Même si l'on y tient vraiment, restons de glace, restons élégants -concombre, crabe et gingembre-
Ce jeudi-là, je n'avais pas vraiment le choix. Personne pour m'écrire un petit mot d'absence, pas de grippe qui me clouerait au lit, pas de grève inopinée des transports et l'angoisse n'a pas encore été élevée au rang de motif valable pour ne pas assister à une sorte de grande réunion avec tous les gens qui font dans la vie la même chose que moi. Ou plutôt qui font dans la vie ce que j'aimerais bien faire.
Depuis plusieurs nuits déjà je m'endormais en redoutant ce moment. D'habitude, je m'invente une excuse, un gros mensonge dit en toute innocence, et je charge une personne charitable d'effectuer pour moi ce genre de formalité. Mais cette fois-ci, l'issue n'étant pas certaine, il aurait été fort imprudent d'y couper.
J'avais prévu, pour me prémunir de ma timidité et de ce qu'on pourrait appeler une certaine phobie sociale (ce qui me retient de poser ce diagnostic, c'est que ce handicap n'apparaît que dans certains contextes très particuliers, et notamment quand je me sens en position de grande nullité pas rapport aux forces en présence. Nulle parce que moche, nulle parce que bête, nulle parce que pas bien classée, nulle parce que grosse, nulle parce que chaussures sales... Tout est bon), de m'acheter un objet doudou, un vêtement par exemple, dont je serais si contente que quoi qu'il m'arriverait, je resterais digne et classe (classe comme cette jeune fille blonde, avec une frange, qui portait des low boots bleu gris, un pardessus noir, un grand foulard rose, un badge Jacqueline Lacan -je veux le même!- et qui affectait un regard peut-être trop pensif pour être honnête au concert de Alela Diane, samedi dernier dans une minuscule MJC de quartier. J'étais debout au premier rang et, sans que je ne puisse rien y faire, j'ai pleuré sans être prévenue quand elle a chanté Oh!my mama).
Alors j'avais repéré une blouse bleue Les petites et une espèce de truc au Comptoir, vert à pois, avec un noeud dans le dos. Mais, par manque de temps et probablement de motivation, je me suis convaincue qu'on n'était jamais aussi bien que dans des tenues éprouvées. J'ai choisi une jupe bleue asymétique et un peu floue, un tee shirt blanc et par-dessus, un petit haut indescriptible, avec des pois, plissé et à nouer dans le dos. Ca a l'air bizarre comme ça, mais c'est pas mal. Et puis on ne voit pas qu'il faudrait arrêter de manger des tartines de pain beurrées et miellées si on veut espérer un jour remettre des jeans sans s'arrêter de respirer.
Ce midi-là, G. ne pouvait rentrer déjeuner; je me suis concocté avec une rapidité qui m'a moi-même déconcertée, un peu de riz sauté à la saucisse chinoise. J'ai avalé un demi pamplemousse sans presque m'en apercevoir et j'ai essayé de faire des exercices de relaxation très personnels (j'écoute et je chante du, hum vous l'aurez deviné, Vincent Delerm). Ca m'a un peu rappelé la demi-heure qui précède les épreuves de l'internat, mais en cent fois moins pire, quand même. Il y a des avant-goûts dont on aimerait se passer.
Je suis partie un peu en retard, une vieille habitude que je ne saurais expliquer. Dans le métro, il y avait une trentaine d'enfants déguisés en cosmonautes, dans des combinaisons en aluminium.
J'ai monté l'escalier en colimaçon en me félicitant de n'avoir croisé personne. Je distinguais des rires, des bribes de conversation, des odeurs de café, en provenance du rez-de-chaussée, où les internes se retrouvent après avoir -mal- déjeuné. Je me suis assise sur un vieux clic clac couleur prune et j'ai attendu. Dans ces cas-là, je suis toujours tétanisée à l'idée qu'on m'adresse la parole, j'ai peur de mes propres réactions (car voyez-vous, on n'entend pas que des choses intelligentes ou bienveillantes dans ce genre de comité finalement très comme il faut).
J'avais un peu mal au coeur en voyant tous ces gens qui se destinent de façon certaine à ce que je ne fais que convoiter, je me suis demandée ce qu'ils avaient de plus que moi. J'avais le coeur qui se gorgeait de larmes. J'ai vu leur insouciance et leur assurance, j'ai vu comme mon avenir était incertain. On voudrait parfois être certain que tous les efforts et les sacrifices seront payés en retour.
