Pour se changer les idées après les diverses péripéties qui conduisent dans des hangars désaffectés du bout du monde avec des semblables qui en fait ne nous ressemblent pas, on peut dans le désordre:
-rêver dans la grande verrière du Grand Palais devant les oeuvres tourmentées d'
Anselm Kiefer.
-boire un jus de pamplemousse en compagnie de personnes précieuses et rares à l'Hôtel Amour.
-découper les pages de nouveaux livres de
l'Epure; certains offerts par G. devant une île mystérieuse, d'autres commandés lors d'un moment de désarroi un après-midi de travail où les voisins du dessus avaient décidé de déménager et l'on voit ainsi passer, sur le rail du monte-charge placé juste devant la baie vitrée, un piano droit. Etonnant car si l'on entend souvent quelques bribes du feuilleton télévisé du mardi soir, aucune note de piano n'est jamais venue jusqu'à nous.
-aller goûter le porc à l'encre en buvant un thé blanc "sourcil de longévité" à la
Maison de thé Tcha.
-aller reconnaître certaines des peluches de son enfance décapitées ou mises en charpie par l'étrange Annette Messager dans
son exposition au centre Pompidou.
-s'installer à une petite table avec vue sur cour au
Loir dans la théière pour déguster un délicieux club sandwich et une tarte à l'orange (enfin, il s'agissait pour moi d'une tarte aux fraises mais la tarte à l'orange de G., caramélisée sur le dessus comme un crème brûlée, était juste parfaite).
-siroter un jus mangue/carotte dans le joli salon de thé de la
Halle Saint Pierre avant d'aller sourire devant les piscines à poules et autres dames montant à cheval à l'envers.
-après un thé fumé au café de la
cinémathèque, être toute émue devant la photo d'Andrei Tarkovski sur son lit de mort. Lire qu'il aime s'intéresser à la vie qu'il y a dans le frisson d'une flaque d'eau et avoir le coeur qui se serre sans raison particulière.
-lire en retard les billets de ses blogs préférés et découvrir que le
président de la ligue des blogs tout pourris me propose de répondre à un gentil questionnaire. Peut-être que ma participation pourrait accélérer mon inscription à la LDBTP?
Quatre emplois que j'ai occupés dans ma vieAu risque de passer pour une terrible paresseuse, j'avoue que je n'ai jamais rien fait d'autre que
du baby-sitting (et pas longtemps en plus).
Quatre films que je regarderai encoreBon, je m'octroie le droit d'en donner plus pour compenser la question précédente!
Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) d'Arnaud DesplechinJe me suis longtemps identifiée au personnage de Paul Dédalus, qui n'arrive pas à finir sa thèse, qui n'arrive pas à choisir entre trois femmes, qui n'arrive pas à grandir. Le film dure trois heures et les gens y parlent beaucoup mais je trouve qu'on ne s'ennuie jamais; en fait j'avais été soulagée en le voyant la première fois de voir que d'autres jeunes personnes pouvaient se perdre dans un flot ininterrompu de pensées tout en en ayant une certaine sensualité.
Annie Hall de Woody AllenC'est le Woody Allen que je préfère. La première fois que je l'ai vu, c'était toute seule dans un minuscule cinéma de la rue Champollion lors d'adolescentes vacances parisiennes et j'ai tout de suite voulu le revoir.
Les aventures d'Antoine Doinel de François Truffaut
J'aime beaucoup Baisers volés et le moment où Delphine Seyrig fait tomber dans le goulot d'une bouteille la clé de la chambre d'Antoine Doinel après leur nuit ensemble mais j'ai une préférence pour Domicile Conjugal. J'adore le côté ludique de Doinel, son inconséquence et toutes les petites leçons du quotidien enseignées avec légèreté (comment beurrer les biscottes sans les briser, comment conserver plus longtemps des fleurs coupées).
Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer
Ou comment rendre terriblement sensuelles les théories de Pascal. Le verbe est recherché mais jamais compliqué et visiblement, Jean-Louis Trintignant ne sait pas faire le thé.
Conte d'été d'Eric Rohmer
Parce que
La première partie de Three Times de Hou Hsiao Hsien
Je suis trèèèèèès jalouse de Shu Qi qui allume les briquets, joue au billard et ferme des rideaux métalliques avec une grâce inouïe.
In the mood for love de Wong Kar Waï
Les robes, les nouilles, la pluie, la fumée de cigarette, le mystère, les secrets... tout me plait.
Marie-Antoinette de Sofia CoppolaAvec délicatesse et élégance, Sofia Coppola évoque tous les tourments de l'adolescence, l'élan, la volupté, l'impatience mais aussi la renonciation, les adieux, l'ennui, la séparation, la perte. Et je repense souvent au regard de Kirsten Dunst, collé à la vitre de la calèche qui l'emmène loin de ceux qu'elle aime.
Les amants réguliers de Philippe Garrel
Je n'aurais jamais pensé que le film se termine comme il se termine.
Le pont des arts d' Eugène Green
Encore un garçon qui n'arrive pas à finir sa maîtrise. Encore une fille qui n'arrive pas à grandir dans le monde tel qu'il s'impose à elle. Encore une histoire d'amour qui aurait pu et qui finalement pas. Le tout sur la belle musique de Monteverdi.
