Réponses à un grand chef et brownie décadent
La sommité internationale de la madeleine m'ayant conviée à dire qui je serais si j'étais autre chose qu'une fille douce, gentille, qui aime bien faire des gâteaux et la sieste, lire sous la couette, confectionner des club-sandwiches hauts comme des gratte-ciel, pique-niquer en bord de mer, siroter des bubble teas, feuilleter des magazines de mode, écrire des lettres à ses amis, aller chercher les croissants du dimanche matin, regarder Annie Hall alors qu'elle connait les répliques par coeur, éplucher joliment les ananas, porter des spartiates à la belle saison, râper beaucoup de parmesan sur les pâtes, déguster de grosses langoustines avec la mayonnaise maison que maîtrise parfaitement son bien-aimé, grignoter des granola en lisant une bande dessinée, la moutarde forte sur une bouchée de boeuf tendre et saignant, les fraises avec une pointe de crème... bon, là j'arrête, le suspense a assez duré, revenons sur les interrogations de cette personne qui n'hésite pas à faire part de ses convictions politiques et nutritionnelles sur son blog.
Si j'étais...
... un légume: des pea eggplants, ces petites aubergines thaïes que je trouve très jolies avec leur peau nacrée; elles croquent sous la dent, c'est un peu bizarre comme sensation. Je les aime bien en pickles acidulés à l'ail et au piment (bon, c'est un peu du suicide pour l'haleine mais votre amoureux peut en manger avec vous, comme ça, personne n'aura de complexes) et ma maman en met aussi dans une soupe épaisse avec plein d'épices (de la citronnelle, du galanga, de l'écorce de cumbava.., c'est sa mixture secrète) pour laquelle il faut au préalable légèrement écraser les aubergines dans un mortier, tâche qui m'incombait régulièrement mais je l'exécutais avec plaisir: j'aimais beaucoup sentir la peau de ce minuscule légume se fendre et libérer les grains qu'il contenait.
Si j'étais...
... un légume: des pea eggplants, ces petites aubergines thaïes que je trouve très jolies avec leur peau nacrée; elles croquent sous la dent, c'est un peu bizarre comme sensation. Je les aime bien en pickles acidulés à l'ail et au piment (bon, c'est un peu du suicide pour l'haleine mais votre amoureux peut en manger avec vous, comme ça, personne n'aura de complexes) et ma maman en met aussi dans une soupe épaisse avec plein d'épices (de la citronnelle, du galanga, de l'écorce de cumbava.., c'est sa mixture secrète) pour laquelle il faut au préalable légèrement écraser les aubergines dans un mortier, tâche qui m'incombait régulièrement mais je l'exécutais avec plaisir: j'aimais beaucoup sentir la peau de ce minuscule légume se fendre et libérer les grains qu'il contenait.
...un fruit: un citron, un beau citron bien parfumé; j'aime son acidité, l'amertume de son zeste, il peut discrètement sublimer ce qui l'entoure...
...une épice: le gingembre. Même si je trouve toujours un peu pénible de l'éplucher à cause de son relief tortueux, je ne regrette jamais l'effort. J'aime la couleur jaune tendre de sa chair, son parfum, la chaleur qu'elle donne au plat. J'aime le sauté aux foies de volaille et au gingembre de ma maman, j'aime le tomatoumi que nous mangeons aux beaux jours, j'aime la fraîcheur du gingembre mariné qui accompagne les sushis.
...une herbe: de la sauge. Parce que G. en cultive amoureusement un plant près de la fenêtre de son bureau. En fait, elle était en train de dépérir et il l'a patiemment remise sur pieds! Bientôt, nous pourrons à nouveau l'utiliser pour parfumer un beau rôti ou en faire du burro salvia...
...un dessert: de la glace au matcha, parce que si l'on en mange, c'est qu'on est dans un très bon restaurant japonais! J'aime sa couleur extra-terrestre et son goût à nul autre pareil.
...un bonbon: un petit crocodile gélifié jaune, mon papa m'en achetait toujours un quand nous allions acheter le journal ensemble quand j'étais minuscule. Je le mangeais sur le chemin du retour, c'est un bon souvenir. Sauf qu'un jour, quelqu'un de peu fréquentable a dit au buraliste en voyant mon papa tendre un exemplaire du Monde pour le payer: "Tiens, les jaunes savent lire!"
...un chocolat: celui que l'on boit dans les pâtisseries vénitiennes, tout étonnés de son goût intense et de sa volupté, alors que les autochtones l'avalent en vitesse debouts au comptoir.
...une confiture: celle-là!
Je l'ai achetée sur les bons conseils d'une personne de goût et elle est délicieuse, en particulier en couche fine sur une tartine grillée préalablement beurrée au beurre salé. Une sorte de nutella de luxe, j'y ai pensé avec impatience hier après-midi dans le métro en rentrant de l'internat blanc.
...une cuisine: celle de ma maman, la mienne, la nôtre... Elles ne me lassent pas!
