La samba des jours avec toi -cabillaud rôti, asperges vertes et sauce au citron-
En ce moment, il écoute de la musique expérimentale. Pour des oreilles habituées aux rivières de janvier, à l'écume des souvenirs, aux matins blêmes et aux bracelets rouges de la piscine, c'est un peu comme goûter pour la première fois de la glace au sésame noir: un voyage en terre étrangère, que l'on aimerait refaire. J'attends qu'il m'emmène à un concert.
Il lit Ondine, soigneusement choisi chez Corti, à côté du Luxembourg où nous n'étions pas allés ce samedi-là parce qu'il pleuvait beaucoup.
Il a grand appétit pour les fraises, les asperges, la rhubarbe, et il attend avec impatience les figues et les pêches (à moins qu'il ne préfère les nectarines, il faudra que je lui redemande).
Il prépare souvent pour déjeuner un petit sandwich au jambon de parme, parfois aussi au saucisson, et cela lui rappelle des vacances passées dans les montagnes avec ses parents.
A Cojean, quand il a demandé un quatrième stick de sucre pour le café, la jeune fille avec le tee-shirt bleu ciel lui a dit "Oh alors vous êtes Monsieur Très Sucre!" (j'y ai vu une tentative de drague mais les avis divergent).
Il ne veut pas mettre sur le pare-brise de la voiture le caducée qui révèle sa profession, parce que bon quand même ça fait un peu genre.
J'aime bien l'écouter m'expliquer qui est le grand Autre, j'aime bien quand il propose de prendre un troisième dessert au Tire-Bouchon (juste un peu de glace au caramel) et puis j'aime bien quand, comme l'autre soir, il vient s'asseoir dans mon bureau (où il a monté une nouvelle petite bibliothèque, chic!)
et feuillette avec moi des livres de cuisine. On a ouvert un opus de Jamie et il a découpé des petits papiers dans des vieilles ordonnances pour marquer les pages. Le samedi suivant, devant le stand d'Annie Bertin et les cagettes d'asperges vertes rutilantes, on a vite fait le lien avec la recette de la page 222: Delicious roasted white fish wrapped in smoke bacon with lemon mayonnaise and asparagus
J'ai choisi du cabillaud parce que celui de Stéphane (c'est mon poissonnier, et c'est un ancien prof de maths) était très frais. A la place du bacon, j'ai pris de la pancetta en tranches très fines, et plutôt que le romarin préconisé, j'ai mis de l'origan. Essayez, tant qu'il y a encore des asperges au marché, parce que leur délicatesse, ainsi que celle du poisson contrastent délicieusement avec la pancetta et la vivacité de la sauce au citron.
Cabillaud rôti, asperges vertes, sauce au citron
Il s'agit de choisir des morceaux de poisson un peu épais.
Sur chaque face, vous poivrez vous zestez un citron bio et vous parsemez modérément d'origan. Vous massez légèrement pour faire adhérer et pénétrer. Vous enveloppez ensuite chaque morceau dans des tranches de pancetta.
Vous faites chauffer un peu d'huile d'olive dans une casserole qui va au four et vous faites dorer sur une seule face les morceaux de poisson, puis vous enfournez la casserole pendant une dizaine de minutes à 160° (poisson cuit et pancetta crousti).
Pendant ce temps, vous faites cuire les asperges à la vapeur et vous préparez une mayonnaise que vous citronnez généreusement.
Pour servir (sur des assiettes chaudes!): le poisson, les asperges arrosées du jus recuilli dans la casserole ayant servi à cuire le poisson, et la sauce au citron.
En ce moment, le travail me pèse un peu et j'ai un net penchant pour la brioche trempée dans le chocolat chaud le matin, les fraises grignotées sans fin et les biscottes beurre salé-gelée de mûres qui allaient très bien avec le bel article de Mia Hansen Love sur la Nouvelle Vague dans Les Cahiers de ce mois-ci (arrachez la couverture et mettez-la à la poubelle si comme moi elle vous insupporte).
Il lit Ondine, soigneusement choisi chez Corti, à côté du Luxembourg où nous n'étions pas allés ce samedi-là parce qu'il pleuvait beaucoup.
Il a grand appétit pour les fraises, les asperges, la rhubarbe, et il attend avec impatience les figues et les pêches (à moins qu'il ne préfère les nectarines, il faudra que je lui redemande).
Il prépare souvent pour déjeuner un petit sandwich au jambon de parme, parfois aussi au saucisson, et cela lui rappelle des vacances passées dans les montagnes avec ses parents.
A Cojean, quand il a demandé un quatrième stick de sucre pour le café, la jeune fille avec le tee-shirt bleu ciel lui a dit "Oh alors vous êtes Monsieur Très Sucre!" (j'y ai vu une tentative de drague mais les avis divergent).
Il ne veut pas mettre sur le pare-brise de la voiture le caducée qui révèle sa profession, parce que bon quand même ça fait un peu genre.
