C'est la saison des pluies, avec la pluie en moins -pannacotta au chocolat blanc-
L'été dans ma microscopique ville de province était toujours trop long.
J'ai porté une robe jaune avec des petits palmiers, un short liberty, des chemises à carreaux, une autre robe bleue et blanche, un ensemble de marin et des chaussures avec force petits trous et bride sur le dessus.
Pour de mystérieuses raisons et d'autres qui le sont beaucoup moins aujourd'hui, je ne suis jamais partie en vacances avec mes parents et, bien qu'ils me l'aient très souvent suggéré, je n'ai jamais accepté de partir en colo ou dans une quelconque expédition de ce genre (j'imaginais cela comme une longue torture moi qui appréciais si peu la compagnie des autres enfants, qui me faisaient peur, qui m'intimidaient, qui savaient rire fort et courir vite. Il est précisé sur mon carnet de santé, que j'ai longtemps eu "une voix chuchotée". Peut-être la peur de déranger. Ou l'envie de ne pas être repérée).
Je me souviens d'émissions télévisées regardées avec un peu de honte (parce qu'une fois j'en avais parlé à la rentrée et que personne ne connaissait parce qu'ils étaient en bord de mer ou chez des grands-parents à la campagne).
Je me souviens des parties de Monopoly avec mon grand-père et de mon application à ne pas gagner parce qu'il me semblait complètement indécent d'avoir plus d'argent que mon papy (avec mes oncles et tantes, on jouait aussi au Cluedo, que je trouvais bien compliqué, et au master mind, mal de tête garanti).
Je me souviens des visites de mes cousines, qui enviaient ma bibliothèque et dont j'enviais les robes roses.
Je me souviens des visites du frère de ma grand-mère, qui avait épousé une riche aristocrate khmère, et qui rapportait, de ses voyages de par le monde, des cadeaux moches et ridicules qu'il avait achetés à la sauvette à l'aéroport. Je devais pourtant le remercier avec chaleur, en faisant la petite courbette de rigueur. Cet homme était médecin et ma vocation ne vient certainement pas de là.
La télé, les cahiers de vacances, la médiathèque où l'on avait le droit de prendre deux fois plus de livres l'été, le camion du glacier qui passait à dix sept heures dix devant chez mes grand-parents (j'attendais fébrilement la petite musique qui annonçait son arrivée. Ma grand-mère guettait malicieusement pour voir si j'allais oser demander mais en fait, elle avait déjà sorti une pièce de cinq francs qu'elle me tendait avec un sourire plein de bienveillance. Je dévalais les escaliers de l'immeuble et demandais, à la glacière blonde coiffée d'un petit chapeau "Une boule au citron bleu s'il-vous-plaît") rythmaient ces mois chauds et étouffants.
Plus tard, il y eut les étés passés à regarder des films, à écrire des histoires, toujours à s'inventer d'autres vies et à se rêver ailleurs.
Aucun enfant ne résisterait, lors d'un goûter dans le jardin, à la douceur réconfortante des petites panna cotta au chocolat blanc qui vont si bien avec quelques fraises acidulées.
Panna cotta au chocolat blanc
Pour quatre à cinq personnes
-250mL de lait
-250mL de crème fleurette
-100g de chocolat blanc râpé
-une gousse de vanille
-10g de feuille de gélatine
Mettre à tremper la gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer doucement le lait et la crème avec la gousse de vanille fendue en deux.
Porter à ébullition puis oncorporer la gélatine bien essorée.
Mélanger puis récupérer les graines de la gousse de vanille avant de jeter la gousse.
Verser le chocolat blanc râpé et bien mélanger pour obtenir une crème homogène.
La répartir dans des ramequins, laisser refroidir à température ambiante avant de réfrigérer pendant au moins six heures.
Si vous n'avez pas encore trouvé de roman pour l'été, je ne peux que vous conseiller Trudi la naine, un pavé tout blanc triste et beau qui raconte l'histoire d'une fille qui détient des secrets indicibles.
