Albertine, probablement -les embellies d'automne-
J'ai lu les dernières pages de La VME, debout dans le bus à côté d'une jeune fille qui portait des ballerines argentées. J'ai trouvé ça splendide (Perec, pas les ballerines), ça m'a remplie d'une joie immense et j'ai passé le reste du trajet à regarder les nuages s'étirer dans le ciel pâle en rêvassant à des vies que je n'avais pas vécues.
La veille, entre deux factures et une pub annonçant l'arrivée d'une pizza de cow boy (ne valant certainement celle-là) chez un livreur indépendant, il y avait dans la boîte aux lettres un paquet épais et tendre où s'alignaient tant de jolis timbres que j'ai eu une pensée émue pour l'employé de poste qui y avait apposé les tampons réglementaires. L'expéditrice est une fille charmante qui écrit tellement bien que je peux relire certains de ses billets cent vingt mille fois avec le même plaisir. J'aurais voulu la serrer fort. Le livre a l'air vraiment chouette.
Mercredi midi, j'étais gracieusement invitée à déjeuner avec les patients qui participent à la culinothérapie (j'aime beaucoup le principe. Peut-être que la sortie de ce livre vous aura-t-elle échappé? J'ai bien ri en tout cas). Je crois qu'ils étaient vraiment contents de me montrer ce qu'ils savaient faire. Il y avait de la tarte à l'oignon et du gâteau de riz au caramel que j'ai dégusté avec plaisir tant il était offert gaiement (avec quand même un peu d'appréhension. J'ai bien senti cinq paires d'yeux inquiets me scruter pendant que j'enfournais la première cuillerée) parce qu'en fait, en temps ordinaire, il faut me supplier à genoux et en larmes pour que j'accepte de goûter du riz sucré (j'ai un problème avec ça. Pour moi le riz, c'est bien chaud avec du saumon grillé, de la sauce nuoc mam et de la mangue râpée ou avec des travers de cochon laqué ou sauté avec des légumes et de la saucisse chinoise ou avec de la sauce maggi et des oeufs au plat coulants -qui a frémis d'horreur?- ou mouillé par le jus du poulet rôti ou s'affaissant sous le curry crémeux que ma maman m'a appris à faire (il est terrible! Parfumé au cumbava, à la citronnelle et au curcuma, avec des légumes et de la lotte) et puis la paëlla et puis le risotto... Si je peux l'envisager sucré c'est seulement un peu vinaigré pour finir en sushi) même si la teurgoule que j'ai aperçue un jour au marché de Trouville, dans son pot en terre et avec sa petite croûte de caramel, avait failli me séduire.
La semaine prochaine à l'atelier cuisine du service, c'est au tour de la tarte au citron.
Jeudi soir, ma séance avec madame C. est à 20 heures. Je suis sortie du service à 19 heures et, ne pouvant me résoudre à rentrer à la maison (que je sais malheureusement en désordre -la faute à ces retours après 19 heures-) et parce que G. était en train de boire un verre avec une jeune femme qui aime les manteaux en fausse fourrure (il s'agit juste d'une amie. Je précise parce qu'il pourrait dire que le caractère flou de mon propos est suspect), je me traîne jusqu'à l'Epicerie, une soeur jumelle d'un endroit que ma chère Loukoum°°° avait si joliment décrit dans un billet dithyrambique. Comme l'Epicerie rennaise est encore toute récente, il lui manque l'atmosphère chaleureuse qu'elle décrit. C'est peut-être aussi la faute au patron qui a l'air quelque peu intéressé et pas assez gourmand. Mais bon, j'avoue que j'aime bien boire un thé vert dans de la vaisselle dépareillée en regardant les passants (ou le comptoir à gâteau selon mon affection pour le monde extérieur).
Ce soir-là, pour me consoler de la journée un peu éprouvante, j'ai demandé aussi des tartines grillées et beurrées et puis de la confiture qui était à la mûre et qu'une jeune fille avec un accent charmant m'a apporté dans un bol ébréché.
En sortant de la séance avec madame C., j'ai vu dans la vitrine du CDC une robe à carreaux qui m'a semblée absolument indispensable.
Je me suis baladée un peu sur les pavés, la nuit était fraîche et douce. Je suis rentrée et j'ai mis à réchauffer doucement un ragoût aux épices que ma maman m'avait donné. Ca sentait super bon dans la cuisine quand G. est arrivé.
Vendredi, la première chose que j'ai voulu faire en sortant du travail était d'aller essayer la robe (parfois ma frivolité m'inquiète). Hélas, la vendeuse pourtant aimable m'annonce qu'ils ont vendu la dernière la veille au soir. Argh. Heureusement, la jeune et adorable propriétaire de l'une de mes boutiques rennaises préférées (Même pas peur du loup, pour celles qui peuvent juger sur place) m'avait montré quelques minutes plus tôt les irrésistibles objets Shinzi Katoh qu'elle venait de recevoir. Une vraie mine!
Et puis, pour achever de me faire oublier la robe (elle était vraiment bien, avec des poches sur les côtés et un noeud devant... Bon, peut-être qu'elle ne m'irait pas du tout non plus... On va dire ça) nous sommes allés boire un verre (enfin, un thé pour moi) et je me suis vengée sur une tartine de rillettes (accord étrange certes mais vraiment délicieux).
