J'ai dû faire de mon mieux, tu ne m'as jamais prise au sérieux -brownie less is more-
En rentrant déjeuner mercredi midi j'ai trouvé un paquet bleu enrubanné de vert sur mon assiette. Suite à plusieurs atermoiements les jours précédents patiemment supportés par G.("Je veux pas lire ce dont tout le monde parle!" "Et puis c'est Sumimasen que je voulais! C'est pas juste qu'il soit en réimpression!" [...] "En fait ça a l'air trop bien, je le veux trop!" "Il est dans aucune librairie! J'en ai marre de cette ville sans librairie digne de ce nom!" On en reparlera.), il s'était mis en quête de Tokyo Sanpo et j'adore le feuilleter dans le désordre à tout moment de la journée (avant d'aller me coucher, en grignotant quelques biscuits, en buvant une tasse de thé au yuzu, juste avant de partir au travail). J'aimerais bien savoir dessiner comme ça. Mes crayons de couleur, achetés à la Albertina sous l'insistance de G. qui a beaucoup d'indulgence pour les gros chats ou les parts de gâteau que je griffonne sur mon agenda, s'impatientent.
Un autre livre dont j'aime tourner les pages à l'improviste est arrivé par la Poste il y a quelques temps déjà après avoir été convoité sur le site de la Cocotte et admiré à la librairie du Palais de Tokyo où l'hiver dernier, après avoir bien ri au musée Guimet avec une fille qui porte avec désinvolture des souliers vernis, nous sommes allées nous désaltérer et rêvasser en regardant la nuit tomber (après j'ai repris le métro, je me suis perdue dans Barbès et, grâce à un gentil boulanger, j'ai retrouvé mon chemin et j'ai pu dîner comme prévu en délicieuse compagnie à Afghani, recommandé par une fille de bon conseil, on le savait déjà).
Ce livre parle de nourriture (son emballage, les lieux où on la consomme, ce qui l'attend dans le futur...) mais il parle aussi des gens, et le chapitre que je préfère décortique les habitudes alimentaires de quelques archétypes et permet ainsi de voir l'intérieur de leur frigo, ce qui selon moi, avec les étagères de bibliothèque, donne une idée assez précise de la personne que l'on a en face de soi (même si mon quotidien me rappelle aussi que la psyché peut réserver quelques surprises). Merci Mingou d'avoir été attentive!
Cette semaine j'avais aussi pour mission de faire des blondies mais ce gâteau est diabolique: si délicieux qu'il a été dévoré sans que je n'aie eu le temps de le photographier. Les blondies, à déguster avec un verre de lait froid en rentrant du cinéma où vous vous êtes endormis malgré Jeanne Balibar, ont le goût de cookie au chocolat mais offre davantage de mâche, ce qui procure encore plus de plaisir!
Hier j'ai voulu en refaire sauf que la veille, nous avions été un peu déçus par un gâteau au chocolat et à la farine de sarrasin servi à la fin d'un repas pourtant délicieux dans un nouveau restaurant rennais (de ça aussi je reparlerai) et nous étions restés sur cette petite frustration de gâteau au chocolat. Ainsi, alors que nous vaquions dans divers lieux mercantiles (où G. a eu l'élégance de ne pas remarquer que la bande sonore était constituée par des chansons de Vincent Delerm et Radiohead) s'est élevé le désir commun d'avoir pour le goûter le pendant du blondie, à savoir un brownie. "Aux noix de pécan" a dit mon amoureux élégant (mais il se trouve que la prochaine fois, je le ferai plutôt aux noisettes ou aux amandes).
Bon, je conçois qu'il y a des gâteaux plus avant-gardistes mais ça peut toujours servir d'avoir une chouette recette de brownie sous la main, une recette sur laquelle on peut compter en toute occasion (un changement de service par exemple). Comme le brownie de Rose Bakery a toujours beaucoup de succès et qu'une testeuse exigeante m'a confirmé la justification, j'ai d'abord ouvert le grand livre vert mais comme je voulais être bien sûre de mon choix, j'ai aussi regardé comment faisait Nigella et j'ai finalement choisi sa version des brownies (qu'elle a servi en carrés assemblés en pyramide et surmontés de longues bougies pour l'anniversaire de son mari) qui ne diffère que très peu finalement de celle de Rose Bakery.
