Vendredi Wallpaper et samedi soir comme à Ischia
La veille du retour en Bretagne, nous avons rentabilisé avec un certain plaisir le fin guide Phaidon vert pomme acheté à la petite boutique du joli Musée d'art contemporain de Porto. Ainsi, s'il vous reste une journée à passer à Lisbonne avant de reprendre l'avion vous pourrez vous balader dans les rues du Bairro Alto et peut-être entrerez-vous dans une jolie épicerie fine où vous ne saurez résister à de petites assiettes fleuries qui vous feront irrésistiblement penser aux robes étroites de Maggie Cheung quand elle est in the mood for love. Vous noterez avec attention la coiffure de la vendeuse qui collera avec soin un noeud doré sur l'emballage vert de vos nouvelles acquisitions: la mèche sur le côté est fixée haut avec une grande barrette turquoise comme celle que vous portiez sur la photo de classe de moyenne section de maternelle.
Pour vous rafraîchir après une marche quelque peu éprouvante sur des pavés inégaux (car bien sûr vous portez des petites sandales, adaptées à la robe manches ballons qui vous sied par temps chauds mais dont la semelle désespérément plate et lisse manque parfois de vous faire glisser si vous n'êtes pas vigilante) sous un soleil de plomb, vous pourrez vous installer dans la belle salle colorée du Noobai café, à moins que vous ne préfériez leur terrasse d'où vous aurez une vue imprenable sur le Tage, ample et majestueux. En attendant qu'on vous apporte une délicieuse Noobai salad avec une part de tarte à la carotte et au piment, vous pourrez délasser votre gorge et votre corps tout entier en sirotant un jus de mangue au gingembre ou alors un jus d'ananas parfumé à la menthe.
Vous vous laisseriez bien aller à une petite sieste adaptée au climat et à l'heure dans l'un des gros fauteuils de la salle mais vous teniez aussi à passer au musée du Chiado avant de repartir, ainsi retrouverez vous les pavés surchauffés. Les terrasses seront pleines à craquer mais après la visite et une petite balade, vous préférerez quoi qu'il arrive le calme végétal du Basta cafe-jardim où dans une jolie cour arborée vous pourrez boire un grand verre de lait frais qui vous sera servi avec du sucre et un bâton de cannelle, et puis vous goûterez leur généreux crumble aux pommes. L'ambiance est à la quiétude: dans un coin un hamac se balance; allongées sur un banc ou lovées dans un gros fauteuil mou, des jeunes filles ont les yeux clos. Mais, redynamisée par la fraîcheur du lait et les filets de miel qui striaient la glace à la vanille accompagnant le crumble, vous déciderez peut-être de vous lancer dans un simili Pictionnary où il s'agit de faire deviner à votre moitié quelques titres de films à partir de petits dessins qui finiront par recouvrir les deux serviettes en papier du goûter (pendant longtemps, j'étais incapable de jouer à cela pour deux raisons très simples: je dessine très mal et je suis restée traumatisée par le souvenir d'un retour d'hivernales vacances vénitiennes où dans l'avion, malgré l'incontestable talent pictural de G., je n'avais pas su retrouver l'expression Rien de grand sans passion). Ainsi rirez-vous beaucoup devant quelques inénarrables rébus dont voici quelques échantillons.
Pour vous rafraîchir après une marche quelque peu éprouvante sur des pavés inégaux (car bien sûr vous portez des petites sandales, adaptées à la robe manches ballons qui vous sied par temps chauds mais dont la semelle désespérément plate et lisse manque parfois de vous faire glisser si vous n'êtes pas vigilante) sous un soleil de plomb, vous pourrez vous installer dans la belle salle colorée du Noobai café, à moins que vous ne préfériez leur terrasse d'où vous aurez une vue imprenable sur le Tage, ample et majestueux. En attendant qu'on vous apporte une délicieuse Noobai salad avec une part de tarte à la carotte et au piment, vous pourrez délasser votre gorge et votre corps tout entier en sirotant un jus de mangue au gingembre ou alors un jus d'ananas parfumé à la menthe.