J'ai porté une robe jaune avec des petits palmiers, un short liberty, des chemises à carreaux, une autre robe bleue et blanche, un ensemble de marin et des chaussures avec force petits trous et bride sur le dessus.
Pour de mystérieuses raisons et d'autres qui le sont beaucoup moins aujourd'hui, je ne suis jamais partie en vacances avec mes parents et, bien qu'ils me l'aient très souvent suggéré, je n'ai jamais accepté de partir en colo ou dans une quelconque expédition de ce genre (j'imaginais cela comme une longue torture moi qui appréciais si peu la compagnie des autres enfants, qui me faisaient peur, qui m'intimidaient, qui savaient rire fort et courir vite. Il est précisé sur mon carnet de santé, que j'ai longtemps eu "une voix chuchotée". Peut-être la peur de déranger. Ou l'envie de ne pas être repérée).
Je me souviens d'émissions télévisées regardées avec un peu de honte (parce qu'une fois j'en avais parlé à la rentrée et que personne ne connaissait parce qu'ils étaient en bord de mer ou chez des grands-parents à la campagne).
Je me souviens des parties de Monopoly avec mon grand-père et de mon application à ne pas gagner parce qu'il me semblait complètement indécent d'avoir plus d'argent que mon papy (avec mes oncles et tantes, on jouait aussi au Cluedo, que je trouvais bien compliqué, et au master mind, mal de tête garanti).
Je me souviens des visites de mes cousines, qui enviaient ma bibliothèque et dont j'enviais les robes roses.
Je me souviens des visites du frère de ma grand-mère, qui avait épousé une riche aristocrate khmère, et qui rapportait, de ses voyages de par le monde, des cadeaux moches et ridicules qu'il avait achetés à la sauvette à l'aéroport. Je devais pourtant le remercier avec chaleur, en faisant la petite courbette de rigueur. Cet homme était médecin et ma vocation ne vient certainement pas de là.
La télé, les cahiers de vacances, la médiathèque où l'on avait le droit de prendre deux fois plus de livres l'été, le camion du glacier qui passait à dix sept heures dix devant chez mes grand-parents (j'attendais fébrilement la petite musique qui annonçait son arrivée. Ma grand-mère guettait malicieusement pour voir si j'allais oser demander mais en fait, elle avait déjà sorti une pièce de cinq francs qu'elle me tendait avec un sourire plein de bienveillance. Je dévalais les escaliers de l'immeuble et demandais, à la glacière blonde coiffée d'un petit chapeau "Une boule au citron bleu s'il-vous-plaît") rythmaient ces mois chauds et étouffants.
Plus tard, il y eut les étés passés à regarder des films, à écrire des histoires, toujours à s'inventer d'autres vies et à se rêver ailleurs.
Aucun enfant ne résisterait, lors d'un goûter dans le jardin, à la douceur réconfortante des petites panna cotta au chocolat blanc qui vont si bien avec quelques fraises acidulées.
Panna cotta au chocolat blanc
Pour quatre à cinq personnes
-250mL de lait
-250mL de crème fleurette
-100g de chocolat blanc râpé
-une gousse de vanille
-10g de feuille de gélatine
Mettre à tremper la gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer doucement le lait et la crème avec la gousse de vanille fendue en deux.
Porter à ébullition puis oncorporer la gélatine bien essorée.
Mélanger puis récupérer les graines de la gousse de vanille avant de jeter la gousse.
Verser le chocolat blanc râpé et bien mélanger pour obtenir une crème homogène.
La répartir dans des ramequins, laisser refroidir à température ambiante avant de réfrigérer pendant au moins six heures.
Si vous n'avez pas encore trouvé de roman pour l'été, je ne peux que vous conseiller Trudi la naine, un pavé tout blanc triste et beau qui raconte l'histoire d'une fille qui détient des secrets indicibles.