Elle dit toujours bonjour comme ça* -les travers de porc de sa maman, ses crêpes à la ciboule-
Elle ne supporte pas le parmesan, j'en inonde mes spaghetti carbonara.
Elle tient la noix de coco en horreur, je l'aime en crème glacée, en curry épicé, en rocher et en sablé.
Elle trouve Valérie Mrejen prétentieuse, j'ai lu une douzaine de fois L'agrume et je ne me lasse toujours pas du coup de l'éclair au chocolat qui traîne en longueur, de la machine à sous en baril de lessive ou de la soirée rue Labat où il n'est jamais venu. Quand le Musée du Jeu de Paume lui avait consacré une exposition, j'y avais passé l'après-midi et plus tard j'ai appris qu'elle adorait La maman et la putain et Jeanne Dielman.
Elle ne peut pas sentir Sophie Calle, je craque pour ses repas chromatiques, son travail sur la rupture amoureuse, le questionnaire** qu'elle avait inventé avec Grégoire Bouillier pour les Inrockuptibles. Et puis aussi la fois où elle avait suivi un homme à Venise.
Elle abhorre Louis Garrel et ses cheveux douteux, en ce moment je l'écoute en boucle chanter une disparition (j'aime surtout quand il dit Chaque minute est un caveau/Vois comme je lutte/Vois ce que je perds/En sang et en eau), je l'écoute hésiter mais en fait non et je re-visionne par micro-morceaux Les amants réguliers. Pour préciser, je ne trouve pas ce jeune homme spécialement beau, je trouve plutôt charmant son petit côté ca-bot. Comme quand je l'ai croisé dévalant à vélo la rue de Maubeuge à toute vitesse et s'assurant, arrivé au carrefour, que les jeunes filles qui attendaient de traverser sur le trottoir d'en face, l'avaient bien reconnu.
Le WA qu'elle préfère, c'est Manhattan et la voix de petite souris de Marielle Hemingway, je l'aime bien aussi, mais pas autant que Diane Keaton dans Annie Hall, trop chic en chapeau-cravate à commander des sandwiches au pastrami à des heures indues et passant son temps à s'exclamer ladeeda avec son accent qui tue. La scène des homards me secoue le coeur encore après vingt visionnages.
Parmi Les contes des quatre saisons, elle préfère l'automne et ses vendanges, je préfère l'été, ses glaces et ses baignades.
Vincent Delerm lui file des boutons, je l'écoute au moins une fois par jour (on dirait une prescription!). Et du coup, je vous afflige de la liste*** de mes dix chansons préférées.
Alors c'est sûr, on n'est pas toujours d'accord sur tout avec Mingou mais je vous dis pas la liesse ambiante quand on se retrouve toutes les trois, avec Loukoum°°°. On dort à pas d'heure, on partage des secrets de famille, on fait des photos, on n'arrête pas de rigoler. Et on mange bien. En l'occurrence cette fois-ci, plein de supers plats chinois dont j'ai eu envie de retrouver le goût à la maison. On s'est régalé.
Les travers de porc de sa maman
Pour deux personnes (j'espèrais qu'il en reste pour mon bentô du lendemain mais il n'en fut rien et du coup, j'ai préparé pour ce midi le premier plat que m'a appris à faire mon papa, à savoir sa fameuse omelette à la ciboulette fourrée au riz et à la tomate)
-800g de travers de porc (le boucher, trop gentil, celui des Halles qui travaille à la Casa Massimo m'en avait découpé des très beaux, très charnus)
-3CS de sauce huître
-3CS de sauce hoisin
-1CS de sauce soja
-1CS d'alcool de riz chinois
-2CS de miel liquide
-une dizaine de rondelles de gingembre
-3 tiges de ciboules fendues en deux et coupées en trois
La veille, préparer la marinade en mélangeant la sauce huître, la sauce hoisin, la sauce soja et l'alcool de riz. Enrober les travers et laisser reposer au frais jusqu'au lendemain.
Ce jour-là, sortir les travers une heure avant leur cuisson. Dans un grand plat, répartir le gingembre et la ciboule, puis les travers en veillant qu'ils soient bien couverts de marinade.
Enfourner pour deux heures à 200° selon Mingou, j'ai fait cuire presque trois heures à plus faible thermostat et la viande était à la fois un peu croustillante et confite.
Au bout de ce temps, badigeonner les travers avec le miel et laisser cuire encore une dizaine de minutes.
Vraiment délicieux avec du riz blanc, du piment et des rondelles bien fraîches de concombre.
Ses crêpes à la ciboule
Pour le pique-nique de dimanche, elle avait fourré ces crêpes avec les restes de travers laqués... Souvenir impérissable!
Pour 6 petites crêpes
-100g de farine
-12,5cL d'eau bouillante
-une pointe de cc de sel
-une pointe de cc de levure chimique
-1cc d'huile
-4 tiges de ciboule émincées
Mélanger la farine, la levure, le sel et l'huile.