Je pourrais parler d'Antonioni et de
La notte, de Bergman et de
La Honte, de Claude Lelouch et d'
Un homme et une femme... c'est sans fin.
Quatre émissions ou séries télé que je regarderai encore ou pasEn fait, je n'ai plus regardé la télévision depuis le premier tour des élections de 2002. La télé n'a plus qu'un seul intérêt ici, celui de visionner des dvd.
Quatre endroits où je suis partie en vacancesLe pays basque espagnol parce qu'on voulait à tout prix aller voir le musée Guggenheim de Bilbao. Il faisait un temps tout pourri et l'arrivée a été un peu perturbée par divers travaux urbains qui nous ont fait faire pas mal de détours avant de trouver une place sur un parking bondé. Heureusement, le restaurant du musée, qui sert la cuisine élaborée par Martin Berasategui nous a bien consolé avant d'attaquer la visite. Il y avait au menu des canneloni à la pintade, délicatement assaisonnés, terriblement fondants, absolument réconfortants.
Lisbonne et le sud du Portugal C'était un voyage un peu particulier avec un type très tarciturne qu'en réalité je n'appréciais pas vraiment. Nous avons fait de très longues promenades sous un soleil de plomb sans échanger un mot. Un rien ascétique. J'ai très envie de retourner là-bas avec G.
Venise Et le souvenir impérissable de l'arrivée au cimetière marin, désert et majestueux.
Mirissa Après une dizaine de jours passés à vadrouiller en tuktuk aux quatre coins du Sri Lanka, j'avais bien aimé rêvasser en lisant Proust sur la plage de sable blanc sous les cocotiers. J'avais partagé ma serviette de plage rose avec Edith, une israëlienne mariée à Jean, un londonien très interessé par la psychiatrie. Edith venait de quitter un très ennuyeux travail dans une entreprise de jouets et ces vacances étaient pour elle un repos à savourer avant de reprendre une vie qu'elle voulait plus apaisée (visiblement elle n'avait pas du tout envie de travailler plus pour gagner plus et elle avait bien raison).
Quatre endroits où j'ai vécu
Dans un camp de réfugiés à la frontière de deux pays du sud-est asiatique.
Dans un village vacances en bord de mer en attendant une régularisation de papiers.
Dans une petite commune du Morbihan.
Dans un appartement minuscule mais à poutres apparentes en bas de la Place des Lices.
Quatre choses que je fais quand je vais sur le netMe tenir un peu au courant de la marche du monde avec Libé.
Rattraper des émissions radio.
Lire quelques
blogs de filles tout en ayant un peu honte de le faire (mais après tout, je suis une fille!)
Me mettre en appétit avec les blogs de cuisine qui sont sûrement en train de souscrire à la LDBTP.
Quatre mets que je ne mangerai jamaisDisons plutôt quatre choses que je n'apprécie guère.
Les
escargotsLes
rognons de veauLe
melon au portoLa
cervelle d'agneauQuatre de mes mets favorisLes
langoustines avec des tartines au beurre salé.
Le
canard laqué de ma maman.
Les
sushis de G.
Les
sandwiches club, aucun n'ayant égalé pour l'instant celui de Miremont.
Quatre endroits où j'aimerais être en ce moment
En fait je suis tellement contente d'être à la maison sans avoir à travailler (c'est fou comme mon bureau me parait grand maintenant que les livres de l'internat sont rangés dans le placard pour ne plus les voir) que je n'ai envie d'être nulle part ailleurs!
Pour accélerer mon inscription à la LDBTP, une recette qui j'espère plaira à la famile Ricorée, des tartelettes aux abricots dont la pâte cacaotée se marie très bien avec la frangipane et les abricots caramélisés.
Les tartelettes chocolatées amandes/abricotsPour 4 tartelettes
La pâte sablée-125g de farine
-75g de beurre froid en petits morceaux
-15g de poudre d'amandes
-1 grosse cuillère à soupe de cacao non sucré
-45g de sucre
-un demi oeuf
La frangipane d'après une recette de Rose Bakery
-63g de beurre mou
-63g de sucre
-63g de poudre d'amandes
-un demi oeuf et un demi jaune d'oeuf
-12g de farine
Les abricots caramélisés-une douzaine d'abricots
-un peu de beurre salé
-3 cuillères à soupe de rapadura
Préparer la pâte au moins deux heures à l'avance.
Battre le sucre avec le demi oeuf dans un petit bol. Réserver.
Mélanger la farine, la poudre d'amandes et le cacao.
Ajouter le beurre et mélanger du bout des doigts pour obtenir un sable régulier.
Faire un puits et y verser l'oeuf sucré. Former rapidement une boule de pâte, la fimer et l'entreposer au réfrigérateur.
Pour la frangipane, mélanger le beurre et le sucre jusqu'à obtenir une texture crémeuse.
Ajouter les oeufs puis la poudre d'amandes et enfin la farine en mélangeant bien entre chaque ingrédient.
Laisser reposer pendant la préparation des abricots caramélisés.
Pour cela, couper les abricots en quartiers et les faire revenir à feu très doux avec le beurre et le rapadura jusqu'à ce qu'ils soient brillants et presque en compote.
Foncer les moules à tarte, répartir la frangipane, disposer les abricots et enfourner une vingtaine de minutes dans un four préchauffé à 180°.