Jane, Marcel, Simone et les autres, pour déguster le hachapuri de Nigella
Patrick, dont les conseils avisés concernant la cuisson des Saint-Jacques poêlées ont permis à G. de m'en régaler un soir avec une fricassée d'artichauts, m'a gentiment demandé de parler de livres et, comme j'ai toujours envié à Marie Darrieussecq cette anecdote où elle raconte que petite, elle mettait ses peluches en cercle et parodiait Apostrophe, je me plie avec plaisir à l'exercice. Enfin, un plaisir un peu torturé parce que ce genre de questionnaire est forcément réducteur et vous avez déjà un petit aperçu de ce que j'aime relire dans ma colonne de droite.
G. raille parfois gentiment ce qu'il juge être mon critère majeur de qualité littéraire; ainsi lorsque je repose un roman fulminant et pestant: "Complètement nul ce truc!", répond-il posément: "Quoi? Y a pas de scène de bal et personne ne boit de thé là-dedans?"
Peut-être n'ai-je pas la trempe d'une grande aventurière. J'ai coutume de dire que s'il se produisait une grande catastrophe écologique, je ne donnerais pas cher de mon humble peau, même si elle a survécu, il y a plus de vingt ans, à quelques camps de réfugiés.
J'ai un certain penchant pour les histoires "du quotidien", celles qui racontent juste des vies, des tensions, des rencontres, les réflexions d'un type dans sa salle de bain (mais il y mange des éclairs) ou les tortures de l'amour presque sèchement évoquées (mais il est aussi question d'éclairs, ceux que l'on va acheter pour un amoureux qui ne vient pas, et qui nous font reprocher à la boulangère d'avoir été trop lente parce que si ça se trouve, c'est précisément pendant qu'elle traînait à les emballer que l'amoureux a sonné). Vous voyez le genre. Vous êtes prévenus. L'introduction est un peu longue, je suis une fille assez lente, en général.
Les quatre livres de mon enfance.
Les aventures du petit Nicolas de Sempé et Gosciny Je sais qu'il s'agit en fait déjà de quatre livres mais cela illustre bien les propos préliminaires et le goût du quotidien. J'ai une petite préférence pour les vacances du petit Nicolas, je revois les huîtres recouvertes de chocolat chaud évoquées lors d'une sortie en bateau...
Les contes de Grimm Il y avait un diable au sourire pervers sur la version que j'en avais et pour la petite fille que j'étais, c'était le comble du sulfureux: imaginez un peu, une femme reçoit pour châtiment d'être enfermée nue dans un tonneau avec des clous dedans et que l'on fera dévaler d'une colline. Il ne faut pas lorgner sur le copain d'une autre.
Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur Il y est beaucoup question de nourriture (la crème, le pain bis, les pâtes de fruits...) Et puis comme j'avais, sans le vouloir, assasiné mes poissons rouges en renouvelant leur espace de vie avec de l'eau tiède (bouillis ils étaient après un tel traitement), j'étais bien contente qu'une autre petite fille, dont le prénom ressemble au mien (pas Patoumi, l'autre, le vrai) en ai charcuté quelques uns. En fait, cette scène me donnait faim.
Matilda de Roald Dahl parce que j'adore les petites filles qui adorent lire.
Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore.
Jane Austen A cause des robes, des bals, des pique-niques, des cueillettes de fraises, les amours contrariées, l'humour, l'élégance...
Simone de Beauvoir Parce qu'il y a tant à lire! Entre les mémoires, les romans, la correspondance...
Hervé Guibert J'avais un peu moins de dix sept ans quand j'ai lu ses romans, j'avais mal au ventre, mal au coeur, c'est étrange, on dirait qu'il nous confie des secrets, doux, violents, toujours extrêmement bien écrits, c'est franc, et ça me donne parfois le vertige. Son journal est saisissant de force, d'élan et puis plein de tristesse. Tout ça mélangé. J'ai vu une photo de son bureau lors d'une expo au Musée de la photo de Paris et j'étais toute émue.
Marcel Proust Ce monsieur m'est extrêmement sympathique. Je trouve qu'il a le chic pour rendre passionnant une flaque d'eau. Et il est question de pique-nique en bord de mer et de petits sandwiches au fromage dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs (quel titre!)
Les quatre auteurs que je n'achèterai ou n'emprunterai probablement plus.
Santiago H. Amigorena Je trouve complètement ridicule de dire des trucs du genre: "J'étais tellement beau que les filles du lycée m'appelaient Viole-moi" Et la scène d'amour dans le basilic du jardin, n'en parlons pas.
Michel Houellebecq J'avais acheté Les particules... par curiosité et en fait, je n'en ai aucun souvenir, juste j'avais trouvé cela complètement inintéressant.
