Les jours sans lui (5) - Vouloir ce qui n'est pas - Un beau lendemain -
Juste une journée ordinaire de travail.
Un garçon déçu par le nouvel appartement que lui a choisi sa mère ("C'est plus ma vie que je vis, c'est la sienne"), une fille mortifiée par une humiliation infligée par son frère, un homme qui ne se remet pas de sa rupture, un autre qui se croit aimé par une dizaine de femmes, une femme qui voudrait se faire aimer de ses enfants, des tas de gens qui ne dorment plus, depuis longtemps.
Je n'arrive plus à me lever à temps pour prendre le 64 qui permettait d'échanger quelques mots avec I.
Tout ce que je veux est impossible: le goût de ses lèvres, partager un dîner avec mes parents, voir une représentation d'Othello, faire une fête dans un appartement parisien pas trop grand où il y aurait des guirlandes lumineuses et des portraits d'écrivains (Proust, Perec, Virginia, les Marguerite) sur la fausse cheminée en marbre, on boirait du champagne, les filles auraient des robes nouées dans le dos, les garçons auraient des vestes un peu étroites, il y en aurait un pour se mettre au piano pour chanter du Barbara ou jouer du Keith Jarett par dessus la fumée des cigarettes.
J'aurais envie aussi d'une paire de bottes très simple et être certaine que S. ne disparaîtra pas (mais j'ai trop d'orgueil pour lui dire Ne t'en vas pas).
J'ai dîné d'une pizza infecte à même la boîte en carton moche, heureusement à la radio ils lisaient Waves et puis un extrait d'un Ballard.
Il faut croire que je suis une éternelle insatisfaite parce que bon quand même, après une crème au chocolat tout ce qu'il y a de plus industrielle, j'ai sorti ma valise. Je me prépare à retrouver G. et être ailleurs pour quelques jours. Encore une matinée à l'hôpital et hop, je saute dans un train. C'était rudement bien d'écrire tous les jours, j'espère que ça vous a plu aussi.
Un garçon déçu par le nouvel appartement que lui a choisi sa mère ("C'est plus ma vie que je vis, c'est la sienne"), une fille mortifiée par une humiliation infligée par son frère, un homme qui ne se remet pas de sa rupture, un autre qui se croit aimé par une dizaine de femmes, une femme qui voudrait se faire aimer de ses enfants, des tas de gens qui ne dorment plus, depuis longtemps.
Je n'arrive plus à me lever à temps pour prendre le 64 qui permettait d'échanger quelques mots avec I.
Tout ce que je veux est impossible: le goût de ses lèvres, partager un dîner avec mes parents, voir une représentation d'Othello, faire une fête dans un appartement parisien pas trop grand où il y aurait des guirlandes lumineuses et des portraits d'écrivains (Proust, Perec, Virginia, les Marguerite) sur la fausse cheminée en marbre, on boirait du champagne, les filles auraient des robes nouées dans le dos, les garçons auraient des vestes un peu étroites, il y en aurait un pour se mettre au piano pour chanter du Barbara ou jouer du Keith Jarett par dessus la fumée des cigarettes.
J'aurais envie aussi d'une paire de bottes très simple et être certaine que S. ne disparaîtra pas (mais j'ai trop d'orgueil pour lui dire Ne t'en vas pas).
J'ai dîné d'une pizza infecte à même la boîte en carton moche, heureusement à la radio ils lisaient Waves et puis un extrait d'un Ballard.
Il faut croire que je suis une éternelle insatisfaite parce que bon quand même, après une crème au chocolat tout ce qu'il y a de plus industrielle, j'ai sorti ma valise. Je me prépare à retrouver G. et être ailleurs pour quelques jours. Encore une matinée à l'hôpital et hop, je saute dans un train. C'était rudement bien d'écrire tous les jours, j'espère que ça vous a plu aussi.
23 Comments:
C'était chouette (et la tarte au citron de Marguerite D. délicieuse). Bonne escapade !
Oui !
c'était vraiment bien. si tu vois othello, dis-moi ce que tu en penses. j'ai deux anciens étudiants dans la pièce...
eh oui, je me dévoile un peu, je travaille dans une école de théâtre...
bonnes retrouvailles avec G.
