Conte d'été en automne et le maffé poulet de G.
Mais dimanche dernier, c'était un peu fête dans nos têtes, il faisait un temps splendide et nous avions vraiment envie d'en profiter. Ainsi à treize heures, au lieu de préparer le déjeuner en écoutant Les Papous, G. nous a concocté un petit pique-nique et nous avons filé vers la mer. Sur la route, je pensais aux vagues, aux grosses mouettes, au vent salé et aux délicieux sandwiches qui nous attendaient (des petits clubs en triangle, au pain complet, avec de l'avocat et du concombre rescapés des california makis de la veille, du bon jambon, un peu de fromage frais...).
Nous sommes allés à Dinard, pour la proximité, et aussi parce que la ville a un charme tout particulier en hiver. L'été, c'est exactement comme dans le Conte d'été d'Eric Rohmer, sauf qu'il n'y a pas Melvil Poupaud. J'aime beaucoup ce film (d'une manière générale, j'aime beaucoup Rohmer) , extrêmement sensuel alors que le marivaudage n'y est que verbal. Gaspard, étudiant en mathématiques, vient passer ses vacances dans une maison bourgeoise prêtée par l'un des amis. Il attend sa fiancé, Léna, qui voulait préparer l'ENA, et puis finalement pas. Il passe ses journée à la plage, à se baigner, manger des glaces; le soir, il va dîner d'une galette. Quand il ne sort pas, il joue doucement de la guitare dans sa chambre. Il est tellement dans l'attente de Léna qu'il ne remarque même pas les regards soutenus que lui adresse la serveuse de la crêperie. Il finit par la recroiser à la plage et il fait ainsi connaissance de Margot, étudiante en anthropologie de son état. Elle connaît bien la région, ils font de grandes ballades métaphysiques et elle lui présente Solène, une grande brune qui chante avec brio: Je suis une fille de corsaire/ On m'appelle la Flibustière/ J'aime le vent/ J'aime la houle/ Je fends la mer comme la foule... Mais un jour, Léna arrive...
Ce que j'aime bien, aussi, c'est que le film montre que l'indécision, la maladresse et le goût de la solitude peuvent avoir du charme.
Un banc face à la mer nous attendait et nous avons dégusté notre pique-nique avec un plaisir inouï. Nous avons marché, avec la chaleur du soleil dans le dos, nous avons foulé le sable et observé les cerfs-volants qui virevoltaient, chatoyants, dans un ciel sans nuages.
Et puis nous avons vu nos ombres s'allonger sur la plage, indiquant qu'il était temps de rentrer.De retour à la maison, nous avions le cerveau tout oxygéné pour nous remettre à travailler. Dans la voiture, G. a évoqué un livre de cuisine malienne feuilleté ensemble il y a quelques temps et cela nous a donné envie de manger du maffé poulet au dîner. J'ai retrouvé la recette griffonnée sur une feuille de papier (qui comportait au verso celle de la frangipane au chocolat pour ma tarte bourdaloue), nous avions fait un mélange de diverses recettes trouvées sur internet, elle n'est donc sûrement pas très orthodoxe mais elle présente un indéniable avantage (en plus d'être délicieuse), c'est qu'on peut tout mettre à cuire dans une cocotte, retourner à ses occupations, et revenir deux heures plus tard pour déguster: la viande est alors si tendre qu'on peut la manger à la cuillère!
Le maffé poulet de G.
2 cuisses de poulet fermier
un quart de chou émincé
1 grosse carotte coupée en tronçons
2 petites pommes de terre (ou une petite patate douce)
3 piments oiseau rouges
2 tomates coupées en morceaux
100g de pâte d'arachide
1 oignon coupé en quartiers
1 cube de bouillon de poule
3 à 4 cuillères à soupe de sauce Maggi
1 généreuse cuillère à soupe de curry en poudre
un peu de sucre, de sirop d'érable et de poivre
C'est très rapide à préparer à deux. Vous laissez le tout mijoter et vous corrigez l'assaisonnement quand vous vous apprêtez à passer à table.
8 Comments:
Merci pour cette virée virtuelle , j'aime beaucoup aller à la mer à l'automne, il y a une ambiance très particulière que tu as bien su restituer, j'aime aussi Dinard et St-Malo, même si c'est un peu loin pour nous pour y aller le dimanche, mais je trouve que même La Baule devient sympa à cette saison, quand la foule a déserté les lieux !
Ah les ombres qui s'allongent sur la plage, et la faim qui te tenaille apres un grand bol d'air frais! Le mafe, tu me donnes envie d'en refaire tiens! Du curry et du sirop d'erable, tu es sure?
moi aussi Gracianne je fais parfois le mélange sirop d'érable-curry et j'aime vraiment beaucoup !
J'ai toujours pensé que Gaspard avait choisi de ne pas choisir, volontariste à sa façon ... et oh combien charmant !
Quelle chance de pouvoir s'échapper à Dinard ... Je ne me suis jamais lancée dans l'élaboration du maffé, alors je note ta recette.
Et oui Gracianne, il n'y a pas d'erreur, ça a l'air bizarre comme ça mais c'est très bon!
Moi non plus j'aime pô l'heure d'hiver pas contre j'aime la Bretagne, les films de R et le maffé poulet de G
c'est par hasard que je suis tombée sur votre blog, et c'est tout simplement incroyable de voir que nous avons exactement les mêmes gouts, de lecture ,comme de films... je me demandais juste quel age vous aviez??
De tous ceux que j'ai lus, je crois que ce post-ci est celui que je préfère.
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