Le cinéma l'après-midi -et le soir aussi, avec des burgers-
Pendant un mois environ, j'ai organisé mes propres rétrospectives à la maison. Intégrale Rohmer, morceaux choisis des films de Truffaut, j'étais bien contente d'avoir les coffrets empilés sous le piano. J'ai pris les dvd concernés, je les ai mis en vrac dans un grand sac en papier et j'ai plongé la main en aveugle. Contact froid, plastifié et anonyme des jaquettes mais la surprise au moment de rouvrir les yeux est délicieuse. J'ai triché, une fois, pas envie de revoir à ce moment-là La femme de l'aviateur.
Du coup, une nouvelle épaisseur de souvenirs accompagne maintenant ces films adorés et j'avais presque oublié que le première fois que j'avais vu Conte d'été (avec cette scène super ou Melvil Poupaud explique qu'il n'aime pas les groupes), j'étais en classe de première et les deux copines qui m'avaient accompagnée parce qu'elle trouvait l'acteur pas mal n'avaient pas arrêté de ricaner pendant toute la séance -le film était trop lent, il ne se passait pas assez de choses etc. J'avais éclaté en sanglots en rentrant chez moi avec l'impression d'avoir été insultée (vous voyez le genre de fille insupportable que j'étais déjà).
Cette fois-ci, dans l'appartement les volets mi-clos, adossée à un gros coussin gris, sans le jugement de personne à mes côtés mais avec une poignée de fraises, un peu de chocolat ou un millefeuille à la vanille le jour où j'ai revu Le genou de Claire, j'étais bien. J'avais oublié que Dame Tartine, le café à Beaubourg, joue un rôle central dans Les rendez-vous de Paris et que que j'y étais justement allée avec E. quand nous dormions dans cet hôtel tout à fait pourri de la rue des Petits Champs. J'avais oublié que dans L'amour l'après-midi, c'est toute une affaire d'acheter un col roulé mais je me souvenais bien que Delphine, l'héroïne du Rayon vert, était végétarienne et décline poliment une côté de porc dans une scène qui avait beaucoup amusé le G. le soir d'hiver où nous l'avions vu ensemble dans la salle de cinéma d'une fac de lettres. Rohmer aurait-il aimé ces souvenirs?
De l'autre côté de l'Atlantique, il y en a qui n'ont certainement pas raté la Nouvelle Vague si l'on en croit la caméra qui bouge pas mal dans Lenny and the kids (Go get some rosemary), un film que j'ai vu aussi toute seule un mercredi après-midi où j'avais décidé que je voulais changer de prof de piano (je vous raconterai). En attendant le début de la séance, j'ai grignoté un chausson aux pommes et j'ai regretté de n'avoir pas apporté un peu d'eau mais l'histoire de Lenny m'a rapidement fait oublier cet inconfort. Dans la toute petite salle de cinéma, j'ai eu l'impression que la demi-douzaine de gens assis à côté retenait son souffle en découvrant l'histoire de ce papa projectionniste (attention, ne jamais cligner des yeux quand on surveille les bobines!) qui a un peu du mal à endosser son rôle de papa, justement. J'ai bien aimé les deux enfants (qui se voient confier la mission d'aller chercher du romarin pour un poulet qu'ils ne mangeront jamais) et surtout la petite amie de Lenny et le jeu qu'elle invente avec un paquet de céréales. S'il passe encore dans votre ville, n'hésitez pas!
Sinon, celui-là je suis sûre qu'il passe pas très loin de chez vous, faites comme nous et allez manger un kebab (oui oui, ce truc avec la viande qui tourne à l'air libre. Nous on aime bien celui à côté du TNB, et pas seulement parce que le monsieur m'offre toujours un loukoum parce que de toute façon, je n'aime pas les loukoums, sauf ceux qui mangent aussi du kebab!) après une séance de Greenberg. Noah Baumbach travaille avec Wes Anderson, il n'y a pas de hasard. Ben Stiller, complètement déprimé et accroc aux ice-cream sandwiches et au whisky est vraiment très touchant et le personnage de Jennifer Jason Leigh m'a donné envie d'être blonde et de porter des grosses lunettes.
Et puis, si vous en voulez encore, laissez une chance aux Moissons du ciel (Days of heaven) qui avait été injustement mal aimé par le public à sa sortie en 1978. Comme dans tous les films de Terrence Malick, la lumière est incroyable et la voix off vous touche immédiatement et vous rend un peu triste. Dans Les Moissons du ciel, suivez les aventures de Bill qui va travailler dans les champs de blé du Texas avec ses deux soeurs et dont la rencontre avec un riche fermier va transformer leur existence. C'est ce dernier personnage qui m'a le plus émue; fragile, sensible, la sincérité de son amour se paie cher. Mon voisin hier soir a pleuré.
