lundi 3 novembre 2008

Les jours sans lui (2) - Rester au(x) courant(s) - Il y a un temps pour tout-

De cette journée de travail je n'ai déjà que peu de souvenirs. Je me suis appliquée, j'ai réfléchi et écouté, j'ai dicté des courriers, j'ai regardé la pluie aussi, et saisie d'un frisson sous ma tunique grise à pois bleus, je me suis demandée ce qu'était en train de faire G.
S. n'est plus là bien que pas très loin, nos conversations timides et décousues me manquent.
A midi, la bonne surprise fut une jolie carte d'une chic fille qui a une minuscule boîte aux lettres.
C'est étrange de sortir de l'hôpital à la nuit tombée, je ne suis pas encore habituée.
J'ai foncé à la librairie prise d'une envie soudaine de nouvelles russes et puis ailleurs encore, j'ai cédé à mes élans adolescents et j'ai attrapé le nouveau disque de Vincent Delerm en veillant bien à prendre le dernier de la pile pour être sûre que personne ne l'avait auparavant touché (une variante du fait de choisir les yaourts les plus au fond du rayon non seulement pour l'éloignement de la date de péremption mais aussi pour éviter au maximum les contacts intempestifs. Je-suis-folle-).
A la maison, sur une assiette en mélamine violet et bleu j'ai déposé des carrés de pain d'épices à la banane et à la cannelle, des morceaux d'un fromage industriel dont je tairai par pudeur le nom et des rubans de mortadelle qu'un Italien m'avait coupée en tranches extra fines (assortiment étrange, surtout si l'on sait que j'ai bu avec ça un thé sur le Nil, mais n'oublions pas que dans ma prime enfance, j'étais une adepte du camembert au chocolat. Ne partez-pas) et j'ai écouté Vincent emmitouflée dans mon plaid rouge. Je suis un peu inquiète: mes chansons préférées sont les plus courtes et je n'en ai pas écouté certaines jusqu'au bout. Je suis allée refaire un thé, j'ai repris une tranche de pain d'épices et puis j'ai lu Freud qui parlait déjà de la maman et la putain. J'ai appris ce qu'était le courant tendre et le courant sensuel et ça m'a donné faim. J'ai fait le poulet caramélisé à l'orange d'une chic fille et j'ai dîné sur le bureau de G. en écoutant des gens à la radio parler de Beckett.
Je lis beaucoup, ça me tient compagnie.

15 Comments:

Anonymous Anonyme said...

courage pour ces soirées solitaires...

04 novembre, 2008 07:59  
Blogger (les chéchés) said...

des yaourts aux cds... je suis folle aussi?...

04 novembre, 2008 08:20  
Anonymous Anonyme said...

Et ben à moi tu me donnes envie de dévorer ma bibliothèque en me gavant de pain d'épices!
J'espère que tout se passe bien à l'hôpital!

04 novembre, 2008 08:23  
Anonymous Anonyme said...

Je dois être aussi folle que toi alors concernant le dernier de la pile (je fais ça pour tout, ça exaspère mon ami!).
Tu m'as donné envie de lire ...
Bon courage ...

04 novembre, 2008 08:59  
Anonymous Anonyme said...

Ah les nouvelles russes c'est quelque chose. Les recettes de la chic fille aussi.

04 novembre, 2008 10:29  
Blogger betterave.urbaine said...

moi je ne fais ça qu'au supermarché. yoghurts, beurre et surtout, salade préemballées (oui j'avoue, ça m'arrive d'en acheter, pour mes dîners)
un nouveau vincent ? je sens que je vais craquer.

04 novembre, 2008 12:16  
Blogger Gracianne said...

Alors comme ca, Freud te donne faim? Tu es une fille etrange.

04 novembre, 2008 12:39  
Blogger loukoum°°° said...

Soulagée de la savoir bien arrivée (j'avais peur de passer pour une fille pas du tout chic mais très malpolie sinon!)
Plein de bisous et de courage pour le reste de la semaine
(Si l'absence de G. nous offre un billet patoumiesque par jour, je crois que je vais bien l'aimer cette semaine moi...)

04 novembre, 2008 15:53  
Anonymous Anonyme said...

Je n'ai pas encore écouté ... Il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond dans ma vie !

PS : J'aime cette idée que tu dictes des courriers.

04 novembre, 2008 19:43  
Blogger patoumi said...

Maya: j'apprends à aimer ça. Je mets des habits un peu mous, j'écoute de la musique et je mange des crèmes au chocolat et des yaourts à la vanille
Les chéchés: tu me rassures!
Lisanka: ce pain d'épices est grave bon avec du fromage!
Miss Giny: je crois que je pourrais me priver de cinéma et de musique mais de lecture jamais
Betterave: ce disque de Vincent est vraiment étrange...
Gracianne: et oui, comme le disque sus cité!
Grand chef: oh, de retour... Et rien à dire sur Vincent?
Loukoum°°°: quand je bois du thé, je pense toujours à toi
Eva: tu me diras ce que tu en penses?

05 novembre, 2008 00:30  
Anonymous Anonyme said...

je me demande si finalement je ne vais pas prendre le premier de chaque pile : car visiblement on fait toutes la même chose !!!
ce qui m'est très pénible ce sont les mains qui touchent à tous les fruits et légumes ET SURTOUT rejetent négligemment !!!
pas seule Patoumi, vous n'êtes pas seule...

05 novembre, 2008 12:10  
Anonymous Anonyme said...

tout pareil pour les yahourts : j'aime ce qui est neuf ! thé sur nil : mais bien sur !
enfin je t'admire moi quand je suis seule je n'ai pas le courage de cuisiner du coup, je me gave de bêtises !

05 novembre, 2008 19:57  
Blogger patoumi said...

Rennette: je suis soulagée!
Gouremeline: le problème c'est que je cuisine ET je mange des trucs inavouables!

06 novembre, 2008 06:00  
Anonymous Anonyme said...

Eh bien! non! chère Patoumi, cette année, Vincent, sottement, nous passons à côté (la faute aux 4e1, pour tout dire).

Ah! si! j'ai entendu sur Inter une chanson de voiture, mais pas convaincu, y a que Ma Femme qui soit belle (ou à tout le moins: mince) à la lumière des péages...

J'ai pas lu le billet d'avant avec les manteaux, je reviens demain. Peut-être.

06 novembre, 2008 23:13  
Blogger patoumi said...

GC: la chanson du péage, elle est bien. Presque autant que celle du centre ville désert avec sa piscine.

15 novembre, 2008 11:26  

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