J'aime bien l'écouter m'expliquer qui est le grand Autre, j'aime bien quand il propose de prendre un troisième dessert au Tire-Bouchon (juste un peu de glace au caramel) et puis j'aime bien quand, comme l'autre soir, il vient s'asseoir dans mon bureau (où il a monté une nouvelle petite bibliothèque, chic!)
et feuillette avec moi des livres de cuisine. On a ouvert un opus de Jamie et il a découpé des petits papiers dans des vieilles ordonnances pour marquer les pages. Le samedi suivant, devant le stand d'Annie Bertin et les cagettes d'asperges vertes rutilantes, on a vite fait le lien avec la recette de la page 222: Delicious roasted white fish wrapped in smoke bacon with lemon mayonnaise and asparagus
J'ai choisi du cabillaud parce que celui de Stéphane (c'est mon poissonnier, et c'est un ancien prof de maths) était très frais. A la place du bacon, j'ai pris de la pancetta en tranches très fines, et plutôt que le romarin préconisé, j'ai mis de l'origan. Essayez, tant qu'il y a encore des asperges au marché, parce que leur délicatesse, ainsi que celle du poisson contrastent délicieusement avec la pancetta et la vivacité de la sauce au citron.
Cabillaud rôti, asperges vertes, sauce au citron
Il s'agit de choisir des morceaux de poisson un peu épais.
Sur chaque face, vous poivrez vous zestez un citron bio et vous parsemez modérément d'origan. Vous massez légèrement pour faire adhérer et pénétrer. Vous enveloppez ensuite chaque morceau dans des tranches de pancetta.
Vous faites chauffer un peu d'huile d'olive dans une casserole qui va au four et vous faites dorer sur une seule face les morceaux de poisson, puis vous enfournez la casserole pendant une dizaine de minutes à 160° (poisson cuit et pancetta crousti).
Pendant ce temps, vous faites cuire les asperges à la vapeur et vous préparez une mayonnaise que vous citronnez généreusement.
Pour servir (sur des assiettes chaudes!): le poisson, les asperges arrosées du jus recuilli dans la casserole ayant servi à cuire le poisson, et la sauce au citron.
En ce moment, le travail me pèse un peu et j'ai un net penchant pour la brioche trempée dans le chocolat chaud le matin, les fraises grignotées sans fin et les biscottes beurre salé-gelée de mûres qui allaient très bien avec le bel article de Mia Hansen Love sur la Nouvelle Vague dans Les Cahiers de ce mois-ci (arrachez la couverture et mettez-la à la poubelle si comme moi elle vous insupporte).
20 Comments:
J'aime toujours autant te lire en cachette, entre 2 fiches, 2 dossiers réussis ou non et quelques pages de livres (que je ne tarderai pas à ranger au placard...)
J'aime beaucoup ta joie bibliothèque :-)
Le Grand Autre.. de Ludovic Debeurme?
Sinon, je ne sais pas ce que j'aime le plus, entre l'association viance-poisson, et les piles de livres sans fin..
C'est Johnny qui te déplaît, ou son association à la Nouvelle Vague ?
En voyant la bande annonce de Vengeance, j'ai juste remarqué l'accent improbable du "rocker national". Je suppose qu'il a fait exprès.
Je suis sous le charme... de tes récits, de ta bibliothèque toute mignonne où je passerais bien un petit moment et enfin de ton cabillaud habillé chaudement!
Marie: c'est la dernière ligne droite! Moi aussi je lisais des trucs en cachette et puis je mangeais beaucoup de bonnes choses. Plein d'élan!
Pia: non, l'Autre lacanien. Ca demande de longs développements, et je crois que je n'ai pas tout compris. J'ai eux bibli mais je ne peux me résoudre à défaire la pile de livres, j'aime trop ça (la première bibli est à G., sinon)
Camille: Johnny! Je n'arrive pas du tout à le dissocier de ses tendances politiques!
Dada: c'était trop bon!
des petites attentions de tous les jours qui sont les plus grandes preuves d'amour. C'est ce qui me manque le plus dans mes terres lointaines
Il à Munich il pleut à grosses gouttes mais je me sens déjà mieux avec ce billet délicieux. Chez toi tout est charme, poésie et gourmandise. Moi aussi j'adoore ce tas de livres énorme et j'ai hâte de lire les nouveaux Cahiers.
je dis jamais rien parce que je trouve pas la formule qui irait bien chez toi, qui ne gaterais pas l'ambiance.j'ai pas vraiment trouve, mais il faut que je te le dise : j'adore venir chez toi, et je reviens toute le temps.voila.
