mardi 31 octobre 2006

Moment d'étrangeté au supermarché et crumble aux prunes dorées

Pour remplir le garde-manger, il y a bien entendu le marché du samedi matin. Les étals colorés, les parfums (des fleurs, des herbes fraîches, du pain, des poulets qui rôtissent...), le plaisir d'échanger un mot avec les producteurs, celui d'être reconnu par certains et l'accès à quelques privilèges (quelques pommes en plus, un petit morceau de terrine), font tout le charme de cette promenade gourmande. Samedi dernier, j'étais toute contente de rentrer avec une butternut et puis des tomates cerises sucrées comme des bonbons, de beaux poireaux, un chou-fleur de Saint-Malo que j'achète toujours à un monsieur qui a quoiqu'il arrive la moustache qui sourit, des yaourts, de la crème crue, des oignons rouges, des carottes et des pommes de terre de l'île de Batz, des cox oranges et des reines des reinettes, de la terrine à l'ananas et au gingembre (parfois on surprend la dame qui en vend s'en faire une petite tartine et la déguster avec les yeux qui pétillent: quelle auto-promo!)... Et sur le chemin du retour, nous étions trop chargés pour jeter un oeil aux bouquinistes de la place Sainte-Anne (où il y a très souvent des trésors: j'y ai trouvé en parfait état Les mystères du château d'Udolphe de Ann Radcliffe, chez José Corti, avec une superbe couverture) mais nous avons fait un détour par la boulangerie Hoche d'où nous sommes ressortis avec un pain de Modane qui n'a pas fait long feu (c'est une brioche allongée avec une petite couche de crème d'amandes et des écorces d'oranges confites).

Pour complèter le marché, il nous arrive d'aller au Monop où j'aime beaucoup flâner dans les rayons de cuisine du monde et ceux d' épicerie fine. Ce n'est pas le Bon Marché, mais il y a des petites choses très intéressantes (et appétissantes!).
Samedi soir, il était déjà fort tard quand je faisais la queue à la caisse. La dame qui me précédait, une grande brune très soignée, maquillée, en jean slim noir, seule, me regarde déposer du lait ribot, de la poudre d'amandes, du parmesan, de la mozzarella di buffala, du cacao, des piments antillais et des petites prunes à la peau rouge doré qui m'ont fait de l'oeil et que j'imaginais alors très bien en crumble pour le dessert. G. était parti chercher euh... je ne sais pas si je peux l'avouer, j'ai l'impression que les produits industriels n'ont pas très bonne presse sur les blogs de cuisine, pourtant il m'en arrive d'en acheter, il y a de très bonne choses et je n'arrive pas à tout faire moi-même (la pâte feuilletée, le pain, les yaourts, certains biscuits...), bon, il s'agissait de Krisprolls, je n'y peux rien, j'adore ça avec du beurre demi-sel et de la confiture de fraises!
Quand il revient, G. me dit: "Oh tu sais, au rayon Italie, il y a des Pavesini!" Je n'en reviens pas, même si j'aime bien les acheter à la petite épicerie italienne, je trouve ça plus pratique de les trouver à Monop, ouvert tous les jours de la semaine et jusqu'à vingt heures. Je suis d'autant plus contente quand G. m'informe de leur prix. Et puis je tempère mon enthousiasme: "Mais est-ce qu'on en a besoin tout de suite? On vient d'en faire, du tiramisu..." Ce à quoi G. répond avec gourmandise:"C'est pas grave, comme ça on en aura. Et moi je veux bien en remanger du tiramisu..." Je l'abandonne donc momentanément à la caisse et me dirige vers les Pavesini (je n'aime pas trop privilégier les grandes enseignes aux petites boutiques, mais bon, je continuerai à acheter des pizzas et des pâtes à la petite épicerie italienne...). Quand je reviens, la dame brune en noir qui nous précédait s'éloigne de la caisse et G. me raconte cette chose incroyable, incongrue et triste. Comme j'allais chercher les Pavesini elle lui a dit: "Je peux vous dire quelque chose? Je trouve ça bien la manière dont vous parlez à votre amie. Je n'ai pas l'habitude de voir des gens se parler comme ça, on sent que vous faites attention à elle".

Le crumble aux prunes dorées toujours pour le même petit moule de 11,5cm de diamètre et 4cm de hauteur, parfait pour 2
3 prunes coupées en morceaux, trois noix de beurre, un voile de sucre roux
40g de farine T65
40g de beurre demi-sel bien froid, en petits morceaux
15g de poudre d'amandes
30g de sucre roux

Mélanger la farine, la poudre d'amandes et le sucre.
Ajouter le beurre et mélanger du bout des doigts pour obtenir un sable grossier.
Placer au frais pendant que vous poêlez les prunes une dizaine de minutes avec un peu de beurre salé et du sucre roux, les fruits doivent être tendres et enrobés d'un beau caramel doré.
Répartir les fruits dans un plat, les recouvrir de la pâte à crumble.
Faire cuire une demie-heure à 180°.

Avec une cuillère de crème fraîche...miam!

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Quel joli crumble ! Il faut bien prendre soin des personnes qui font attention à nous ...

30 octobre, 2006 08:25  
Anonymous Anonyme said...

vraiment joli!

30 octobre, 2006 10:32  
Blogger Gracianne said...

Le crumble a l'air délicieux, j'aime beaucoup ton petit moule. Mais la chute de ton histoire me laisse un grand sentiment de tristesse, il fallait qu'elle se sente bien seule la grande brune en jean noir.

30 octobre, 2006 11:39  
Blogger Dorian Nieto said...

Je jure d'hurler que ce n'est pas vrai si on me le demande ailleurs... mais ici je peux te le dire, je rôde régulièrement dans les rayons des monop parce que je sais qu'au fond de certains se terrent des Oreo's et j'adore ça... tu vois nous avons tous nos faiblesses ! et la prochaine fois je repartirai avec des Pavesini!

03 novembre, 2006 00:48  
Anonymous Anonyme said...

J'aime bien le Monoprix moi aussi... Et le marché des Lices. L'épicerie italienne dont tu parles est celle de la rue de Nemours?

03 novembre, 2006 20:30  

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