J'ai quitté cet endroit la bouche sèche et les jambes molles. Je ne pouvais me résoudre à reprendre le métro, j'avais besoin de grand air. J'ai dévalé les rues à toute allure, j'ai vu qu'un antiquaire avait ouvert, j'ai regardé la vitrine d'un bouquiniste, le menu d'un restaurant, les vitraux d'une église, un chat qui s'enfuyait, les maraîchers de la place Sainte Anne installer leurs étals.
A la maison, j'ai fait du thé, j'ai écouté un peu de musique et puis j'ai essayé de me concentrer sur le travail. L'heure du goûter était déjà bien dépassée quand je me suis décidée à enfourner la pâte de madeleines au citron que j'avais laissée reposer au frigo avant de partir. J'ai fait trois fournées de madeleines archi bossues et parfumées mais malgré ma vigilance et mes ajustements de température, toutes sans exceptions furent irrémédiablement carbonisées sur leur face inférieure. Je n'avais pas le courage de maudire le four à gaz. J'ai monté un peu le volume de la radio et j'ai patiemment retiré tout ce qui était charbonneux.
G., en rentrant, m'a serrée fort. On a mangé toutes les madeleines, finalement.
Le lendemain, alors que je contemplais des Repetto dans une vitrine après une fastidieuse journée de travail, j'entends que l'on m'appelle. Je me retourne et je me retrouve nez à nez avec une vieille camarade de promo que je reconnais bien malgré un bronzage qui me donnerait presque envie de prendre une carte d'abonnement à "Hâlée toute l'année" et plusieurs kilos en moins (je n'ose pas lui demander si elle aime les tartines beurrées et miellées). Elle me parle de Nice et du fait d'aller skier tous les weekends, elle parle vite et un peu fort, en gros elle est super contente d'elle, de ce qu'elle fait, de la vie en général. Alors c'est un peu dur d'articuler "Ben, je repasse l'internat parce que j'étais super mal classée, j'ai pas eu ce que je voulais alors j'ai pris un poste super pourri où l'on me demande de faire des trucs genre "Tiens Patoumi, et si tu nous listais tous les produits d'entretien utilisés à l'hôpital?" et ça fait bien six mois que je n'ai vu aucun patient, ça me manque. Le weekend je révise et les prochaines vacances... c'est dans tellement longtemps que je n'ose même pas y penser"
Je suis rentrée à toute vitesse à la maison, j'ai eu envie de me coucher.
J'aurais pu lui dire quand même: "Mais est-ce-que tu as déjà fait du Kani kyuri ikomi?"
Ces petits disques de concombre sont farcis d'un mélange très délicat de crabe et de gingembre mariné (que la recette préconisait rouge mais j'en ai cherché en vain) et se dégustent très frais avec une sauce sucrée et acidulée à la fois. C'est une recette de Sophie Brissaud qui a décidément plus d'une corde à son arc.
Kani kyuri ikomi, une recette issue de La table du thé
-un concombre de bon diamètre
-une petite poignée de cresson blanchie, rafraîchie et hachée au couteau
-60g de chair de crabe émiettée
-2 cuillères à soupe de gingembre mariné émincé
-du sel
La sauce Sambai-zu
-2 cuillères à soupe de vinaigre de riz
-2 cuillères à soupe de dashi*
-3 cuillères à café de sucre
-2 cuillères à café de sauce soja
-du sel
Préparer la sauce en mélangeant tous les ingrédients puis en les portant à ébullition. Réserver et laisser refroidir.
Eplucher le concombre en lui taillant un pyjama (laisser une bande de peau sur deux).
Le frotter avec un peu de sel fin et le laisser reposer un quart d'heure. Au bout de ce temps, le rincer, le couper en deux et retirer à l'aide d'un couteau bien affûté ou d'un vide pomme, toutes ses graines et un peu de chair.
Pour bien faire, il faudrait fendre le concombre en deux (comme pour un sandwich) et étaler une couche de crabe, puis une couche de cresson puis une couche de gingembre.
Comme je manquais de patience ce jour-là, j'ai délicatement mélangé tous les ingrédients de la farce et j'en ai rempli la cavité formée dans le concombre.