Vous vous laisseriez bien aller à une petite sieste adaptée au climat et à l'heure dans l'un des gros fauteuils de la salle mais vous teniez aussi à passer au musée du Chiado avant de repartir, ainsi retrouverez vous les pavés surchauffés. Les terrasses seront pleines à craquer mais après la visite et une petite balade, vous préférerez quoi qu'il arrive le calme végétal du Basta cafe-jardim où dans une jolie cour arborée vous pourrez boire un grand verre de lait frais qui vous sera servi avec du sucre et un bâton de cannelle, et puis vous goûterez leur généreux crumble aux pommes. L'ambiance est à la quiétude: dans un coin un hamac se balance; allongées sur un banc ou lovées dans un gros fauteuil mou, des jeunes filles ont les yeux clos. Mais, redynamisée par la fraîcheur du lait et les filets de miel qui striaient la glace à la vanille accompagnant le crumble, vous déciderez peut-être de vous lancer dans un simili Pictionnary où il s'agit de faire deviner à votre moitié quelques titres de films à partir de petits dessins qui finiront par recouvrir les deux serviettes en papier du goûter (pendant longtemps, j'étais incapable de jouer à cela pour deux raisons très simples: je dessine très mal et je suis restée traumatisée par le souvenir d'un retour d'hivernales vacances vénitiennes où dans l'avion, malgré l'incontestable talent pictural de G., je n'avais pas su retrouver l'expression Rien de grand sans passion). Ainsi rirez-vous beaucoup devant quelques inénarrables rébus dont voici quelques échantillons.
Les miens sont plus obscurs...
Pour votre dernier dîner lisboète, vous pourrez vous passer d'aller au Restaurante Paladar car si l'endroit est trendy et la carte alléchante (il y a du saumon grillé en croûte de citron avec des pois gourmands sautés ou du canard avec de la purée de petits pois à la menthe par exemple), le personnel est indélicat et les cuisiniers que vous pouvez observer puisque la cuisine est ouverte sur la salle, beaucoup trop stressés pour faire de bonnes choses. Vous aurez alors une pensée émue pour le poulet à l'étouffé servi avec de simples spaghettis parfaitement cuits que vous aura préparé une gentille dame tenant un salon de thé dans l'une des rues principales de Sintra (où vous aurez adoré passer deux jours, dormant dans un joli manoir saumon aux chambres vastes et claires et visitant des palais comme irréels, perdus dans de luxuriantes végétations et où rôdait pour l'un d'entre eux l'ombre de Lord Byron). Vous repenserez peut-être aussi à ce dîner japonais lors duquel, assise les jambes croisées de part et d'autre d'une table laquée dans une alcôve isolée du reste de la salle par un petit rideau, vous aurez goûté à de delicieux sashimis et à un katsudon accompagné de lamelles jaune vif de daikon mariné disposés comme autant de tranches de soleil.
Le lendemain, vous vous lèverez tôt et vous serez encore toute ensommeillée dans le taxi qui vous emmènera à l'aéroport. Dans l'avion, vous serez assise à côté d'un Japonais qui voyage avec la seule compagnie d'un sac en plastique noir où l'on apprend en lettres dorées qu'il fréquente des Fashion bookshops.
Pour patienter avant l'arrivée du train qui vous ramène en Bretagne, vous acheterez des magazines féminins où l'on vous invite à tester votre potentiel érotique mais vous serez bien plus intéressée par l'article sur Ischia, l'île qui rivalise avec Capri dans le Golfe de Naples, et où il paraît que le dimanche, on aime déguster le lapin à l'ischitana, une spécialité que prépare avec amour Rossana Foglia pour ceux qui s'arrêtent dans sa chambre d'hôtes perdue au milieu des vignes et qui recueillera tous les suffrages ce samedi soir de "retour à la maison".
Le lapin à l'ischitana
Je vous mets quasiment la recette originale de Rossana Foglia, réalisée avec un lapin entier et prévue pour quatre personnes mais dans la vraie vie, pour deux amoureux, j'ai utilisé deux cuisses de lapin et aussi rajouté un peu de sirop d'érable, parce que les samedis soirs d'août, à Rennes, il est impossible de trouver d'aussi bonnes tomates que celles charnues du marché et on doit ainsi se contenter de quelques boîtes du placard.
-un lapin coupé en morceaux avec son foie, acheté chez votre boucher, s'il n'est pas en vacances
-20 cl d'huile d'olive
-un piment rouge émincé
-3 gousses d'ail pressées
-un bel oignon (ou des petits oignons nouveaux) émincé
-cinq fines tranches de pancetta coupées en petits bouts
-25 cl de vin blanc sec
-du thym, du persil plat, de la marjolaine
-8 petites tomates en quartiers
-du sel, du poivre du moulin
-les pâtes que vous aimez, ici des tortiglioni des Abruzzes
-du parmesan
Dans une sauteuse, faire colorer les morceaux de lapin dans l'huile d'olive avec le piment, l'ail, l'oignon et la pancetta. Saler modérément. Faire cuire ainsi pendant une vingtaine de minutes en remuant (oui, c'est un peu sport je trouve aussi).
Quand la viande a pris des couleurs, mouiller progressivement avec le vin blanc.