La recette est simplissime mais il y a deux points cruciaux: la qualité du chocolat (j'ai pris du guanaja de Valrhona) et la durée de la cuisson (j'ai laissé 11 minutes dans un four préchauffé à 180° en ayant divisé les proportions par 3, le centre était un peu "cru" mais pas coulant, on doit pouvoir laisser jusqu'à 13-14 min, mais après ça risque d'être trop cuit).
Le brownie de Nigella
Pour 48 carrés (un moule de 33x23 dit-elle. J'ai divisé par trois et fait cuire dans un moule de 20cm de diamètre)
-375g de chocolat noir à pâtisser (125)
-375g de beurre demi-sel (125)
-6 oeufs (2)
-500g de sucre (170)
-225g de farine (75)
-1 cuillère à soupe d'extrait de vanille (1cc)
-des noix de pécan, des noisettes, des amandes ou même rien du tout, c'est vous qui voyez
Faire fondre le chocolat et le beurre au bain-marie.
Fouetter le sucre et les oeufs, verser la vanille.
Ajouter le chocolat fondu une fois qu'il aura un peu refroidi et bien mélanger.
Verser la farine, bien mélanger.
Verser dans un moule recouvert de papier cuisson et laisser cuire 25 minutes dans un four préchauffé à 180° pour un gâteau de cette taille mais seulement 11 à 13 minutes si vous divisez les proportions par trois. Si vous y plantez un couteau, il ressort un peu sale mais pas avec de la pâte toute coulante dessus.
C'est très bon avec un peu de fromage blanc (pour les Rennais, celui qui est vendu en pot chez Sébastien Balé est extra: crémeux, frais, avec un goût de vacances à la campagne).
La semaine ne fut pas que remplie de douceur. J'ai dit au revoir à quelques patients du service, j'ai porté des collants et un pull noir un jour où toutes les filles autour de moi étaient en robes légères et tuniques en lin, j'ai fait deux séances catastrophiques chez madame C., pleines de larmes et de propos vains. J'étais très préoccupée par S., parce qu'on devait aller au cinéma, et dîner quelque part, mais qu'en fait, parce qu'il a fait quelque chose de blessant et d'incompréhensible, on ne se parle plus et il me manque un peu.
Un autre livre dont j'aime tourner les pages à l'improviste est arrivé par la Poste il y a quelques temps déjà après avoir été convoité sur le site de la Cocotte et admiré à la librairie du Palais de Tokyo où l'hiver dernier, après avoir bien ri au musée Guimet avec une fille qui porte avec désinvolture des souliers vernis, nous sommes allées nous désaltérer et rêvasser en regardant la nuit tomber (après j'ai repris le métro, je me suis perdue dans Barbès et, grâce à un gentil boulanger, j'ai retrouvé mon chemin et j'ai pu dîner comme prévu en délicieuse compagnie à Afghani, recommandé par une fille de bon conseil, on le savait déjà).
Ce livre parle de nourriture (son emballage, les lieux où on la consomme, ce qui l'attend dans le futur...) mais il parle aussi des gens, et le chapitre que je préfère décortique les habitudes alimentaires de quelques archétypes et permet ainsi de voir l'intérieur de leur frigo, ce qui selon moi, avec les étagères de bibliothèque, donne une idée assez précise de la personne que l'on a en face de soi (même si mon quotidien me rappelle aussi que la psyché peut réserver quelques surprises). Merci Mingou d'avoir été attentive!