Il s'agit ensuite de laisser reposer au réfrigérateur avant de découper des trances de 1 cm d'épaisseur que l'on aura plaisir à tremper dans la sauce Sambai-zu avant de déguster.
*Pour le dashi, il en existe de déjà prêt dans les épiceries asiatiques. J'avais choisi cette fois-ci de le préparer en suivant les instruction de Sophie Brissaud. Pour un demi litre de dashi, il vous faut un demi litre d'eau, 10g de copeaux de bonite sèchée et un morceau d'algue kombu d'environ dix cm de longueur.
On oublie le kombu pendant quatre heures dans l'eau. Au bout de ce temps, on porte l'eau à frémissement et on attend trois minutes en veillant bien à ce que le mélange ne bout pas. On retire du feu, on récupère le kombu et on verse la bonite. On laisse infuser un quart d'heure puis on filtre au travers d'une passoire doublée d'un linge que l'on retire ensuite délicatement puis que l'on presse pour récupérer tout le liquide retenu par la bonite.
L'art de la patience. Une recette à ne pas faire en écoutant du hard rock.
Depuis plusieurs nuits déjà je m'endormais en redoutant ce moment. D'habitude, je m'invente une excuse, un gros mensonge dit en toute innocence, et je charge une personne charitable d'effectuer pour moi ce genre de formalité. Mais cette fois-ci, l'issue n'étant pas certaine, il aurait été fort imprudent d'y couper.
J'avais prévu, pour me prémunir de ma timidité et de ce qu'on pourrait appeler une certaine phobie sociale (ce qui me retient de poser ce diagnostic, c'est que ce handicap n'apparaît que dans certains contextes très particuliers, et notamment quand je me sens en position de grande nullité pas rapport aux forces en présence. Nulle parce que moche, nulle parce que bête, nulle parce que pas bien classée, nulle parce que grosse, nulle parce que chaussures sales... Tout est bon), de m'acheter un objet doudou, un vêtement par exemple, dont je serais si contente que quoi qu'il m'arriverait, je resterais digne et classe (classe comme cette jeune fille blonde, avec une frange, qui portait des low boots bleu gris, un pardessus noir, un grand foulard rose, un badge Jacqueline Lacan -je veux le même!- et qui affectait un regard peut-être trop pensif pour être honnête au concert de Alela Diane, samedi dernier dans une minuscule MJC de quartier. J'étais debout au premier rang et, sans que je ne puisse rien y faire, j'ai pleuré sans être prévenue quand elle a chanté Oh!my mama).
Alors j'avais repéré une blouse bleue Les petites et une espèce de truc au Comptoir, vert à pois, avec un noeud dans le dos. Mais, par manque de temps et probablement de motivation, je me suis convaincue qu'on n'était jamais aussi bien que dans des tenues éprouvées. J'ai choisi une jupe bleue asymétique et un peu floue, un tee shirt blanc et par-dessus, un petit haut indescriptible, avec des pois, plissé et à nouer dans le dos. Ca a l'air bizarre comme ça, mais c'est pas mal. Et puis on ne voit pas qu'il faudrait arrêter de manger des tartines de pain beurrées et miellées si on veut espérer un jour remettre des jeans sans s'arrêter de respirer.
Ce midi-là, G. ne pouvait rentrer déjeuner; je me suis concocté avec une rapidité qui m'a moi-même déconcertée, un peu de riz sauté à la saucisse chinoise. J'ai avalé un demi pamplemousse sans presque m'en apercevoir et j'ai essayé de faire des exercices de relaxation très personnels (j'écoute et je chante du, hum vous l'aurez deviné, Vincent Delerm). Ca m'a un peu rappelé la demi-heure qui précède les épreuves de l'internat, mais en cent fois moins pire, quand même. Il y a des avant-goûts dont on aimerait se passer.
Je suis partie un peu en retard, une vieille habitude que je ne saurais expliquer. Dans le métro, il y avait une trentaine d'enfants déguisés en cosmonautes, dans des combinaisons en aluminium.
J'ai monté l'escalier en colimaçon en me félicitant de n'avoir croisé personne. Je distinguais des rires, des bribes de conversation, des odeurs de café, en provenance du rez-de-chaussée, où les internes se retrouvent après avoir -mal- déjeuné. Je me suis assise sur un vieux clic clac couleur prune et j'ai attendu. Dans ces cas-là, je suis toujours tétanisée à l'idée qu'on m'adresse la parole, j'ai peur de mes propres réactions (car voyez-vous, on n'entend pas que des choses intelligentes ou bienveillantes dans ce genre de comité finalement très comme il faut).