Quand le vin est évaporé, ajouter les tomates, les herbes et le foie du lapin.
Laisser mijoter à découvert pendant trois quarts d'heure.
Avant la fin de la cuisson et selon nécessaire à la cuisson des pâtes choisies, mettre celles-ci à cuire. Peut-être que la sauce du lapin sera un peu épaisse, une louche d'eau de cuisson des pâtes sera alors la bienvenue.
Les pâtes prêtes, sortir le lapin et le garder au chaud. Verser alors les pâtes dans la sauteuse, bien remuer, poivrer au moulin et râper un généreux morceau de parmesan.
Servir comme il vous plaira: à Ischia, on déguste d'abord les pâtes puis le lapin, mais ici, on a bien aimé goûter les deux ensemble.
A quoi penserai-je demain dans le bus qui m'emmène à l'hôpital? Je suis toute contente de travailler là-bas, au milieu du garçon qui a arrêté de manger parce qu'il est persuadé que la nourriture est empoisonnée ou de la jeune fille qui ne supporte tellement pas d'être abandonnée qu'elle veut chaque fois en mourir, et puis je suis aussi atrocement angoissée à l'idée de ne jamais pouvoir faire ce métier.
Pour votre dernier dîner lisboète, vous pourrez vous passer d'aller au Restaurante Paladar car si l'endroit est trendy et la carte alléchante (il y a du saumon grillé en croûte de citron avec des pois gourmands sautés ou du canard avec de la purée de petits pois à la menthe par exemple), le personnel est indélicat et les cuisiniers que vous pouvez observer puisque la cuisine est ouverte sur la salle, beaucoup trop stressés pour faire de bonnes choses. Vous aurez alors une pensée émue pour le poulet à l'étouffé servi avec de simples spaghettis parfaitement cuits que vous aura préparé une gentille dame tenant un salon de thé dans l'une des rues principales de Sintra (où vous aurez adoré passer deux jours, dormant dans un joli manoir saumon aux chambres vastes et claires et visitant des palais comme irréels, perdus dans de luxuriantes végétations et où rôdait pour l'un d'entre eux l'ombre de Lord Byron). Vous repenserez peut-être aussi à ce dîner japonais lors duquel, assise les jambes croisées de part et d'autre d'une table laquée dans une alcôve isolée du reste de la salle par un petit rideau, vous aurez goûté à de delicieux sashimis et à un katsudon accompagné de lamelles jaune vif de daikon mariné disposés comme autant de tranches de soleil.
Le lendemain, vous vous lèverez tôt et vous serez encore toute ensommeillée dans le taxi qui vous emmènera à l'aéroport. Dans l'avion, vous serez assise à côté d'un Japonais qui voyage avec la seule compagnie d'un sac en plastique noir où l'on apprend en lettres dorées qu'il fréquente des Fashion bookshops.
Pour patienter avant l'arrivée du train qui vous ramène en Bretagne, vous acheterez des magazines féminins où l'on vous invite à tester votre potentiel érotique mais vous serez bien plus intéressée par l'article sur Ischia, l'île qui rivalise avec Capri dans le Golfe de Naples, et où il paraît que le dimanche, on aime déguster le lapin à l'ischitana, une spécialité que prépare avec amour Rossana Foglia pour ceux qui s'arrêtent dans sa chambre d'hôtes perdue au milieu des vignes et qui recueillera tous les suffrages ce samedi soir de "retour à la maison".
Le lapin à l'ischitana
Je vous mets quasiment la recette originale de Rossana Foglia, réalisée avec un lapin entier et prévue pour quatre personnes mais dans la vraie vie, pour deux amoureux, j'ai utilisé deux cuisses de lapin et aussi rajouté un peu de sirop d'érable, parce que les samedis soirs d'août, à Rennes, il est impossible de trouver d'aussi bonnes tomates que celles charnues du marché et on doit ainsi se contenter de quelques boîtes du placard.
-un lapin coupé en morceaux avec son foie, acheté chez votre boucher, s'il n'est pas en vacances
-20 cl d'huile d'olive
-un piment rouge émincé
-3 gousses d'ail pressées
-un bel oignon (ou des petits oignons nouveaux) émincé
-cinq fines tranches de pancetta coupées en petits bouts
-25 cl de vin blanc sec
-du thym, du persil plat, de la marjolaine
-8 petites tomates en quartiers
-du sel, du poivre du moulin
-les pâtes que vous aimez, ici des tortiglioni des Abruzzes
-du parmesan
Dans une sauteuse, faire colorer les morceaux de lapin dans l'huile d'olive avec le piment, l'ail, l'oignon et la pancetta. Saler modérément. Faire cuire ainsi pendant une vingtaine de minutes en remuant (oui, c'est un peu sport je trouve aussi).
