le sorbet au pamplemousse avec des grains de raisins frais, une prune rôtie, un demi kiwai et puis le sorbet au chocolat très noir avec des figue rôties à la cannelle. C'était bien! (et j'en connais à qui ça plairait aussi!)
Le Fooding aussi aime bien et le site du Youpala donne une petite idée de l'endroit.