J'avais un peu mal au coeur en voyant tous ces gens qui se destinent de façon certaine à ce que je ne fais que convoiter, je me suis demandée ce qu'ils avaient de plus que moi. J'avais le coeur qui se gorgeait de larmes. J'ai vu leur insouciance et leur assurance, j'ai vu comme mon avenir était incertain. On voudrait parfois être certain que tous les efforts et les sacrifices seront payés en retour.
J'ai quitté cet endroit la bouche sèche et les jambes molles. Je ne pouvais me résoudre à reprendre le métro, j'avais besoin de grand air. J'ai dévalé les rues à toute allure, j'ai vu qu'un antiquaire avait ouvert, j'ai regardé la vitrine d'un bouquiniste, le menu d'un restaurant, les vitraux d'une église, un chat qui s'enfuyait, les maraîchers de la place Sainte Anne installer leurs étals.
A la maison, j'ai fait du thé, j'ai écouté un peu de musique et puis j'ai essayé de me concentrer sur le travail. L'heure du goûter était déjà bien dépassée quand je me suis décidée à enfourner la pâte de madeleines au citron que j'avais laissée reposer au frigo avant de partir. J'ai fait trois fournées de madeleines archi bossues et parfumées mais malgré ma vigilance et mes ajustements de température, toutes sans exceptions furent irrémédiablement carbonisées sur leur face inférieure. Je n'avais pas le courage de maudire le four à gaz. J'ai monté un peu le volume de la radio et j'ai patiemment retiré tout ce qui était charbonneux.
G., en rentrant, m'a serrée fort. On a mangé toutes les madeleines, finalement.
Le lendemain, alors que je contemplais des Repetto dans une vitrine après une fastidieuse journée de travail, j'entends que l'on m'appelle. Je me retourne et je me retrouve nez à nez avec une vieille camarade de promo que je reconnais bien malgré un bronzage qui me donnerait presque envie de prendre une carte d'abonnement à "Hâlée toute l'année" et plusieurs kilos en moins (je n'ose pas lui demander si elle aime les tartines beurrées et miellées). Elle me parle de Nice et du fait d'aller skier tous les weekends, elle parle vite et un peu fort, en gros elle est super contente d'elle, de ce qu'elle fait, de la vie en général. Alors c'est un peu dur d'articuler "Ben, je repasse l'internat parce que j'étais super mal classée, j'ai pas eu ce que je voulais alors j'ai pris un poste super pourri où l'on me demande de faire des trucs genre "Tiens Patoumi, et si tu nous listais tous les produits d'entretien utilisés à l'hôpital?" et ça fait bien six mois que je n'ai vu aucun patient, ça me manque. Le weekend je révise et les prochaines vacances... c'est dans tellement longtemps que je n'ose même pas y penser"
Je suis rentrée à toute vitesse à la maison, j'ai eu envie de me coucher.
J'aurais pu lui dire quand même: "Mais est-ce-que tu as déjà fait du Kani kyuri ikomi?"
Ces petits disques de concombre sont farcis d'un mélange très délicat de crabe et de gingembre mariné (que la recette préconisait rouge mais j'en ai cherché en vain) et se dégustent très frais avec une sauce sucrée et acidulée à la fois. C'est une recette de Sophie Brissaud qui a décidément plus d'une corde à son arc.
Kani kyuri ikomi, une recette issue de La table du thé
-un concombre de bon diamètre
-une petite poignée de cresson blanchie, rafraîchie et hachée au couteau
-60g de chair de crabe émiettée
-2 cuillères à soupe de gingembre mariné émincé
-du sel
La sauce Sambai-zu
-2 cuillères à soupe de vinaigre de riz
-2 cuillères à soupe de dashi*
-3 cuillères à café de sucre
-2 cuillères à café de sauce soja
-du sel
Préparer la sauce en mélangeant tous les ingrédients puis en les portant à ébullition. Réserver et laisser refroidir.
Eplucher le concombre en lui taillant un pyjama (laisser une bande de peau sur deux).
