Beauté et boudin
La petite salle de cinéma était comble dimanche après-midi à l'heure du goûter. Il y avait beaucoup de cheveux longs et lisses, des manteaux en draps précieux, des petites vestes étriquées et des rouges à lèvres précisément pas vraiment rouges. Je portais une robe d'été sous un gros gilet. Dans la file d'attente je pensais à des billets épatants. Cette année, le carnet de dix tickets est violet.
Ma scène préférée arrive presque à la fin du film: une mannequin dans une robe pistache sous laquelle se cache un corset sadique croque à pleines dents une tartelette aux framboises apportée dans une boîte en carton carrée par une rédactrice rousse de Vogue (sans doute le personnage le plus attachant et dont l'oeil intelligent mérite à lui seul le détour). J'espère juste qu'elle n'est pas allée la vomir ensuite.
Les jambes interminables et les traits désespérément réguliers me laissent de marbre, je suis plus souvent émue par un épi dans les cheveux, une assymétrie, une certaine gaucherie, quelque chose de vivant, mais ce qui était vraiment intéressant, c'était la personnalité d'Anna Wintour, sa cruauté est parfois très drôle. Et elle semble assez malheureuse en fait. Mais elle est plutôt insipide face à Grace Coddington dont l'amer aveu devant des jardins à la française constitue l'autre belle scène du film.
Bref, si vous avez fait le gâteau au choco de Mingou et que vous attendez qu'il refroidisse, si vous n'arrivez décidément pas à jouer cet air si simple au piano, si la veille vous étiez de garde et que vous avez mal dormi, si vous avez toujours vaguement rêvassé devant des croquis d'Yves Saint-Laurent, si vous avez fini votre roman, si vous voulez changer d'avis sur les rousses, pourquoi ne pas essayer d'aller voir The September issue?
Malgré tout, les filles de la vie réelle m'intéressent toujours davantage et au moins, avec certaines d'entres elles, on peut parler boudin (c'est la faute à Gracianne si j'en ai mangé au goûter!). C'était au menu il y a deux jours: du boudin de Christian Parra bien grillé sur les côtés avec une purée de potimarron et des tranches épaisses de pommes acidulées adoucies au beurre et au miel. Gracianne avait dit : pas de piment sur rien, et elle avait raison.
J'aime l'idée que des jolies filles puissent manger du boudin!
Et comme c'est bien d'alterner, après un film futile, ce soir c'est Jeanne Balibar en danseuse malade dans la grande salle du TNB. Impatience, évidemment.
Ma scène préférée arrive presque à la fin du film: une mannequin dans une robe pistache sous laquelle se cache un corset sadique croque à pleines dents une tartelette aux framboises apportée dans une boîte en carton carrée par une rédactrice rousse de Vogue (sans doute le personnage le plus attachant et dont l'oeil intelligent mérite à lui seul le détour). J'espère juste qu'elle n'est pas allée la vomir ensuite.
Les jambes interminables et les traits désespérément réguliers me laissent de marbre, je suis plus souvent émue par un épi dans les cheveux, une assymétrie, une certaine gaucherie, quelque chose de vivant, mais ce qui était vraiment intéressant, c'était la personnalité d'Anna Wintour, sa cruauté est parfois très drôle. Et elle semble assez malheureuse en fait. Mais elle est plutôt insipide face à Grace Coddington dont l'amer aveu devant des jardins à la française constitue l'autre belle scène du film.
Bref, si vous avez fait le gâteau au choco de Mingou et que vous attendez qu'il refroidisse, si vous n'arrivez décidément pas à jouer cet air si simple au piano, si la veille vous étiez de garde et que vous avez mal dormi, si vous avez toujours vaguement rêvassé devant des croquis d'Yves Saint-Laurent, si vous avez fini votre roman, si vous voulez changer d'avis sur les rousses, pourquoi ne pas essayer d'aller voir The September issue?
Malgré tout, les filles de la vie réelle m'intéressent toujours davantage et au moins, avec certaines d'entres elles, on peut parler boudin (c'est la faute à Gracianne si j'en ai mangé au goûter!). C'était au menu il y a deux jours: du boudin de Christian Parra bien grillé sur les côtés avec une purée de potimarron et des tranches épaisses de pommes acidulées adoucies au beurre et au miel. Gracianne avait dit : pas de piment sur rien, et elle avait raison.