George Eliot J'ai lu Middlemarch et je pense qu'elle aurait pu faire plus court.
Molière Je trouve ça forcé et vulgaire.
Les quatre bouquins que j'emmènerai sur une île déserte.
L'atlas mondial de l'architecture contemporaine pour rêvasser et choisir au mieux ma destination de départ de cette fichue île déserte.
Le livre des mille et une nuits pour savoir si sa lecture sur le sable est aussi agréable que celle que me faisait G. à la lumière de bougies, sur un grand canapé noir.
Le Zibaldone de Giacomo Leopardi parce qu'il console de tous les chagrins (ceci dit, pour cela, il est en concurrence directe avec les romans que j'ai lus adolescente et publiés à L'école des loisirs; les histoires de Judy Blume qui aident à grandir, celles d'Agnès Désarthe... J'en achète même encore maintenant et si Sofia Coppola pense que toutes les jeunes filles devraient avoir lu Franny et Zoey, je pense que toutes les petites filles devraient lire Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh).
Feast de Nigella Lawson parce que c'est l'un de mes anxiolytiques préférés.
Les (quatre fois quatre) derniers mots d'un de mes livres préférés.
Joker. Je ne peux pas résoudre à ça. Déjà que je trouve que les quatrièmes de couverture ne devraient pas exister, ou alors seulement si c'est l'auteur qui la rédige...
Les quatre premiers bouquins de ma liste de livres à lire ou à relire.
L'oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar pour voir si c'est aussi bien que Alexis et Anna, soror...
Ni toi ni moi de Camille Laurens dont j'ai lu les romans suite à une série d'émissions de France Culture sur le chagrin d'amour diffusée lors d'un été un peu pénible. Elle se demandait comment le garçon qu'elle aimait éperdument et qui venait de la quitter pouvait continuer à jouer au billard (ou au baby-foot, je ne sais plus très bien) alors qu'elle était prête à se mettre la tête dans le four de chagrin.
Jane Eyre de Charlotte Brönte pour savoir laquelle des soeurs je préfère.
Les séminaires de Jacques Lacan, parce que j'aimerais bien, un jour, que des gens viennent s'installer sur mon divan.
Les quatre lecteurs, lectrices dont j'aimerais connaître les quatre...
Eva, Estérelle, Aurélie, Grand Chef... si le coeur vous en dit et si vous avez le temps...
Sur mon île déserte et grâce à Nigella, je pourrai croquer quelques légumes fraîchement cueillis avec un morceau de hachapuri bien chaud. Le hachapuri est un pain géorgien fourré au fromage et il a préoccupé Mademoiselle Lawson pendant de nombreuses années: la pauvre n'arrivait à trouver une recette restituant le goût des hachapuris de là-bas. Jusqu'au jour où, alors qu'elle se promenait à Hackney dans l'est de Londres, elle tombe sur un café restaurant, Little Georgia et là, bim, elle déguste le hachapuri de ses rêves! La patronne du restaurant, Nana Eristavi, qui cuisine avec sa mémoire et son coeur, pas avec des livres de cuisine n'a pas voulu donner sa recette, mais elle a laissé Nigella l'observer en cuisine et prendre des photos. Chouette histoire, non?
Nana's hachapuri
Nigella donne les proportions pour faire un pain destiné à huit personnes, j'ai divisé les quantités par deux et je trouve qu'il y en a encore pour huit personnes!
Les proportions de fromages sont un peu effrayantes mais en fait, il y a juste ce qu'il faut. Je vous donne les quantités initiales (8 personnes nigellesques mais bien 16 personnes patoumesques)
Pour la pâte
-700g de farine
-500g de yaourt nature
-2 oeufs
-50g de beurre salé
-2 cuillères à café de levure
Pour la crème au fromage
-200g de ricotta
-200g de mozzarella
-600g de feta (j'ai mis du chèvre frais)
-1 oeuf
Préparer la pâte.
Pour cela, mélanger le yaourt et les oeufs.
Incorporer le beurre à la fourchette.
Ajouter progressivement la farine et travailler la pâte jusqu'à ce qu'elle forme une belle pâte bien lisse qui se détache du saladier.
Ajouter la levure et travailller encore un peu la pâte.
Laisser la reposer pendant que vous préparer la crème au fromage.
Couper la mozzarella en minuscules dés et mélanger tous les fromages avec l'oeuf pour obtenir un mélange bien homogène.
Sur un plan de travail fariné, séparer la pâte en deux morceaux et étaler chacun d'eux afin d'obtenir deux cercles d'environ 36 cm de diamètre.