Pour se préparer au film de Malick, il fallait un dîner rustique et réconfortant, j'avais donc décidé de préparer des burgers maison (j'étais un peu obsédée par ça depuis leurs billets) (là vous vous dites que je ne travaille jamais, à regarder tous ces films et à cuisiner, en fait hier j'étais de repos de garde).
Alors évidemment ils sont à déconseiller pour un premier rendez-vous!
Je vous donne juste la recette du pain, depuis longtemps repérée chez des valeurs sûres, il révolutionne le burger parce que je déteste les petits pains archi sucrés du supermarché (mais j'adore les burgers!). Hier soir, recette très simple avec du steak haché maison bien assaisonné, de la mimolette, une fondue d'oignon rouge, une tranche de pancetta bien grillée, de la salade, des rondelles de tomate, de la mayonnaise et du ketchup. Miam. G. a dit "J'en remangerais bien un deuxième".
Comment faire des hamburgers buns?
Pour 12 petits pains qui se congèlent bien
-600g de farine T65
-180g de lait
-150g d'eau
-1 oeuf
-30g de beurre mou
-25 g de levure fraîche
-1 cc de sel
-1 CS de sucre
-du sésame (ou du pavot ou des graines de tournesol...)
Il faut faire en sorte que l'oeuf, l'eau et le lait soient à température ambiante.
Verser la moitié de la farine dans un saladier avec le sucre et le sel.
Faire un puits et ajouter les liquides, l'oeuf et la levure émiettée.
Mélanger (à la main, comme dans le reste de la recette) et quand la pâte devient homogène, ajouter le reste de la farine.
Pétrir jusqu'à obtenir une boule souple, lisse, élastique qui se détache de la paroi du saladier.
Laisser reposer 1h30 sous un torchon humide dans un saladier huilé.
Au bout de ce temps, verser la pâte sur un plan de travail fariné, l'écraser doucement puis la diviser en douze morceaux. Former des boules et laisser reposer sous un torchon pendant dix minutes.
Préparer une assiette avec les graines de votre choix et une autre avec du sopalin plié en quatre et mouillé. Mettre en contact le sommet des boules de pâte avec le sopalin puis avec les graines, pour qu'elles adhèrent. Les poser sur la plaque du four couverte de papier sulfurisé et laisser lever une heure.
Faire cuire une dizaine de minutes dans un four préchauffé à 200°.
Merci Sandra!
Du coup, une nouvelle épaisseur de souvenirs accompagne maintenant ces films adorés et j'avais presque oublié que le première fois que j'avais vu Conte d'été (avec cette scène super ou Melvil Poupaud explique qu'il n'aime pas les groupes), j'étais en classe de première et les deux copines qui m'avaient accompagnée parce qu'elle trouvait l'acteur pas mal n'avaient pas arrêté de ricaner pendant toute la séance -le film était trop lent, il ne se passait pas assez de choses etc. J'avais éclaté en sanglots en rentrant chez moi avec l'impression d'avoir été insultée (vous voyez le genre de fille insupportable que j'étais déjà).
Cette fois-ci, dans l'appartement les volets mi-clos, adossée à un gros coussin gris, sans le jugement de personne à mes côtés mais avec une poignée de fraises, un peu de chocolat ou un millefeuille à la vanille le jour où j'ai revu Le genou de Claire, j'étais bien. J'avais oublié que Dame Tartine, le café à Beaubourg, joue un rôle central dans Les rendez-vous de Paris et que que j'y étais justement allée avec E. quand nous dormions dans cet hôtel tout à fait pourri de la rue des Petits Champs. J'avais oublié que dans L'amour l'après-midi, c'est toute une affaire d'acheter un col roulé mais je me souvenais bien que Delphine, l'héroïne du Rayon vert, était végétarienne et décline poliment une côté de porc dans une scène qui avait beaucoup amusé le G. le soir d'hiver où nous l'avions vu ensemble dans la salle de cinéma d'une fac de lettres. Rohmer aurait-il aimé ces souvenirs?