Toujours pas de recettes dans ce billet mais je doute que vous soyez intéressés par un cake matcha et chocolat blanc, ou un tajine de lapin aux abricots. J'espère que c'est pas grave.
La veille, entre deux factures et une pub annonçant l'arrivée d'une pizza de cow boy (ne valant certainement celle-là) chez un livreur indépendant, il y avait dans la boîte aux lettres un paquet épais et tendre où s'alignaient tant de jolis timbres que j'ai eu une pensée émue pour l'employé de poste qui y avait apposé les tampons réglementaires. L'expéditrice est une fille charmante qui écrit tellement bien que je peux relire certains de ses billets cent vingt mille fois avec le même plaisir. J'aurais voulu la serrer fort. Le livre a l'air vraiment chouette.
Mercredi midi, j'étais gracieusement invitée à déjeuner avec les patients qui participent à la culinothérapie (j'aime beaucoup le principe. Peut-être que la sortie de ce livre vous aura-t-elle échappé? J'ai bien ri en tout cas). Je crois qu'ils étaient vraiment contents de me montrer ce qu'ils savaient faire. Il y avait de la tarte à l'oignon et du gâteau de riz au caramel que j'ai dégusté avec plaisir tant il était offert gaiement (avec quand même un peu d'appréhension. J'ai bien senti cinq paires d'yeux inquiets me scruter pendant que j'enfournais la première cuillerée) parce qu'en fait, en temps ordinaire, il faut me supplier à genoux et en larmes pour que j'accepte de goûter du riz sucré (j'ai un problème avec ça. Pour moi le riz, c'est bien chaud avec du saumon grillé, de la sauce nuoc mam et de la mangue râpée ou avec des travers de cochon laqué ou sauté avec des légumes et de la saucisse chinoise ou avec de la sauce maggi et des oeufs au plat coulants -qui a frémis d'horreur?- ou mouillé par le jus du poulet rôti ou s'affaissant sous le curry crémeux que ma maman m'a appris à faire (il est terrible! Parfumé au cumbava, à la citronnelle et au curcuma, avec des légumes et de la lotte) et puis la paëlla et puis le risotto... Si je peux l'envisager sucré c'est seulement un peu vinaigré pour finir en sushi) même si la teurgoule que j'ai aperçue un jour au marché de Trouville, dans son pot en terre et avec sa petite croûte de caramel, avait failli me séduire.
La semaine prochaine à l'atelier cuisine du service, c'est au tour de la tarte au citron.
Jeudi soir, ma séance avec madame C. est à 20 heures. Je suis sortie du service à 19 heures et, ne pouvant me résoudre à rentrer à la maison (que je sais malheureusement en désordre -la faute à ces retours après 19 heures-) et parce que G. était en train de boire un verre avec une jeune femme qui aime les manteaux en fausse fourrure (il s'agit juste d'une amie. Je précise parce qu'il pourrait dire que le caractère flou de mon propos est suspect), je me traîne jusqu'à l'Epicerie, une soeur jumelle d'un endroit que ma chère Loukoum°°° avait si joliment décrit dans un billet dithyrambique. Comme l'Epicerie rennaise est encore toute récente, il lui manque l'atmosphère chaleureuse qu'elle décrit. C'est peut-être aussi la faute au patron qui a l'air quelque peu intéressé et pas assez gourmand. Mais bon, j'avoue que j'aime bien boire un thé vert dans de la vaisselle dépareillée en regardant les passants (ou le comptoir à gâteau selon mon affection pour le monde extérieur).
Ce soir-là, pour me consoler de la journée un peu éprouvante, j'ai demandé aussi des tartines grillées et beurrées et puis de la confiture qui était à la mûre et qu'une jeune fille avec un accent charmant m'a apporté dans un bol ébréché.
En sortant de la séance avec madame C., j'ai vu dans la vitrine du CDC une robe à carreaux qui m'a semblée absolument indispensable.
Je me suis baladée un peu sur les pavés, la nuit était fraîche et douce. Je suis rentrée et j'ai mis à réchauffer doucement un ragoût aux épices que ma maman m'avait donné. Ca sentait super bon dans la cuisine quand G. est arrivé.
Vendredi, la première chose que j'ai voulu faire en sortant du travail était d'aller essayer la robe (parfois ma frivolité m'inquiète). Hélas, la vendeuse pourtant aimable m'annonce qu'ils ont vendu la dernière la veille au soir. Argh. Heureusement, la jeune et adorable propriétaire de l'une de mes boutiques rennaises préférées (Même pas peur du loup, pour celles qui peuvent juger sur place) m'avait montré quelques minutes plus tôt les irrésistibles objets Shinzi Katoh qu'elle venait de recevoir. Une vraie mine!
Et puis, pour achever de me faire oublier la robe (elle était vraiment bien, avec des poches sur les côtés et un noeud devant... Bon, peut-être qu'elle ne m'irait pas du tout non plus... On va dire ça) nous sommes allés boire un verre (enfin, un thé pour moi) et je me suis vengée sur une tartine de rillettes (accord étrange certes mais vraiment délicieux).
Toujours pas de recettes dans ce billet mais je doute que vous soyez intéressés par un cake matcha et chocolat blanc, ou un tajine de lapin aux abricots. J'espère que c'est pas grave.