Verser l'eau bouillante et mélanger pour former une boule qu'il faut laisser reposer au moins une heure.
Au bout de ce temps, sur un plan de travail fariné, façonner la pâte en boudin.
Découper ce boudin en six morceaux égaux.
Pour chaque morceau, reformer une petite boule, l'abaisser, passer un peu d'huile au pinceau (ça marche aussi avec le doigt, évidemmment), saler modérément, répartir une grosse cuillère à soupe de ciboule puis enrouler le cercle de pâte sur lui-même puis en escargot avant de l'aplatir.
Tout est très bien expliqué chez Mingou (qui est beaucoup plus pédagogue et organisée que moi).
Faire cuire les galettes dans une poêle huilée. Un peu tiède, c'est à se damner.
*on ne s'embrasse jamais
**le questionnaire Sophie Calle-Grégoire Bouillier n'est pas sans rappeler les divines enquêtes sentimentales de Gwendoline.
1- quand êtes vous déjà mort ?
2- qu'est-ce qui vous fait lever le matin ?
3- que sont devenus vos rêves d'enfant ?
4- qu'est-ce qui vous distingue des autres ?
5- vous manque-t-il quelque chose ?
6- pensez-vous que tout le monde puisse être artiste ?
7- d'où venez-vous ?
8- jugez-vous votre sort enviable ?
9- à quoi avez vous renoncé ?
10- que faites-vous de votre argent ?
11- quelle tâche ménagère vous rebute le plus ?
12- quels sont vos plaisirs favoris ?
13- qu'aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
14- citez trois artistes vivants que vous détestez
15- que défendez-vous ?
16- qu'êtes-vous capable de refuser ?
17- quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
18- qu'avez-vous été capable de faire par amour ?
19- que vous reproche-t-on ?
20- à quoi vous sert l'art ?
21- rédigez votre épitaphe
22- sous quelle forme aimeriez-vous revenir ?
***vous allez avoir droit à des listes tout l'été. Pour commencer, j'ai fait simple: mes dix chansons préférées de Vincent Delerm (dans le désordre, sinon c'est trop dur).
Le baiser Modiano
Les piqûres d'araignée
L'appartement (celle-là je l'aime vraiment beaucoup et je sais déjà que je l'écouterai quand nous déménagerons, en septembre)
La véranda
La file d'attente
Cosmopolitan
Deauville sans Trintignant
Kensington square
Tous les acteurs s'apellent Terence
Gare de Milan
G. a dit "T'as pas mis Châtenay-Malabry?"
Bah non. Mais j'aurais pu.
Elle tient la noix de coco en horreur, je l'aime en crème glacée, en curry épicé, en rocher et en sablé.
Elle trouve Valérie Mrejen prétentieuse, j'ai lu une douzaine de fois L'agrume et je ne me lasse toujours pas du coup de l'éclair au chocolat qui traîne en longueur, de la machine à sous en baril de lessive ou de la soirée rue Labat où il n'est jamais venu. Quand le Musée du Jeu de Paume lui avait consacré une exposition, j'y avais passé l'après-midi et plus tard j'ai appris qu'elle adorait La maman et la putain et Jeanne Dielman.
Elle ne peut pas sentir Sophie Calle, je craque pour ses repas chromatiques, son travail sur la rupture amoureuse, le questionnaire** qu'elle avait inventé avec Grégoire Bouillier pour les Inrockuptibles. Et puis aussi la fois où elle avait suivi un homme à Venise.
Elle abhorre Louis Garrel et ses cheveux douteux, en ce moment je l'écoute en boucle chanter une disparition (j'aime surtout quand il dit Chaque minute est un caveau/Vois comme je lutte/Vois ce que je perds/En sang et en eau), je l'écoute hésiter mais en fait non et je re-visionne par micro-morceaux Les amants réguliers. Pour préciser, je ne trouve pas ce jeune homme spécialement beau, je trouve plutôt charmant son petit côté ca-bot. Comme quand je l'ai croisé dévalant à vélo la rue de Maubeuge à toute vitesse et s'assurant, arrivé au carrefour, que les jeunes filles qui attendaient de traverser sur le trottoir d'en face, l'avaient bien reconnu.
Le WA qu'elle préfère, c'est Manhattan et la voix de petite souris de Marielle Hemingway, je l'aime bien aussi, mais pas autant que Diane Keaton dans Annie Hall, trop chic en chapeau-cravate à commander des sandwiches au pastrami à des heures indues et passant son temps à s'exclamer ladeeda avec son accent qui tue. La scène des homards me secoue le coeur encore après vingt visionnages.
Parmi Les contes des quatre saisons, elle préfère l'automne et ses vendanges, je préfère l'été, ses glaces et ses baignades.
Vincent Delerm lui file des boutons, je l'écoute au moins une fois par jour (on dirait une prescription!). Et du coup, je vous afflige de la liste*** de mes dix chansons préférées.