Quand la viande a pris des couleurs, mouiller progressivement avec le vin blanc.
Quand le vin est évaporé, ajouter les tomates, les herbes et le foie du lapin.
Laisser mijoter à découvert pendant trois quarts d'heure.
Avant la fin de la cuisson et selon nécessaire à la cuisson des pâtes choisies, mettre celles-ci à cuire. Peut-être que la sauce du lapin sera un peu épaisse, une louche d'eau de cuisson des pâtes sera alors la bienvenue.
Les pâtes prêtes, sortir le lapin et le garder au chaud. Verser alors les pâtes dans la sauteuse, bien remuer, poivrer au moulin et râper un généreux morceau de parmesan.
Servir comme il vous plaira: à Ischia, on déguste d'abord les pâtes puis le lapin, mais ici, on a bien aimé goûter les deux ensemble.
A quoi penserai-je demain dans le bus qui m'emmène à l'hôpital? Je suis toute contente de travailler là-bas, au milieu du garçon qui a arrêté de manger parce qu'il est persuadé que la nourriture est empoisonnée ou de la jeune fille qui ne supporte tellement pas d'être abandonnée qu'elle veut chaque fois en mourir, et puis je suis aussi atrocement angoissée à l'idée de ne jamais pouvoir faire ce métier.
13 Comments:
Le Portugal a le don de remettre les choses en perspective et de 'recentrer'... Tu feras ce que tu dois faire, tout simplement, car la vie ne sait pas tricher avec nous. Bon retour et bons souvenirs. L'image d'une dame à Sintra qui aime ce qui fait est un souvenir à conserver précieusement au fin fond de soi.
Je crois que j'aurais choisi la sieste dans les gros fauteuils plutot que le musee. Tu me donnes envie, il me tarde de decouvrir Lisbonne.
Tu es peut-etre dans le bus deja, et tu reves aux iles du golfe de Naples ou aux rives du Tage.
Bonne premiere journee.
Que jolie façon de nous raconter tes vacances...
(et puis, un jour, on m'a dit qu'il ne fallait jamais dire jamais... ^^)
Si tu t'occupes de tes patients aussi bien que tu nous fais découvrir une destination ça devrait aller sans problèmes...
Ce voyage t'a fait du bien, à ce que je vois.
Ne désespère pas, le pire n'est jamais sûr.
Bon courage pour la reprise et pour le reste. Tes souvenirs portugais m'ont bien plu...
La belle, un très beau billet, vraiment.
Ne jamais faire le métier que tu veux faire? Quelle drôle d'idée! On y arrive toujours, par des chemins détournés mais on y arrive.
Pourquoi veux-tu faire ce métier? Pour écouter, donner de toi, aider l'autre, le guider? Un peu de tout à la fois? Parce que tu as foi en l'Homme, parce que tu penses qu'il peut changer.
Si tu n'as pas eu l'internat, tu pourras exercer ton métier même en étant généraliste. Beaucoup de généralistes sont bien plus psy que les vrais psy. je ne vais pas étaler ici mon expérience mais si tu veux qu'on en discute, je peux aisément t'en convaincre, je crois.
Tu es une belle personne, c'est ce qui transparait dans tes billets. Et une âme belle, c'est précieux. Qu'importe l'étiquette académique, professionnelle qu'on colle dessus. On s'en fiche que tu sois un psy officiel ou un médecin qui a une belle âme. Pour moi, ça revient au même!
Reste authentique, intègre à toi-même, quelque soit l'issue de ton cursus.
Je t'embrasse bien fort,
Lisanka
mmm, ces pâtes sont superbes!!!
Jolies impressions de Lisbonne, qui donnent envie. Bon courage pour le retour à l'hôpital.
J'aime l'attention que vous portez aux autres, à la vie...
Pensée émue pour vous ce soir en cuisinant comme à Ischia.
oh lala tu viens de me refaire penser à maggie cheung et ses robes magnifiques dans in the mood for love...as tu vu 2046? je suppose que oui mais je demande tout de même!
Joli billet qui donne envie de voyage.
HUMMMMM !!! Tes pâtes sont vraiment trés appétissantes, vue l'heure j'en mangerai bien un bon petit plat...
A bientôt
Je laisserai de côté le lapin (ma mère m'a toujours dit que cela ressemblait à un chat .... ) pour me concentrer sur ce joli récit de vacances ... On se prend à faire la promenade à tes côtés !
Enregistrer un commentaire
<< Home