J'aime l'idée que des jolies filles puissent manger du boudin!
Et comme c'est bien d'alterner, après un film futile, ce soir c'est Jeanne Balibar en danseuse malade dans la grande salle du TNB. Impatience, évidemment.
20 Comments:
Une amie m'a envoyé un mail il y deux jours pour me demander si je veux voir The September Issue. Je crois qu'on ira avec deux autres copines (pourtant de vraies fashionistas!) mais le film n'est pas encore sorti à Berlin. En attendant, j'ai hâte de voir le nouveau Hanecke, le Ruban blanc qui vient de sortir. Pourtant, je t'envie le film avec Jeanne Balibar; hier j'ai revu Va Savoir et elle est vraiment formidable. Merci beaucoup pour ta lettre! Je vais t'envoyer la mienne demain. Bises, Vanessa.
Coïncidence (?) je viens de griffonner la recette de Mingou, dont le seul inconvénient est l'attente interminable avant la dégustation.
Je n'irai certainement pas voir S. issue faute de temps, mais j'ai pensé à toi en glissant parmi les emprunts ennuyeux de la bibliothèque (livres d'économie à s'arracher les cheveux) un DVD de Tarkovski (ils ont aussi les contes de Rohmer, j'ai envie de les revoir)
C'est quelle film, Balibar en danseuse?
(ah, oui, moi aussi, j'irai peut-être voir le Ruban blanc, mais ça n'a pas l'air très gai)
Haaaa quelle chance tu as d'aller voir la danseuse malade (surtout parce que c'est Jeanne B.)! Tu me fais penser qu'il me reste toujours des tickets rouges du TNB, qui arrivent bientôt à péremption, et que je ne reverrai pas Rennes d'ici là...
Moi aussi, j'aime beaucoup le boudin (blanc aussi). Je n'ai jamais tenté avec la purée de potimarron, mais ça donne envie ! D'habitude, je fais juste avec un mélange pomme-poire poivré et au paprika.
The September Issue me tente pas mal, mais a) j'ai trop de retard dans mes sorties ciné pour voir celui-là en priorité et b) Anna Wintour me fait un peu peur...
J'espère que tu passeras une bonne soirée avec Jeanne Balibar (mais je n'en doute pas) !
Ca alors, Nuée d'oiseaux blancs est un des romans que mon G. vient de dévorer ("ah oui, c'est beau" vient-il de me dire) et nous étions hier soir au TNB à la première de la danseuse malade. Tu me diras ce que vous en avez pensé (et en attendant, je m'abstiendrai de te dire ce que nous nous en avons pensé). Sinon, à la fin de ton billet, tu aurais pu ajouter "Et si une fille de la vie réelle n'arrive décidément pas à trouver un moment pour mettre les mains dans la farine avec vous" (ceci dit, j'aurais largement préféré mettre les mains dans la farine avec toi plutôt que de passer plus de 5 heures en conseil d'administration !) ;-). Bises.
Tiens j'ai eu envie de boudin la semaine dernière mais comme je ne suis pas passé devant la boucherie j'ai oublié mon envie.
On devrait faire un manifeste pour rendre le boudin glamour, avec Gracianne en figure de proue
Kawabata lu il y a... 30ans.. déjà ?? serait peut être temps de relire car me restera-t-il 30 ans pour la 3ème relecture...
boudin... jamais mangé... ah si gouté aux Antilles.. à revoir également...
le film ? c'est petite dernière qui l'a vu avec ses copines (toutes 13 ans !) elles ont adoré... envie donc...
Mmmh j'adore le boudin ! et je connais plein de (jolies) filles qui avec un air un peu effronté partagent mon goût pour cet aliment si mal-aimé !
J'avais fait une fois la version parmentier de loukoum, mais avec des courges, pourquoi pas ?!
Est-ce ma faute si je prefere le boudin aux films de Rohmer?
Il n'y a pas de contre-indication pour les jolies filles. J'en connais une, une certaine Marion, tu verrais ses yeux petiller quand elle en voit passer une assiette dans un restaurant!