Il règne une jolie ambiance chez toi, toute calme, qui donne envie de se poser avec un plat comme celui-ci :)
Adolescente, j'ai rêvé d'une bibliothèque sur mesure qui aurait recouvert les murs de ma chambre. Plus petite, il m'est arrivé de m'endormir un livre serré contre moi car cela me rassurait. Aujourd'hui, j'aurais préféré, comme mon G., passer ma journée à lire au soleil sur le balcon plutôt qu'à boucler une énième demande de financement pour mes recherches. Par moment, je maudis le temps qui me manque pour lire autant que je le voudrais (des livres, des vrais, pas juste des articles scientifiques) et j'envie tes empilements de livres qui sont pour moi aussi alléchants que ta recette.
J'ai suivi ton conseil et j'ai acheté des asperges à Annie Bertin ce matin( d'ailleurs ce sont les premières asperges vertes que je goûterai). Je suis sûre que je ne serai pas déçue, tu as l'air d'être de bon conseil.
Et j'adore tout simplement tes deux photos de bibliothèques. Un vrai plaisir à regarder, je les imaginerais bien à la place de la mienne.
j'aime les bibliothèques basses même si nous avons opté ici pour de grandes hautes qui débordent déjà de partout... il faudrait plus de murs...
jamais testé le cabillaud lardé mais ça a l'air tendre et bon, comme un chéri qui bricole pour soi.
Reinette: et moi les terres lointaines me manquent...
Vanessa: je viens de découvrir ton blog (et tous nos goûts en commun), c'est chouette!
Madame Gâ: j'aurais pu te dire la même chose.
Yum: merci!
I: ah! je rageais aussi hier de travailler alors qu'il faisait si beau! Et aujourd'hui je suis de garde:-(!
Bache: tu me diras ce que tu as fait des asperges?
Bettrerave: en fait, ce sont les bibli d'appoint de nos bureaux respectifs, il y en a de plus grandes sur les autres murs.
Oh! dans mon ancien chez-moi j'avais la même tour de livres! c'est-à-dire plusieurs en fait... Quand on ne peut plus placer de bibliothèque dans l'appartement, il faut bien trouver des solutions - qui n'en sont pas d'ailleurs.
Amoureuse.
Ou Conquise.
J'hésite encore avec subjuguer...
Je découvre ton univers, par hasard, via d'autres blogs de cuisine que j'aime arpenter pendant mes (trop nombreuses) pauses alors que je suis bientôt en période d'examens.
Puis j'arrive ici donc.
J'y découvre des recettes, certes, mais avant tout une âme, des récits, des mots étalés ensemble ou séparés, superbement agencés en tout cas.
Dans ces récits, on t'y découvre (je me permet de te tutoyer, après tout, pourquoi forcer à un éloignement déjà bien acquis?!) interne, et cela ne peut que me renvoyer l'admiration que j'ai pour toi et pour ma sœur qui sera interne dès l'an prochain.
Oui, je suis de ces lectrices très souvent discrètes, mais lorsqu'elles décident de s'exprimer ne le font guère brièvement.
Donc, je vais continuer à parcourir ton univers, tes mots, tes recettes, avec une délectation assurée.
Bonne continuation.
Comme j'aimerais me payer le luxe d'avoir des bibliothèques BASSES... chez moi elles envahissent les murs sur toute la hauteur, faisant une féroce compétition aux tableaux qui nous sont au moins aussi chers que les livres. Pour Johnny... j'aurais fait pareil (mais j'achète pas les Cahiers du cinéma, donc...)
Julie: G. frémit devant mes tours de livres, rien de lui fait plus peur que l'éventuel effonfrement et le potentiel cornage des couvertures mais je persiste et signe, j'ador ces piles!
Sanaë: mille mercis pour ce merveilleux com!
Natalia: j'ai l'impression que chez toi, c'est classe et élégant...
Patoumi, ces délicieuses asperges ont été dégustées simplement, avec une sauce au yaourt et au thym, et avec une daurade (au thym, aussi).
Ça faisait un bail que je n'étais pas sortie du rayon Bio du marché des Lices, merci de m'avoir convaincue de le faire, les asperges étaient exquises (et j'ai enfin pu comparer avec les asperges blanches!)
Merci Patoumi pour ton billet qui a tardé m'a manqué quelle est cette poésie ? qui se dégage de tes mots ? cette réalité qui n'est pas tout à fait réelle qui me fait penser à Amélie Poulain ? cette vie qui n'est pas la mienne mais qui me semble si proche ?
Mystérieuse Patoumi..
avec toute ma virtuelle amitié (pourtant réelle dans mon coeur)..
Je suis en garde, j'ai mangé du "lapin à la forestière" avec de la semoule, de la compote de pomme dans une petite coupelle en aluminium doré, des tartines au nutella et à la confiture d'abricot, du chou-fleur, de la salade et des kiri.
Bache: j'aime bien le coin bio du marché mais je constate aussi que les gens chez qui j'achète certians produits que j'adore (les produits laitiers de Roland Lécrivain, les volailles de Paul Renaud, la rhubarbe et les petits oignons roses du couple qqui fait l'angle quand on sort des prmères halle et qu'on tourne à droite...)
Anonyme: merci pour tous ces mots gentils!
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