Le frotter avec un peu de sel fin et le laisser reposer un quart d'heure. Au bout de ce temps, le rincer, le couper en deux et retirer à l'aide d'un couteau bien affûté ou d'un vide pomme, toutes ses graines et un peu de chair.
Pour bien faire, il faudrait fendre le concombre en deux (comme pour un sandwich) et étaler une couche de crabe, puis une couche de cresson puis une couche de gingembre.
Comme je manquais de patience ce jour-là, j'ai délicatement mélangé tous les ingrédients de la farce et j'en ai rempli la cavité formée dans le concombre.
Il s'agit ensuite de laisser reposer au réfrigérateur avant de découper des trances de 1 cm d'épaisseur que l'on aura plaisir à tremper dans la sauce Sambai-zu avant de déguster.
*Pour le dashi, il en existe de déjà prêt dans les épiceries asiatiques. J'avais choisi cette fois-ci de le préparer en suivant les instruction de Sophie Brissaud. Pour un demi litre de dashi, il vous faut un demi litre d'eau, 10g de copeaux de bonite sèchée et un morceau d'algue kombu d'environ dix cm de longueur.
On oublie le kombu pendant quatre heures dans l'eau. Au bout de ce temps, on porte l'eau à frémissement et on attend trois minutes en veillant bien à ce que le mélange ne bout pas. On retire du feu, on récupère le kombu et on verse la bonite. On laisse infuser un quart d'heure puis on filtre au travers d'une passoire doublée d'un linge que l'on retire ensuite délicatement puis que l'on presse pour récupérer tout le liquide retenu par la bonite.
L'art de la patience. Une recette à ne pas faire en écoutant du hard rock.
24 Comments:
Juste: n'aie pas honte de ce que tu es. Tu es un être qui rend bon les choses en y apposant des mots et c'est éjà beaucoup. Prends soin de toi et courage,
Lisanka
Courage! Le sentiment de nullité ne signifie pas la nullité!
Je me méfie des gens trop satisfaits d'eux mêmes. Mais, bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire surtout quant on est comme toi en période de transition.
Pour la recette, c'est marrant, j'avais aussi flashé dessus et je l'ai posté il y a quelques jours sur mon blog dans une version simplifiée.
As tu testé les biscuits au Durian, je n'ose pas?
L'autosatisfaction est ce que ma femme déteste le plus au monde, avec les jeans qui craquent sous l'effet des tartines beurrées et miellées (mais ça, tu le sais déjà).
Ah moi j'aime les gens qui doutent... ;o)
cette impression que je ressens si souvent... cette timidité maladive, la phobie qui me pousse à fuir aussi ces moments de la vie qui font trop peur... le doux réconfort de la cuisine...un bol de thé bien chaud...un calin...
courage...
L'avenir incertain, mon dieu, c'est exactement ça qui me pèse, c'est ça le plus dur. Tu fais ces études (toi comme moi) en sachant très bien ce que tu vas devenir et au final c'est faux, archi faux, tu ne sais pas du tout là maintenant, ce que tu peux devenir dans 2 ans...
Sinon, les repetto, moi je les ai acheté :-)
(et j'ai ENFIN cédé et acheté le livre de S. Brissaud, je suis plus que conquise mêmê si je n'ai pas eu le temps de le tester)
C'est toujours un moment particulier de te lire, courage tu vas arriver à tes fins et cette recette a l'air d'une délicatesse incroyable.
comme G. a raison de te serrer fort dans ses bras, on a envie d'en faire autant ...
Je ne sais pas si cela va te consoler, mais peut-être que les nanas-toutes-bronzées-et-minces-et-habillées -à-la-pointe-de-la-mode nous aveuglent avec tous leurs atours pour ne pas qu'on se rende compte qu'elles ne savent pas écrire des billets aussi élégants?
En tous cas tes concombres me mettent l'eau à la bouche. Je crois que vais me lancer pour l'anniversaire de mon papa: il va adorer!
C'est ravissant et tout à fait imprononçable, j'adore !
Retourne t'acheter les repetto,
Bisous,
G.
Les doutes, l'angoisse de ne pas savoir ce qu'on fera et si on va y arriver... c'est aussi ça, la vie, même si c'est dur (et je sors à peine de cette étape là...). Et puis, finalement, quand ça se concrétise et qu'on est heureux, on se dit que la difficulté passée rend la réussite encore plus belle!