Alors c'est sûr, on n'est pas toujours d'accord sur tout avec Mingou mais je vous dis pas la liesse ambiante quand on se retrouve toutes les trois, avec Loukoum°°°. On dort à pas d'heure, on partage des secrets de famille, on fait des photos, on n'arrête pas de rigoler. Et on mange bien. En l'occurrence cette fois-ci, plein de supers plats chinois dont j'ai eu envie de retrouver le goût à la maison. On s'est régalé.
Les travers de porc de sa maman
Pour deux personnes (j'espèrais qu'il en reste pour mon bentô du lendemain mais il n'en fut rien et du coup, j'ai préparé pour ce midi le premier plat que m'a appris à faire mon papa, à savoir sa fameuse omelette à la ciboulette fourrée au riz et à la tomate)
-800g de travers de porc (le boucher, trop gentil, celui des Halles qui travaille à la Casa Massimo m'en avait découpé des très beaux, très charnus)
-3CS de sauce huître
-3CS de sauce hoisin
-1CS de sauce soja
-1CS d'alcool de riz chinois
-2CS de miel liquide
-une dizaine de rondelles de gingembre
-3 tiges de ciboules fendues en deux et coupées en trois
La veille, préparer la marinade en mélangeant la sauce huître, la sauce hoisin, la sauce soja et l'alcool de riz. Enrober les travers et laisser reposer au frais jusqu'au lendemain.
Ce jour-là, sortir les travers une heure avant leur cuisson. Dans un grand plat, répartir le gingembre et la ciboule, puis les travers en veillant qu'ils soient bien couverts de marinade.
Enfourner pour deux heures à 200° selon Mingou, j'ai fait cuire presque trois heures à plus faible thermostat et la viande était à la fois un peu croustillante et confite.
Au bout de ce temps, badigeonner les travers avec le miel et laisser cuire encore une dizaine de minutes.
Vraiment délicieux avec du riz blanc, du piment et des rondelles bien fraîches de concombre.
Ses crêpes à la ciboule
Pour le pique-nique de dimanche, elle avait fourré ces crêpes avec les restes de travers laqués... Souvenir impérissable!
Pour 6 petites crêpes
-100g de farine
-12,5cL d'eau bouillante
-une pointe de cc de sel
-une pointe de cc de levure chimique
-1cc d'huile
-4 tiges de ciboule émincées
Mélanger la farine, la levure, le sel et l'huile.
Verser l'eau bouillante et mélanger pour former une boule qu'il faut laisser reposer au moins une heure.
Au bout de ce temps, sur un plan de travail fariné, façonner la pâte en boudin.
Découper ce boudin en six morceaux égaux.
Pour chaque morceau, reformer une petite boule, l'abaisser, passer un peu d'huile au pinceau (ça marche aussi avec le doigt, évidemmment), saler modérément, répartir une grosse cuillère à soupe de ciboule puis enrouler le cercle de pâte sur lui-même puis en escargot avant de l'aplatir.
Tout est très bien expliqué chez Mingou (qui est beaucoup plus pédagogue et organisée que moi).
Faire cuire les galettes dans une poêle huilée. Un peu tiède, c'est à se damner.
*on ne s'embrasse jamais
**le questionnaire Sophie Calle-Grégoire Bouillier n'est pas sans rappeler les divines enquêtes sentimentales de Gwendoline.
1- quand êtes vous déjà mort ?
2- qu'est-ce qui vous fait lever le matin ?
3- que sont devenus vos rêves d'enfant ?
4- qu'est-ce qui vous distingue des autres ?
5- vous manque-t-il quelque chose ?
6- pensez-vous que tout le monde puisse être artiste ?
7- d'où venez-vous ?
8- jugez-vous votre sort enviable ?
9- à quoi avez vous renoncé ?
10- que faites-vous de votre argent ?
11- quelle tâche ménagère vous rebute le plus ?
12- quels sont vos plaisirs favoris ?
13- qu'aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
14- citez trois artistes vivants que vous détestez
15- que défendez-vous ?
16- qu'êtes-vous capable de refuser ?
17- quelle est la partie de votre corps la plus fragile ?
18- qu'avez-vous été capable de faire par amour ?
19- que vous reproche-t-on ?
20- à quoi vous sert l'art ?
21- rédigez votre épitaphe
22- sous quelle forme aimeriez-vous revenir ?
***vous allez avoir droit à des listes tout l'été. Pour commencer, j'ai fait simple: mes dix chansons préférées de Vincent Delerm (dans le désordre, sinon c'est trop dur).
Le baiser Modiano
Les piqûres d'araignée
L'appartement (celle-là je l'aime vraiment beaucoup et je sais déjà que je l'écouterai quand nous déménagerons, en septembre)
La véranda
La file d'attente
Cosmopolitan
Deauville sans Trintignant
Kensington square
Tous les acteurs s'apellent Terence
Gare de Milan
G. a dit "T'as pas mis Châtenay-Malabry?"
Bah non. Mais j'aurais pu.