Cette semaine j'avais aussi pour mission de faire des blondies mais ce gâteau est diabolique: si délicieux qu'il a été dévoré sans que je n'aie eu le temps de le photographier. Les blondies, à déguster avec un verre de lait froid en rentrant du cinéma où vous vous êtes endormis malgré Jeanne Balibar, ont le goût de cookie au chocolat mais offre davantage de mâche, ce qui procure encore plus de plaisir!
Hier j'ai voulu en refaire sauf que la veille, nous avions été un peu déçus par un gâteau au chocolat et à la farine de sarrasin servi à la fin d'un repas pourtant délicieux dans un nouveau restaurant rennais (de ça aussi je reparlerai) et nous étions restés sur cette petite frustration de gâteau au chocolat. Ainsi, alors que nous vaquions dans divers lieux mercantiles (où G. a eu l'élégance de ne pas remarquer que la bande sonore était constituée par des chansons de Vincent Delerm et Radiohead) s'est élevé le désir commun d'avoir pour le goûter le pendant du blondie, à savoir un brownie. "Aux noix de pécan" a dit mon amoureux élégant (mais il se trouve que la prochaine fois, je le ferai plutôt aux noisettes ou aux amandes).
Bon, je conçois qu'il y a des gâteaux plus avant-gardistes mais ça peut toujours servir d'avoir une chouette recette de brownie sous la main, une recette sur laquelle on peut compter en toute occasion (un changement de service par exemple). Comme le brownie de Rose Bakery a toujours beaucoup de succès et qu'une testeuse exigeante m'a confirmé la justification, j'ai d'abord ouvert le grand livre vert mais comme je voulais être bien sûre de mon choix, j'ai aussi regardé comment faisait Nigella et j'ai finalement choisi sa version des brownies (qu'elle a servi en carrés assemblés en pyramide et surmontés de longues bougies pour l'anniversaire de son mari) qui ne diffère que très peu finalement de celle de Rose Bakery.
La recette est simplissime mais il y a deux points cruciaux: la qualité du chocolat (j'ai pris du guanaja de Valrhona) et la durée de la cuisson (j'ai laissé 11 minutes dans un four préchauffé à 180° en ayant divisé les proportions par 3, le centre était un peu "cru" mais pas coulant, on doit pouvoir laisser jusqu'à 13-14 min, mais après ça risque d'être trop cuit).
Le brownie de Nigella
Pour 48 carrés (un moule de 33x23 dit-elle. J'ai divisé par trois et fait cuire dans un moule de 20cm de diamètre)
-375g de chocolat noir à pâtisser (125)
-375g de beurre demi-sel (125)
-6 oeufs (2)
-500g de sucre (170)
-225g de farine (75)
-1 cuillère à soupe d'extrait de vanille (1cc)
-des noix de pécan, des noisettes, des amandes ou même rien du tout, c'est vous qui voyez
Faire fondre le chocolat et le beurre au bain-marie.
Fouetter le sucre et les oeufs, verser la vanille.
Ajouter le chocolat fondu une fois qu'il aura un peu refroidi et bien mélanger.
Verser la farine, bien mélanger.
Verser dans un moule recouvert de papier cuisson et laisser cuire 25 minutes dans un four préchauffé à 180° pour un gâteau de cette taille mais seulement 11 à 13 minutes si vous divisez les proportions par trois. Si vous y plantez un couteau, il ressort un peu sale mais pas avec de la pâte toute coulante dessus.
C'est très bon avec un peu de fromage blanc (pour les Rennais, celui qui est vendu en pot chez Sébastien Balé est extra: crémeux, frais, avec un goût de vacances à la campagne).
La semaine ne fut pas que remplie de douceur. J'ai dit au revoir à quelques patients du service, j'ai porté des collants et un pull noir un jour où toutes les filles autour de moi étaient en robes légères et tuniques en lin, j'ai fait deux séances catastrophiques chez madame C., pleines de larmes et de propos vains. J'étais très préoccupée par S., parce qu'on devait aller au cinéma, et dîner quelque part, mais qu'en fait, parce qu'il a fait quelque chose de blessant et d'incompréhensible, on ne se parle plus et il me manque un peu.