Courage!
Et une très jolie recette...
Ton post est très touchant, ne te laisse pas abattre tu vas y arriver! En tout cas tes concombres sont super!!
Toi aussi, tu as des soucis avec ton four à gaz pour la pâtisserie. Bienvenue au club!
Et ce choix de stage? retour à la psychiatrie?
Personnellement j'aime bien aussi Annie wahrol et Francine Bacon.
Bises.
Mon coeur d'artichaut ne résiste pas à ces lignes, qui me rappellent bien des moments similaires (ah, la "phobie sociale sélective", j'en connais un rayon...) Non Patoumi tu n'es pas nulle, simplement tu doutes, mais c'est là qu'est l'intelligence. Bien sûr que ce n'est pas confortable, qu'on envie parfois les gens satisfaits d'eux-mêmes, toujours à l'aise en société... Allez Patoumi, tu finiras par obtenir ce que tu espères, on te le souhaite de tout coeur !
les gens à l'aise et qui parlent trop ne sont pas toujours aussi forts qu'ils y paraissent. Je suis à l'aise en société mais le monde envolée, le vernis s'écaille et je pleure et doute comme toi. Et je me sens moche nulle et grosse, et m'en veux d'avoir encore trop fait de bruit à la dernière soirée ...
et si j'attends chacun de tes posts avec autant d'impatience c'est parce qu'ils sont beaux. parce que tu choisis tes mots, tes recettes, tes photos et tes tenues avec soin. avec beaucoup d'attention. Je rêve de ton univers et il ressemble aux pages déco colorées des magazines branchés avec plein d'astuces perso et de détails romantiques. ne sois plus triste.
Cette recette ma plaît bien, je ne connaît pas ce livre de cuisine, je m'en vais de ce pas le voir!!
Comme je te comprends... les gens de notre espèce passent leur temps à douter d'eux mêmes, c'est vrai, mais lorsque nous aurons gravi la montagne (et nous gravirons c'est sûr, toi, moi et le Loukoum aussi), nous pourrons être fières de nous. Ceux qui sont contents d'eux avant d'avoir même d'avoir réussi ou entrepris quoi que ce soit ne se donnent pas l'occasion de regarder avec satisfaction le chemin parcouru.
Un grand grand merci pour votre soutien! Je ne vais pas arrêter les tartines beurrées (c'est trop bon! Il faudrait que je fasse un roman photo de tout ce que je tartine), je vais acheter des Repetto (oui mais lesquelles?), je continue de sérieusement travailler et que tous vos voeux se réalisent!
Je te comprends, c'est mon jour d'avoir besoin d'un Kani kyuri ikomi...
On n'est pas superficiel, mais une paire de Repetto, c'est bon pour le moral.
Bises douces
Ah cette phobie sociale qui nous fait fuir nos (prétendus) congénères (parce qu'on connaît sa propre imposture...)...
J'ai un faible pour le badge Miss van der Rohe (ça me rappelle les cours d'histoire de l'art en DEUG d'allemand, donnés par un prof avec qui L. et moi allions picoler après les cours ;-))
Sinon, je n'ai plus enfilé de Repetto depuis que j'ai arrêté la danse classique. Si elles ont de telles vertus réconfortantes, je devrais peut-être...?
(Et on n'arrête pas les tartines beurrées !)
Des fois, quand je te lis, j'ai juste envie de t'embrasser.
Je ne te connais pas assez pour te dire comment être, je suis juste tenté de faire comme Gracianne. Telle que tu te montres sur le blog et dans nos quelques mails, je te trouve magnifique, l'Anamour est parfois une force, mais c'est clair que parfois on en bave de ses propres doutes... En tout égoïsme, çà nous vaut de très belles phrases de ta part!
Bien vue cette recette, très intéressant accord de saveur.
ne te laisse pas abattre, déjà être arrivée jusqu'à l'internat c'est formidable, donc tu es certainement tout sauf nulle
Que c'est agréable de te suivre, entre ce sentiment d'être moins bonne et ces frustrations, et cette touche d'orginialité que mademoiselle hâlée ne peut connaitre. Je me disait bien qu'il me fallait ce livre de La table du thé, je confirme. Et cette sérénité avec du Vincent D., personnelle et si touchante... décidément j'aime ton univers.
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