Rose: je suis contente que la tarte t'ait plu! Et la carte aussi. Des bises!
Léna: merci, je le referai pour autre chose!
Betterave: ah j'adore ces révélations matinales... Et j'aime beaucoup le personnage d'Othello qui n'arrive pas à aimer (enfin, je trouve)
Oui, ça m'a beaucoup plu! un seul être vous manquait et tout était dépeuplé, sauf les pages de votre blog qui maintenaient peut-être un fil tendu entre vous 2...Je pense que tous ceux qui ont déja vécu la séparation d'avec l'Aimé, si temporaire soit-elle, ont connu ça: le refuge dans l'écriture, les souvenirs des odeurs et les images qui ressurgissent... En tous cas moi oui! Bonnes retrouvailles, faites le plein d'amour!
Pascale
oui c'était chouette :)
sauf la mauvaise pizza et la crème au chocolat non "patoumi-made"
profite !
oh! mais je serais bien allée avec toi à cette fête dans un joli appartement parisien...
et oui oui oui, j'ai adoré te lire tous les jours...
bon voyage!
Un magnifique billet... Un vrai plaisir de te lire!
Bises,
Rosa
bien sûr que cela nous a plu ! et bon vent... d'amour...
PS. je vais tous les jours au CHS depuis des mois et malgré la souffrance je vous cherche des yeux...
Oui, c'était bien de te lire chaque jour. Quelques jours pour te changer les idées et retrouver l'être aimé, quoi de mieux ? ça évite d'abuser de pizzas infâmes à même le carton...
Bonne continuation, Patoumi.
Lire ton billet en ecoutant vincent delerm, de quoi me mettre dans une douce ambiance nostalgique..
bon week-end..
Pascale: merci, je vais suivre ce bon conseil!
Marion: ben en fait mon italien préféré était fermé et je me suis ddit "Ah voilà l'occasion d'essayer la pizzeria près de la maison". Mauvaise idée. La crème n'était pas mauvaise, j'avoue.
Les chéchés: bien sûr, vous auriez été invités!
Merci Rosa!
Rennette: dites-moi quand vous venez, peut-être que vous pourriez venir boire un thé (j'ai un bureau à moi dans le service)
Natalia: plein de bonnes choses pour toi aussi!
Bache: alors il y a quand même quelques nouvelles chansons que j'adore: les vollyeuses, la ville triste l'été, la fille dans la voiture, l'appartement à vendre.
comment ne pas être séduit...
oh oui, ce rendez vous quotidien m'a beaucoup plus! Profite bien de ton week end et des retrouvailles!
c'est en effet bien plaisant de te lire plus souvent :-) je me régale aussi de certaines crèmes industrielles j'avoue, j'écoute coralie clément en boucle en ce moment... que tes retrouvailles soient douces et tendres.
Stef: ben en fait j'ai toujours peur de vous ennuyer, de me répéter et tout ça et tout ça...
Loukoum°°°: merci!
Mirabelle: ah, j'aime bien nos points communs!
moi j'aime quand tu écris! bises
lisanka
Je reconnais le dernier album de Coralie Clément, je crois... J'espère que les retrouvailles se sont bien passées.
Beaucoup, beaucoup tant pour la saveur du temps qui passe que pour les délices littéraires et culinaires évoquées.
Mais oui c'etait bien, meme si je n'ai pas eu le temps de te lire tous les jours. Une jolie chronique du temps qui passe, comme tu sais si bien les ecrire.
Oh, c'est rigolo, les lettres de vérification pour laisser un commentaire forment le mot "berse"...Bon ce n'est pas "berce", mais c'est rigolo.
Tes billets m'ont bercé en cette après-midi maussade...Pause non-convenue mais si douce!
Lisanka: merci! Je voudrais écrire davantage mais pour l'instant j'ai l'impression de passer beaucoup de temps dans le service (il y a une pile de courriers à écrire mais c'est pas pareil)
Estelle: j'adore ce disque!
Lathelize: merci d'être passée!
Gracianne: le temps qui passe m'angoisse tant qu'il faut que je me rappelle de tout d'où les innombrables carnets que j'ai!
Cléo: vive les pauses!
va falloir voir un psy...
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