Kawabata, j'ai beaucoup aime, il y a longtemps. Mais je n'ai jamais lu celui-ci.
c'est drôle, mercredi dernier en trainant après les cours dans une bonne librairie du boulevard st germain ouverte jusqu'à très tard, j'ai acheté un peu au hasard "le pays sous la neige" de Kawabata,j'étais en manque de délicatesse, quelque chose me dit que mon désir sera vite assouvi.
Vanessa: je vais surveiller la boîte aux lettres de près! Je crois que je vais aller voir le Haneke ce week end (et je vais peut-être enfin aimer un film d'Haneke)
Camille:Have you noticed? En tout cas Margrethe a bien aimé la gâteau de Mingou. En fait Jeanne dansait ce soir-là.
Bache: j'ai fait le pied de grue en juin pour revendre des tickets, c'était assez désagréable, les gens me regardaient comme une mendiante malhonnête.
L'oeuf qui chante: ah oui, pomme/poire, c'est une bonne idée. Ben en fait, Jeanne elle est vraiment forte mais parfois ça suffit pas...
I.: j'espère qu'on mettra bientôt les mains ensemble dans la farine!
Loukoum°°°: bon alors pendant que vous serez à la piscine, on vous fera de la tortilla ET du boudin!
Rennette: le truc c'est que je pense souvent que j'ai encore treize ans...
Betterave: le problème du boudin, c'est qu'il faut trouver un boucher qui en fait du bon...
Gracianne: parfois dans les films de Rohmer, ils parlent de saucisson et de côtes de porc.
Reinnette: ces librairies ouvertes jusqu'à minuit, je les adore!
Bon, faut peut-être que je revoie un film de Rohmer alors. Bon weekend Patoumi.
j'aurais voulu voir le spectacle de danse mais malheureusement ça n'a pas été possible faute de prendre le temps de ... comment était-ce? l'affiche m'interpellait. Magnétique ce Boris Charmatz non?
Sinon en traînant, j'ai lu un post de mars 2007 qui décrivait assez poétiquement je trouve des personnes croisées. Cette femme brune au petit chien n'en finit pas également de m'intriguer, que fait-elle? quel âge a-t-elle? je suis ravie de voir que je ne suis pas la seule à m'interroger...
bien à vous
atlante
Hum... pour moi, ce sera juste de la tortilla (du coup, il y en aura plus pour vous, alors tout le monde sera content ;-))
Mingou, on te fera aimer le boudin, je t'assure.
Gracianne: c'est vari que ça ne plait pas à tout le monde, il y en a même qui font mourir G. de rire alors que ce n'est pas le propos (mais en fait je crois qu'il aime bien).
Je suis sûre qu'on peut faire aimer le boudin à Mingou, surtout celui de Christien Parra, si parfumé et savoureux.
Atlante: oui et je l'ai vue ressortir d'un coiffeur à la déco super étrange (amis assez jolie)!
Mingou: mais en fait c'est vraiment bon! Tu fais confiance à Gracianne quand même!
ah oui, le(s) boudin(s) et les jolies filles font même plus que bon ménage contrairement à des idées trop rapidement(pré)conçues.
je dirais même que la charcutaille en général a tout mon soutien et mon appétit.
alors Patoumi et Gracianne, je veux bien monter avec vous les rencontres "jolies filles et bons boudins". très chic, n'est ce pas ?
quant à Rohmer, on n'a qu'à l'inviter, non ? ;-)
Moi, je préfère manger du boudin avec vous que d'aller voir Hanecke, parce que le mec qui fait un film en noir et blanc pour s'autodésigner film-d'auteur-intelligent et se couper de 98% du public, ça me fatigue d'avance.
Mais September issue m'a bien plu. J'ai beaucoup rigolé en voyant les interview de la fille de Wintour.
Saperlipopote: je suis sûre que Rohmer adore le saucisson! (par contre, il n'aime peut-être pas les rillettes)
Dévorer les livres: loin de moi l'idée de défendre Haneke mais j'adore le noir et blanc, c'est beau et palpitant comme: Un homme et une femme, Vivement dimanche, The barber, Les amants réguliers et La maman et la putain. Des films d'auteur intelligents quoi.
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