Répartir la préparation au fromage sur l'un d'eux, rabattre l'autre par-dessus, sceller les bords avec une fourchette.
Faire cuire 15 à 20 minutes dans un four préchauffé à 220°
Déguster chaud.
D'autres délicieuses recettes de Nigella:
Le store-cupboard chocolate-orange cake
Le marzipan fruit cake
Le cherry-almond loaf cake
G. raille parfois gentiment ce qu'il juge être mon critère majeur de qualité littéraire; ainsi lorsque je repose un roman fulminant et pestant: "Complètement nul ce truc!", répond-il posément: "Quoi? Y a pas de scène de bal et personne ne boit de thé là-dedans?"
Peut-être n'ai-je pas la trempe d'une grande aventurière. J'ai coutume de dire que s'il se produisait une grande catastrophe écologique, je ne donnerais pas cher de mon humble peau, même si elle a survécu, il y a plus de vingt ans, à quelques camps de réfugiés.
J'ai un certain penchant pour les histoires "du quotidien", celles qui racontent juste des vies, des tensions, des rencontres, les réflexions d'un type dans sa salle de bain (mais il y mange des éclairs) ou les tortures de l'amour presque sèchement évoquées (mais il est aussi question d'éclairs, ceux que l'on va acheter pour un amoureux qui ne vient pas, et qui nous font reprocher à la boulangère d'avoir été trop lente parce que si ça se trouve, c'est précisément pendant qu'elle traînait à les emballer que l'amoureux a sonné). Vous voyez le genre. Vous êtes prévenus. L'introduction est un peu longue, je suis une fille assez lente, en général.
Les quatre livres de mon enfance.
Les aventures du petit Nicolas de Sempé et Gosciny Je sais qu'il s'agit en fait déjà de quatre livres mais cela illustre bien les propos préliminaires et le goût du quotidien. J'ai une petite préférence pour les vacances du petit Nicolas, je revois les huîtres recouvertes de chocolat chaud évoquées lors d'une sortie en bateau...
Les contes de Grimm Il y avait un diable au sourire pervers sur la version que j'en avais et pour la petite fille que j'étais, c'était le comble du sulfureux: imaginez un peu, une femme reçoit pour châtiment d'être enfermée nue dans un tonneau avec des clous dedans et que l'on fera dévaler d'une colline. Il ne faut pas lorgner sur le copain d'une autre.
Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur Il y est beaucoup question de nourriture (la crème, le pain bis, les pâtes de fruits...) Et puis comme j'avais, sans le vouloir, assasiné mes poissons rouges en renouvelant leur espace de vie avec de l'eau tiède (bouillis ils étaient après un tel traitement), j'étais bien contente qu'une autre petite fille, dont le prénom ressemble au mien (pas Patoumi, l'autre, le vrai) en ai charcuté quelques uns. En fait, cette scène me donnait faim.
Matilda de Roald Dahl parce que j'adore les petites filles qui adorent lire.
Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore.
Jane Austen A cause des robes, des bals, des pique-niques, des cueillettes de fraises, les amours contrariées, l'humour, l'élégance...
Simone de Beauvoir Parce qu'il y a tant à lire! Entre les mémoires, les romans, la correspondance...
Hervé Guibert J'avais un peu moins de dix sept ans quand j'ai lu ses romans, j'avais mal au ventre, mal au coeur, c'est étrange, on dirait qu'il nous confie des secrets, doux, violents, toujours extrêmement bien écrits, c'est franc, et ça me donne parfois le vertige. Son journal est saisissant de force, d'élan et puis plein de tristesse. Tout ça mélangé. J'ai vu une photo de son bureau lors d'une expo au Musée de la photo de Paris et j'étais toute émue.
Marcel Proust Ce monsieur m'est extrêmement sympathique. Je trouve qu'il a le chic pour rendre passionnant une flaque d'eau. Et il est question de pique-nique en bord de mer et de petits sandwiches au fromage dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs (quel titre!)
Les quatre auteurs que je n'achèterai ou n'emprunterai probablement plus.
Santiago H. Amigorena Je trouve complètement ridicule de dire des trucs du genre: "J'étais tellement beau que les filles du lycée m'appelaient Viole-moi" Et la scène d'amour dans le basilic du jardin, n'en parlons pas.
Michel Houellebecq J'avais acheté Les particules... par curiosité et en fait, je n'en ai aucun souvenir, juste j'avais trouvé cela complètement inintéressant.
George Eliot J'ai lu Middlemarch et je pense qu'elle aurait pu faire plus court.
Molière Je trouve ça forcé et vulgaire.
Les quatre bouquins que j'emmènerai sur une île déserte.