...un couvert: une fourchette autour de laquelle s'enroulent voluptueusement des spaghetti enrobés de pesto rosso maison qui décoiffe avec sa bonne dose de piment.
...une boisson alcoolisée: du champagne, parce que ça veut dire qu'on est heureux! Une thèse a été soutenue avec brio, des examens se sont bien terminés, on retrouve des gens qu'on aime et qu'on n'a pas vus depuis longtemps... que des chose agréables.
...une boisson non alcoolisée: le thé brûlant qui occupe ma tasse Alice au Pays des merveilles tout au long de la journée, c'est le fidèle compagnon des temps studieux.
...propriétaire d'un restaurant: j'ai arrêté d'avoir ce fantasme depuis que la fin de mes études n'a jamais été aussi proche et en plus, difficile de faire mieux que l'ambition de Grand Chef à Penhors!
Le brownie décadent est une nouvelle tentation de Mrs Annie Bell; en feuilletant son livre, j'avais été très attirée par ce gâteau qui permettait d'avoir simultanément le fondant d'un bon brownie et la douce acidité d'une crème au fromage frais. Après dégustation, je trouve absolument indécent qu'il existe sur terre à la fois de tels gâteaux et des jeans taille 34!
Le brownie décadent au cream cheese d'Annie Bell
Pour 6 personnes
Pour le brownie
-200g de chocolat noir à pâtisser
-120g de beurre
-130g de sucre roux
-75g de farine
-75g de poudre d'amandes
-3 oeufs bio
-1/2 sachet de levure
-2 cuillères à soupe d'expresso ou de café très fort
Pour la crème au fromage
-250g de fromage frais (Annie utilise du fromage de chèvre mais comme je ne suis pas téméraire, j'ai utilisé 200g de Saint Florentin et j'ai complété avec du Carré frais)
-70g de sucre roux
-1 oeuf
-1/2 cuillère à café d'extrait de vanille
Préparer le brownie.
Pour cela, faire fondre le chocolat avec le beurre (au bain-marie, au micro ondes, chacun ses petites habitudes).
Ajouter le sucre à ce mélange.
Laisser un peu refroidir.
Ajouter un à un les oeufs et mélanger bien pour obtenir un mélange bien luisant.
Ajouter alors la poudre d'amandes puis la farine et la levure et mélanger juste assez pour que tout s'incorpore bien.
Ajouter le café et remuer une dernière fois.
Laisser reposer et préparer la crème au fromage pendant ce temps.
Mélanger le fromage et le sucre jusqu'à ce que le mélange soit bien lisse.
Ajouter l'oeuf puis la vanille et bien mélanger.
Dans un moule préalablement beurré s'il en a besoin, verser la préparation au chocolat. Lisser la surface puis verser la crème au fromage. En tournant la pointe d'un couteau, faire remonter un peu de préparation à la surface et créer ainsi un joli effet marbré.
Faire cuire 15 à 20 minutes dans un four préchauffé à 170°, sachant qu'Annie prévient que trop cuit, le brownie risque de ressembler à "un vieux paillasson coriace". J'ai arrêté la cuisson quand les bords étaient juste dorés, le gâteau était encore un peu tremblotant mais en refroidissant, il ressemblait davantage à un moelleux oreiller qu'à un vieux paillasson!
11 Comments:
Tu sais, moi je n'en mange pas des trucs comme ca, et ca fait un bail que mes jeans ne font plus 34.
J'aime bien le gout de tes reponses, piquant, croquant, pimente, frais, ca emporte en douceur.
Aimerais-tu l'acidulé, jeune Patoumi ? Et vive la fin prochaine de tes études !
Jolie lecture, comme celles des articles précédents. Evidemment, le citron, j'aurais dû y penser...
Débauche chocolatée en perspective !
PS : Nos confitures aux fruits et au chocolat préférées n'ont jamais été si joliment photographiées ...
Au moins j'ai découvert que je vis avec ton double: la tonne de parmesan, les siestes, la lecture sous la couette, Annie Hall (c'est son look du printemps a-t-elle décidé: "regarde mon nouveau pantalon, avec ce tee-shirt, on dirait Annie Hall, non?"), le thé toute la journée dans une tasse spéciale, le rêve d'une taille 34 (ah va falloir arrêter de faire des miettes dans le lit!), la rondelle de citron partout, les pique-nique...
En fait... c'est curieux!
Je ne connaissais pas bien ton blog, mais ça va changer. J'aime beaucoup ton esprit, ton écriture... Merci! :-)
lala, je dois absolument m'arracher de la lecture de ton blog, j'ai plein de travail, une thèse à écrire et si je veux un jour sortir un peu de champagne pour la fêter, il me faut arrêter de réver sur tes réponses et cette monstrueuse recette de brownie, mais pas sans te dire que la décadence est magique quand tu la décris!
tout à fait d'accord avec toi et ta dernière phrase avant la recette .
Meme en 36 ...
Joli zeugme en 3ème ligne ;-)
testé un peu modifié et approuvé !! merci
Thanks for sharing this
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