De l'autre côté de l'Atlantique, il y en a qui n'ont certainement pas raté la Nouvelle Vague si l'on en croit la caméra qui bouge pas mal dans Lenny and the kids (Go get some rosemary), un film que j'ai vu aussi toute seule un mercredi après-midi où j'avais décidé que je voulais changer de prof de piano (je vous raconterai). En attendant le début de la séance, j'ai grignoté un chausson aux pommes et j'ai regretté de n'avoir pas apporté un peu d'eau mais l'histoire de Lenny m'a rapidement fait oublier cet inconfort. Dans la toute petite salle de cinéma, j'ai eu l'impression que la demi-douzaine de gens assis à côté retenait son souffle en découvrant l'histoire de ce papa projectionniste (attention, ne jamais cligner des yeux quand on surveille les bobines!) qui a un peu du mal à endosser son rôle de papa, justement. J'ai bien aimé les deux enfants (qui se voient confier la mission d'aller chercher du romarin pour un poulet qu'ils ne mangeront jamais) et surtout la petite amie de Lenny et le jeu qu'elle invente avec un paquet de céréales. S'il passe encore dans votre ville, n'hésitez pas!
Sinon, celui-là je suis sûre qu'il passe pas très loin de chez vous, faites comme nous et allez manger un kebab (oui oui, ce truc avec la viande qui tourne à l'air libre. Nous on aime bien celui à côté du TNB, et pas seulement parce que le monsieur m'offre toujours un loukoum parce que de toute façon, je n'aime pas les loukoums, sauf ceux qui mangent aussi du kebab!) après une séance de Greenberg. Noah Baumbach travaille avec Wes Anderson, il n'y a pas de hasard. Ben Stiller, complètement déprimé et accroc aux ice-cream sandwiches et au whisky est vraiment très touchant et le personnage de Jennifer Jason Leigh m'a donné envie d'être blonde et de porter des grosses lunettes.
Et puis, si vous en voulez encore, laissez une chance aux Moissons du ciel (Days of heaven) qui avait été injustement mal aimé par le public à sa sortie en 1978. Comme dans tous les films de Terrence Malick, la lumière est incroyable et la voix off vous touche immédiatement et vous rend un peu triste. Dans Les Moissons du ciel, suivez les aventures de Bill qui va travailler dans les champs de blé du Texas avec ses deux soeurs et dont la rencontre avec un riche fermier va transformer leur existence. C'est ce dernier personnage qui m'a le plus émue; fragile, sensible, la sincérité de son amour se paie cher. Mon voisin hier soir a pleuré.
Pour se préparer au film de Malick, il fallait un dîner rustique et réconfortant, j'avais donc décidé de préparer des burgers maison (j'étais un peu obsédée par ça depuis leurs billets) (là vous vous dites que je ne travaille jamais, à regarder tous ces films et à cuisiner, en fait hier j'étais de repos de garde).
Alors évidemment ils sont à déconseiller pour un premier rendez-vous!
Je vous donne juste la recette du pain, depuis longtemps repérée chez des valeurs sûres, il révolutionne le burger parce que je déteste les petits pains archi sucrés du supermarché (mais j'adore les burgers!). Hier soir, recette très simple avec du steak haché maison bien assaisonné, de la mimolette, une fondue d'oignon rouge, une tranche de pancetta bien grillée, de la salade, des rondelles de tomate, de la mayonnaise et du ketchup. Miam. G. a dit "J'en remangerais bien un deuxième".
Comment faire des hamburgers buns?
Pour 12 petits pains qui se congèlent bien
-600g de farine T65
-180g de lait
-150g d'eau
-1 oeuf
-30g de beurre mou
-25 g de levure fraîche
-1 cc de sel
-1 CS de sucre
-du sésame (ou du pavot ou des graines de tournesol...)
Il faut faire en sorte que l'oeuf, l'eau et le lait soient à température ambiante.
Verser la moitié de la farine dans un saladier avec le sucre et le sel.
Faire un puits et ajouter les liquides, l'oeuf et la levure émiettée.
Mélanger (à la main, comme dans le reste de la recette) et quand la pâte devient homogène, ajouter le reste de la farine.
Pétrir jusqu'à obtenir une boule souple, lisse, élastique qui se détache de la paroi du saladier.
Laisser reposer 1h30 sous un torchon humide dans un saladier huilé.
Au bout de ce temps, verser la pâte sur un plan de travail fariné, l'écraser doucement puis la diviser en douze morceaux. Former des boules et laisser reposer sous un torchon pendant dix minutes.
Préparer une assiette avec les graines de votre choix et une autre avec du sopalin plié en quatre et mouillé. Mettre en contact le sommet des boules de pâte avec le sopalin puis avec les graines, pour qu'elles adhèrent. Les poser sur la plaque du four couverte de papier sulfurisé et laisser lever une heure.
Faire cuire une dizaine de minutes dans un four préchauffé à 200°.
Merci Sandra!