L'atlas mondial de l'architecture contemporaine pour rêvasser et choisir au mieux ma destination de départ de cette fichue île déserte.
Le livre des mille et une nuits pour savoir si sa lecture sur le sable est aussi agréable que celle que me faisait G. à la lumière de bougies, sur un grand canapé noir.
Le Zibaldone de Giacomo Leopardi parce qu'il console de tous les chagrins (ceci dit, pour cela, il est en concurrence directe avec les romans que j'ai lus adolescente et publiés à L'école des loisirs; les histoires de Judy Blume qui aident à grandir, celles d'Agnès Désarthe... J'en achète même encore maintenant et si Sofia Coppola pense que toutes les jeunes filles devraient avoir lu Franny et Zoey, je pense que toutes les petites filles devraient lire Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh).
Feast de Nigella Lawson parce que c'est l'un de mes anxiolytiques préférés.
Les (quatre fois quatre) derniers mots d'un de mes livres préférés.
Joker. Je ne peux pas résoudre à ça. Déjà que je trouve que les quatrièmes de couverture ne devraient pas exister, ou alors seulement si c'est l'auteur qui la rédige...
Les quatre premiers bouquins de ma liste de livres à lire ou à relire.
L'oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar pour voir si c'est aussi bien que Alexis et Anna, soror...
Ni toi ni moi de Camille Laurens dont j'ai lu les romans suite à une série d'émissions de France Culture sur le chagrin d'amour diffusée lors d'un été un peu pénible. Elle se demandait comment le garçon qu'elle aimait éperdument et qui venait de la quitter pouvait continuer à jouer au billard (ou au baby-foot, je ne sais plus très bien) alors qu'elle était prête à se mettre la tête dans le four de chagrin.
Jane Eyre de Charlotte Brönte pour savoir laquelle des soeurs je préfère.
Les séminaires de Jacques Lacan, parce que j'aimerais bien, un jour, que des gens viennent s'installer sur mon divan.
Les quatre lecteurs, lectrices dont j'aimerais connaître les quatre...
Eva, Estérelle, Aurélie, Grand Chef... si le coeur vous en dit et si vous avez le temps...
Sur mon île déserte et grâce à Nigella, je pourrai croquer quelques légumes fraîchement cueillis avec un morceau de hachapuri bien chaud. Le hachapuri est un pain géorgien fourré au fromage et il a préoccupé Mademoiselle Lawson pendant de nombreuses années: la pauvre n'arrivait à trouver une recette restituant le goût des hachapuris de là-bas. Jusqu'au jour où, alors qu'elle se promenait à Hackney dans l'est de Londres, elle tombe sur un café restaurant, Little Georgia et là, bim, elle déguste le hachapuri de ses rêves! La patronne du restaurant, Nana Eristavi, qui cuisine avec sa mémoire et son coeur, pas avec des livres de cuisine n'a pas voulu donner sa recette, mais elle a laissé Nigella l'observer en cuisine et prendre des photos. Chouette histoire, non?
Nana's hachapuri
Nigella donne les proportions pour faire un pain destiné à huit personnes, j'ai divisé les quantités par deux et je trouve qu'il y en a encore pour huit personnes!
Les proportions de fromages sont un peu effrayantes mais en fait, il y a juste ce qu'il faut. Je vous donne les quantités initiales (8 personnes nigellesques mais bien 16 personnes patoumesques)
Pour la pâte
-700g de farine
-500g de yaourt nature
-2 oeufs
-50g de beurre salé
-2 cuillères à café de levure
Pour la crème au fromage
-200g de ricotta
-200g de mozzarella
-600g de feta (j'ai mis du chèvre frais)
-1 oeuf
Préparer la pâte.
Pour cela, mélanger le yaourt et les oeufs.
Incorporer le beurre à la fourchette.
Ajouter progressivement la farine et travailler la pâte jusqu'à ce qu'elle forme une belle pâte bien lisse qui se détache du saladier.
Ajouter la levure et travailller encore un peu la pâte.
Laisser la reposer pendant que vous préparer la crème au fromage.
Couper la mozzarella en minuscules dés et mélanger tous les fromages avec l'oeuf pour obtenir un mélange bien homogène.
Sur un plan de travail fariné, séparer la pâte en deux morceaux et étaler chacun d'eux afin d'obtenir deux cercles d'environ 36 cm de diamètre.
Répartir la préparation au fromage sur l'un d'eux, rabattre l'autre par-dessus, sceller les bords avec une fourchette.
Faire cuire 15 à 20 minutes dans un four préchauffé à 220°
Déguster chaud.
D'autres délicieuses recettes de Nigella:
Le store-cupboard chocolate-orange cake
Le marzipan fruit cake
Le cherry-almond loaf cake